La ville de Fada N’Gourma, dans la région de l’Est a abrité une conférence publique organisée par des organisations de la société civile comme le consortium du groupe de recherche-action sur la sécurité humaine (Grash) et cadre de concertation régionale pour la gouvernance et la sécurité (CCRGS) avec l’appui technique et financier de la commission électorale indépendante (CENI) et ses partenaires. Sous le thème: «Inclusion des jeunes et des femmes dans le jeu démocratique: enjeux, défis et opportunités du processus transitoire au Burkina» l’activité s’est tenue le 15 juin 2023.
Une cinquantaine de jeunes et de femmes ont été sensibilisés par des Organisations de la société civile lors d’une conférence publique à Fada N’Gourma sur les enjeux, défis et opportunités du processus transitoire en cours au Burkina Faso.
L’organisation d’une telle activité en contexte d’insécurité vise à préparer les jeunes et les femmes à une participation citoyenne au jeu démocratique qui auront lieu à la fin de la transition.
David Sagnan est le président du cadre de concertation régionale pour la gouvernance et la sécurité, chargé du suivi-évaluation du projet « Accroître l’inclusion des jeunes et des femmes au processus du jeu démocratique».
Il explique l’opportunité de la conférence en ces termes: « C’est une étape préparatoire qui permet aux jeunes et aux femmes de prendre conscience, de savoir qu’après cette transition, ils pourront apporter leurs contributions à l’édifice de ce pays à travers leur implication aux jeux démocratiques» soutient David.
Il ajoute aussi que l’opportunité de l’organisation d’une telle sensibilisation résulte d’un constat.
« Les résultats des élections passées ont montré que le plus grand nombre de votants sont les jeunes et les femmes mais très peu occupent des postes électifs.»
« C’est pourquoi, a-t-il dit, nous pensons qu’il est opportun de sensibiliser les jeunes et les femmes».
Les jeunes et les femmes s’intéressent aux jeux démocratiques à cause de plusieurs défis. Youmanli lompo, étudiante en lettres modernes à l’université de Fada N’Gourma, évoque plusieurs raisons qui expliquent que les jeunes participent moins aux jeux démocratiques.
«Je peux dire que le grand problème c’est l’ignorance, bon nombre de jeunes ne savent pas que leur participation, leur inclusion dans le processus électoral pourrait aider, contribuer au développement» dit-elle.
Madame Lankoandé née Yiénibanimpo Tindano, reconnaît que les femmes rencontrent plusieurs difficultés notamment les pesanteurs socio-culturelles, le statut de ménagère et l’ignorance pour prendre part aux jeux démocratiques.
« Les pesanteurs socio-culturelles font que les femmes ne sont pas impliquées activement» soutient-elle.
Les participants à la conférence ont estimé que des solutions aux difficultés liées à l’implication des jeunes et des femmes aux jeux démocratiques ne manquent pas.
Youmanli Lompo considère que le gouvernement peut organiser des cadres de sensibilisation des jeunes sur les enjeux de leur participation active au processus démocratique, les jeunes également ont été invités à se former sur leurs droits.
Quant à Yiénibanimpo Tindano, elle estime que malgré les difficultés que les femmes rencontrent à pouvoir participer à la gestion des affaires publiques, des solutions ne manquent pas pour permettre à celles-ci de s’impliquer dans le jeu démocratique: « Il faut que les femmes elles-mêmes se battent sérieusement pour se tailler de la place dans les instances décisionnelles.»
Elle ajoute aussi que « la femme doit s’informer et se former sur le jeu democratique pour comprendre les enjeux de leur implication».
Les participants à la conférence ont apprécié son organisation eu égard de ce qu’elle leur a apporté en termes de connaissances. Pour Aguima Herbert Gnoula « c’est une occasion pour beaucoup de connaître leur place dans la gestion des affaires publiques.»