Le Burkina Faso participe aux opérations de maintien de la paix de l’ONU au Mali depuis le déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) en 2013. Mais depuis le 18 Juin 2023, le gouvernement du Burkina a officiellement annoncé le retrait de ses troupes au sein de la mission onusienne. Cette décision fait suite à la demande de « retrait sans délai de la MINUSMA» du Mali par les autorités actuelles maliennes.
Le gouvernement burkinabè a officiellement demandé ce 18 juin le retrait de ses troupes au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
«Le Burkina Faso demande au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies de bien vouloir prendre les dispositions utiles pour le retrait des troupes burkinabè engagées au Mali dans le cadre de la Minusma » a indiqué le porte-parole du gouvernement, M. Jean-Emmanuel Ouédraogo dans un communiqué publié sur le site d’information du gouvernement.
Cette décision fait suite à la demande « de retrait sans délai de la MINUSMA » formulée par les autorités de la Transition malienne lors de la dernière session ordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies, le 16 juin 2023.
Déjà, en 2022, plusieurs pays dont la Côte-d’Ivoire, le Bénin et l’Egypte, ont annoncé le retrait de leurs troupes du Mali. Le mandat de la MINUSMA prend officiellement fin le 30 juin prochain.
Le Burkina, 10 ans de participation aux opérations de la MINUSMA
Le Burkina Faso est un maillon fort au sein des troupes participant aux opérations de maintien de la paix de l’ONU dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). En effet, depuis 2013 le pays a envoyé plusieurs contingents militaires, policiers et gendarmes au Mali, regroupés dans deux bataillons : Badenya et Gondaal.
Le premier contigent était le bataillon Badenya 1 ou BFA BAT 1 (fraternité en langue bamana), composé d’environ 500 hommes déployés à Diabaly, au Nord du Mali, dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA).
La MISMA a été créée le 17 janvier 2013 et vise à soutenir l’armée malienne afin de déloger les groupes terroristes qui ont pris le contrôle du nord du pays. Le 1er juillet 2013, cette institution avait été dissoute et remplacée par l’actuel MINUSMA qui élargit la participation au reste des pays du monde.
De 2013 à 2019, le Burkina a déployé des contingents de plus de 800 soldats à travers le bataillon Badenya (de 1 à 7) ou BFA BAT, régulièrement déployés à Tombouctou et à Ber. Le bataillon Badenya 7, rappelé au pays en 2019 à cause des attaques terroristes de plus en plus menaçantes sur le sol burkinabè à cette époque, n’avait pas été remplacé.
Parallèlement à ce bataillon, il y a celui de Gondaal (bonne entente en langue fulfuldé), déployé au Mali depuis 2015. Ses troupes ont été renouvelées jusqu’à ce jour.
Les soldats composant ces contingents y ont fait leurs preuves aux côtés de celles d’autres pays. Leurs mérites avaient été reconnus le 14 juin 2019 à Diabaly au Mali. En effet, le bataillon Gondaal 4 du Burkina avait été décoré de la prestigieuse médaille des Nations Unies par les autorités de la mission onusienne.
L’actuel président de la Transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a fait partie, en 2015, du bataillon Badenya, alors qu’il avait le grade de lieutenant. Après un stage de perfectionnement au Maroc, il avait été de nouveau envoyé en 2018 à Tombouctou, au Mali sur le théâtre des opérations onusiennes au sein de la MINUSMA.
Des soldats burkinabè y ont laissé leurs vies
Au 31 mars 2019, les effectifs de la mission onusienne étaient de 16 453 personnes, dont 1 718 militaires burkinabè, soit l’effectif le plus élevé de tous les contingents étrangers au Mali.
Actuellement, la MINUSMA compte plus de 17000 personnes dont des soldats, des policiers et des civils. A la date du 13 juin 2023, la MINUSMA a enregistré 192 soldats tués lors des attaques.
Le Burkina figure parmi les pays les plus endeuillés au sein de la MINUSMA avec, fin 2021, un total de 13 soldats tombés. Récemment, le vendredi 9 juin 2023, une patrouille burkinabé a été « la cible d’une attaque complexe » près de la localité de Ber, dans la région de Tombouctou. Deux soldats burkinabè y a été tué et plusieurs autres blessés.