Invités à exprimer leurs derniers mots à la suite des réquisitions du parquet et des plaidoiries de leurs avocats, ce samedi 24 juin 2023, tous les prévenus ont, chacun, déclaré encore leur innocence. Et ils ont pratiquement eu la même formule de clôture consistant à s’en remettre à « la sagesse » du tribunal pour reconnaître cette innocence.
Le journaliste Lookman Sawadogo s’est ainsi présenté comme « allié » à la famille du Mogho Naaba dont le fils serait « un ami ».
Il a présenté son échange avec Marcel Tankoano comme des conseils qu’il lui prodiguait en tant que « certifié sur les mécanismes de défense des droits de l’homme ».
« Le parquet s’est excusé sur certains de ses propos. Je tends ma main au parquet. Je vous demande de me blanchir totalement. Au moment où se jouent mon destin personnel et celui de ma famille, je me remets à votre sagesse », a-t-il déclaré à l’attention du tribunal.
Pour sa part, l’animateur Alain Traoré dit Alain Alain a souhaité que le secret de sa correspondance privée soit respecté, notamment, ses échanges avec son épouse.
« Je rends grâce à Dieu qui me permet de vivre avec ma maladie qui me ronge. Le Burkina Faso a eu la vérité de cette affaire d’audio (…) Je m’en remets à votre décision », a déclaré Marcel Tankoano.
Pascal Zaïda s’est contenté de remercier son avocat, le tribunal avant de s’en remettre aussi à « la sagesse » du tribunal tout en lançant cet aphorisme : « Tout ce que Dieu fait est bon ».
Désiré Guinko, lui, a souhaité rétablir « la vérité sur certaines déclarations du parquet ». Il s’est d’abord défendu d’avoir pris part à une rencontre et a souligné que le Front uni pour le Faso (FUF) n’est pas une organisation criminelle ni de déstabilisation.
Désiré Guinko a aussi maintenu que c’est bien le capitaine Oumarou Yabré, directeur général de l’agence nationale de renseignement, qui lui a envoyé les audios retrouvés dans son téléphone. Il s’est aussi plaint de ce que son portable ait été « réinitialisé », laissant supposer que c’était pour effacer « des données compromettantes pour certaines personnes » .
A son tour, l’accusé Boukary Conombo a analysé les discussions retrouvées dans sa messagerie comme l’expression de son opinion. Il a dénoncé un complot visant à museler les membres du FUF.
« On veut me museler monsieur le président et je m’en remets à vous pour me blanchir totalement », a-t-il martelé.
Abdoul Karim Baguian dit Lota a, quant à lui, pronostiqué sa relaxe par le tribunal, puisqu’il se dit également victime d’un complot par « les adeptes du pouvoir en place ».
« Vous allez me relaxer, pas parce que je m’appelle Abdoul Karim Baguian dit Lota, mais parce que je n’ai rien fait. Durant tout le procès le parquet n’a pas été capable de démontrer que je suis impliqué dans ce qu’on me reproche (…) J’ai été le premier à critiquer le régime du capitaine Ibrahim Traoré sur une chaîne de télévision de la place. C’est juste à cause de ça que je comparais à cette barre », a-t-il clamé avant d’inviter le peuple burkinabè à l’unisson et au vivre ensemble.
Boukary Tapsoba a, à son tour, déclaré son innocence et s’en est remis à « la sagesse » du tribunal.
Le tribunal a annoncé son verdict pour le 07 juillet prochain.