Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Burkina Faso : Des chercheurs burkinabé fabriquent un torréfacteur thermique

Publié le mardi 27 juin 2023  |  Libre Info
Le
© Autre presse par DR
Le torréfacteur thermique
Comment


En vue de contribuer à l’amélioration de transformation agroalimentaire, des chercheurs burkinabè de l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT) ont mis au point un torréfacteur made in Burkina qui fonctionne à base d’énergie thermique. Cet outil est une innovation qui va soulager les transformateurs des produits agricoles comme l’arachide, le sésame, le haricot.

C’est un véritable parc de matériels composé d’équipements agricoles et agroalimentaires. En cette matinée du 15 juin 2023, nous sommes au Département de Mécanisation (DM), plus précisément à l’Atelier Génie Mécanique et Industriel (AGMI/DM) de l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT), sis aux 1200 logements à Zogona, un quartier de Ouagadougou.

Au milieu d’une dizaine de machines, se trouve un torréfacteur mobile de couleur cendre, munie d’un moteur thermique et d’une plaque solaire. Cet outil est la nouvelle trouvaille mise au point par le Département Mécanisation sous la direction scientifique du Dr Siédouba Georges Yé et ses collaborateurs de l’IRSAT en moins d’un an. Il est utilisé pour torréfier les graines oléagineuses à une température convenable selon le type de produit.

De quoi est composé le torréfacteur thermique ?
L’outil est composé d’une chambre de torréfaction (tambour) en acier inoxydable dans lequel le produit à torréfier (sécher ou cuire) est introduit, d’un capot qui couvre le tambour, d’un moteur assis sur un châssis et relié par une transmission au tambour pour assurer sa rotation ; et un brûleur placé sous le tambour, le tout est monté sur un châssis mobile.

Hormis le moteur qui est importé, les autres pièces sont conçues et fabriquées sur place par les techniciens de recherche sous la direction scientifique et technique du Dr Siédouba Georges Yé, chef de département mécanisation de l’IRSAT, avec le soutien financier du Fonds National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID).

Au Burkina Faso, le FONRID finance chaque année de nombreux projets de développement de recherche dans divers domaines comme l’agriculture, la santé, la technologie, et la formation. Et ce torréfacteur est le résultat dune synergie collaborative entre le Département Technologie Alimentaire (DTA) et le Département Mécanisation (DM) suite à un appel à projets du FONRID en 2020.

L’équipement fonctionne avec trois sources d’énergie : l’essence pour le fonctionnement du moteur, le gaz butane pour produire la chaleur indispensable à la torréfaction et une plaque solaire destinée à l’alimentation du capteur de température.

« C’est un équipement destiné à la torréfaction des produits tels que le soja, le sésame, l’arachide, etc. », explique Safiatou Sawadogo, technicienne de recherche en maintenance et membre de l’équipe qui travaille sur l’outil.

Les avantages du torréfacteur thermique

Ce torréfacteur jouit dune autonomie en termes de régulation de la température et d’économie d’énergie, à la différence des torréfacteurs manuels répandus où l’opérateur est obligé d’être en contact avec la chaleur et le produit.

« Grâce au procédé d’alerte de température, on évite de brûler du produit. Le capot qui renferme le tambour protège également l’opérateur contre les risques de brûlure » détaille Safiatou Sawadogo, qui ajoute que l’outil est adapté aussi bien en zone rurale qu’urbaine.

Dans une blouse bleue avec la trentaine bien sonnée, le responsable de l’Atelier Génie des Procédés (AGP/DM), Aziz Ben ZEBA, explique que l’outil a une capacité de 50 à 75 kg par cycle de torréfaction qui varie entre 15 mn à 30 mn selon le type de produits. Ainsi, en une heure de temps, 200 à 300 kg de graines peuvent être torréfiées.

«La machine est conçue de telle sorte qu’il est difficile d’utiliser le bois comme combustible. Nous préconisons le gaz qui est d’ailleurs moins pollueur », explique le technicien de recherche en Génie Mécanique et Productique Aziz Ben Zeba.

Le Maître de Recherche, en machinisme agricole, Dr Siédouba Georges Yé est à la tête de cette innovation.

Selon lui, cette innovation entre en droite ligne des objectifs de son département qui est de développer des équipements pour la production agricole et la transformation des produits agroalimentaires.

Quant au coût prévisionnel du torréfacteur, Dr Yé indique que l’étude est en cours vu que l’outil est toujours dans la phase des essais.

« On a fini la fabrication, on va aller pour les essais en milieu réel. Après cela, ce sera la phase d’incubation puis le déploiement sur terrain », explique le chercheur Yé qui rassure que le torréfacteur sera vulgarisé très prochainement.

Pour la vulgarisation de l’outil, l’IRSAT dit disposer des capacités nécessaires pour satisfaire le besoin national.
Commentaires