L’Union provinciale Nebnooma de petits ruminants du Sanmatenga, en partenariat avec Feed the Future USAID Yidgiri, organise du 24 au 26 juin 2023 à la Place de la Nation de Kaya, une foire de tabaski de 700 têtes dont 600 petits ruminants et 100 volailles.
Depuis cinq ans, à l’orée de la fête de tabaski, l’Union provinciale Nebnooma de petits ruminants du Sanmatenga (UPNPR/S) organise une foire de petits ruminants et de volailles.
Pour cette année, elle a sacrifié à la tradition avec une exposition de 600 têtes de petits ruminants et 100 têtes de volailles. Cette manifestation commerciale se tient du 24 au 26 juin 2023 à la place de la Nation de Kaya, avec une participation massive des jeunes et femmes éleveurs, majoritairement des Personnes déplacés internes (PDI).
Après avoir remercié les Partenaires techniques et financiers (PTF), notamment USAID Yidgiri et la Chambre régionale de l’agriculture du Centre-nord (CRA-CN), le président de l’UPNPR/S, Madi Sawadogo a saisi l’occasion pour, une fois de plus, égrener les difficultés rencontrées par les producteurs pastoraux. A l’entendre, il s’agit, entre autres du coût élevé de l’aliment à bétail, de la réduction des espaces de production, des problèmes fonciers et de l’insécurité qui a contraint les éleveurs à devenir des PDI abandonnant leur activité d’élevage.
Des difficultés pour lesquelles il a sollicité le concours de toutes les parties prenantes œuvrant dans le domaine de l’élevage pour des solutions idoines.
A écouter le parrain de cette foire, le président de la CRA-CN, Adama Kinda, l’élevage joue un rôle prépondérant dans la vie des communautés et dans l’économie du Burkina Faso. Avec une grande diversité d’espèces animales, a-t-il poursuivi, l’élevage contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages ruraux.
«Le petit élevage (petits ruminants et volaille) constitue une des sources sûres de revenus pour les ménages de la région du centre-nord », a insisté M. Kinda.
De ce fait, il a estimé que la foire tabaski 2023, qui se veut une vitrine d’exposition, de mise en relation et un marché potentiel, permet aux producteurs de vendre leurs animaux à des prix concurrentiels et rémunérateurs. C’est pourquoi, Adama Kinda a traduit toute sa gratitude à l’endroit de l’USAID Yidgiri pour l’accompagnement constant à l’Union et à la CRA dans l’organisation annuelle de la foire tabaski.
Innover la foire
Le patron de la cérémonie, le gouverneur de la région du Centre-nord, Blaise Ouédraogo a également salué à sa juste valeur l’organisation de cette tribune commerciale. Pour lui, elle facilitera l’accès des agropasteurs aux marchés, en ce sens que les foires constituent un cadre idéal pour les producteurs ruraux d’écouler à prix rémunérateurs leurs produits d’élevage.
«De telles initiatives seront toujours encouragées par les autorités administratives de la région, car elles renforcent la résilience des populations et spécifiquement des femmes qui constituent la majeure partie des participants y compris des PDI à cette foire», rassuré le gouverneur Ouédraogo.
Quant aux exposants, ils ont manifesté leur joie pour le pari réussi par l’UPNPR/S. Mohamado Mandé est membre des éleveurs de l’association Nongtaaba de la commune de Pissila. Il participe à cette foire pour sa cinquième fois, avec une cinquantaine de têtes de petits ruminants.
A peine le ruban de ladite foire coupée, M. Mandé se frotte déjà les mains avec 25 têtes de béliers et une dizaine de boucs vendus. Selon lui, les prix de ses animaux sont abordables et varient entre 42 500 et 175 000 francs CFA. Il a donc invité les populations à venir acquérir leurs petits ruminants de tabaski.
« Chaque visiteur peut trouver un animal en fonction de ses moyens car nous avons toutes les catégories d’animaux. Je participe à la foire depuis cinq ans. Mais cette année, mes clients viennent acheter des animaux avec moi. Et je pense que c’est parce que les prix sont abordables qu’ils reviennent», a avoué Mohamado Mandé. Son souhait est l’innovation de la foire en termes d’organisation pour les années futures.
Odile Sawadogo est membre de l’association des éleveurs de volaille Songdbkèta de Basnéré. Elle participe, elle-aussi, pour la cinquième fois à la foire tabaski avec une centaine de têtes de volailles. Contrairement à M. Mandé, dame Sawadogo trouve que le marché est timide. A entendre la déplacée interne, le prix de ses poulets varie entre 3 000 et 6 000 FCFA. Ses doléances se résument à la baisse des prix d’aliment à bétail et de financement pour la construction des poulaillers