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Procès appel à incendier le palais du Mogho Naaba : Les « confessions » du témoin Zakaria Tagnan

Publié le jeudi 22 juin 2023  |  Minute
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© aOuaga.com par DR
Prestation de serment des ingénieurs en génie civil au palais de justice le mercredi 22 juillet 2020 à OUAGADOUGOU
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Le témoin Zakaria Tagnan est à la barre pour livrer son témoignage dans le cadre du procès de l’affaire des appels à incendier le palais du Mogho Naaba, ce mercredi 21 juin 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga I. Il est membre du Front uni pour le Faso (FUF), créé par Marcel Tankoano et autres.

« Marcel Tankoano et moi, on s’est rencontrés quand Damiba est arrivé au pouvoir. Il m’a appelé pour me dire qu’il voulait qu’on crée un front pour soutenir le pouvoir en place. C’est là qu’on a créé le Front de Libération nationale.

Par rapport à cette affaire, un jour il m’a appelé au maquis la Paillote. Quand je suis arrivé, il m’a donné 100 mille francs et m’a dit que les temps sont durs, que de prendre ça pour mettre du carburant. Une deuxième fois il m’a appelé encore à la Paillote. C’est là qu’il m’a dit qu’il est en train de vouloir mettre en place un autre Front pour dépeindre la situation nationale et que la prochaine rencontre allait se tenir au palais de la jeunesse, Jean Pierre Guingané.

On s’est croisé là-bas et c’est là que j’ai connu Guinko et puis les autres. Après ça, la prochaine rencontre a eu lieu au palais des sports. C’est là-bas que le front est né. Mais, il n’y avait pas les moyens pour financer l’association. Tankoano lui-même s’est proposé de mobiliser les fonds. Quelques jours après, il est venu nous dire qu’il a pu avoir 4 millions. C’est après ça qu’il m’a parlé des audios. Il m’a demandé de faire les audios pour parler de brûler le palais du Mogho Naaba. Un jour il nous a pris, moi et Zigui, dans sa voiture et on est allés vers le palais de la jeunesse où il m’a acheté un petit téléphone pour faire les audios. J’ai pris l’engagement de faire les audios mais j’ai traîné, je n’ai pas pu le faire. (…) Après, il est venu me dire que les audios ont été faits. Par qui ? je ne sais pas. Maintenant, il m’a dit de faire la mobilisation.

Il m’a dit que les audios devaient être diffusés autour de 20h. Le premier audio devait être diffusé à 20h et le deuxième à 20h 30 pour appeler les gens à sortir. Il nous a remis à moi et Zigui, la somme de 50 000 FCFA et nous a dit qu’une fois que les audios étaient diffusés, les activistes comme Aminata Rachow, Naïm Touré et d’autres personnes allaient se charger de faire un tapage médiatique sur les réseaux sociaux.

Mais quand moi j’ai pris l’argent, j’ai dit à Zigui que je ne vais pas le faire. Zigui aussi a dit pareil. Donc on est rentrés (…) Mais avant cela, il nous a envoyés dans un maquis vers le cimetière de Dagnoën et nous a dit que si jamais le coup marchait, il y aurait coupure du réseau et qu’on devait le rejoindre là-bas. (…) Le lendemain, il m’a appelé pour me dire qu’il est très déçu de moi. Que c’est une trahison et que si c’était dans l’armée, on allait me fusiller. Il (Marcel Tankoano, ndlr) m’a dit aussi que le Front uni pour le Faso est infiltré par des éléments de l’Agence nationale de renseignement (ANR), et que de la même manière que le front est infiltré, eux aussi, ils ont infiltré l’ANR ». C’est en substance, la confession faite par le témoin Zakaria Tagnan lors de sa déposition, à la barre ce mercredi.

Une fois de plus, Marcel Tankoano a balayé du revers de la main ces déclarations. « C’est archi faux ! », a-t-il lancé aux juges.
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