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Burkina/Thèse: Kokou Prosper Semekonawo propose des outils pour la planification energétique dans l’espace CEDEAO

Publié le samedi 17 juin 2023  |  AIB
Burkina/Thèse:
© Autre presse par DR
Burkina/Thèse: Kokou Prosper Semekonawo propose des outils pour la planification energétique dans l’espace CEDEAO
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Kokou Prosper Semekonawo (25ans) a défendu jeudi, à l’université Joseph Ki-Zerbo, sa thèse unique de doctorat en physique appliquée, en proposant des outils pour résoudre la question de la planification énergétique dans l’espace CEDEAO, où 58% de la population n’ont pas accès à l’énergie, malgré d’énormes potentialités.

Kokou Prosper Semekonawo (25ans) a defendu sa thèse unique de doctorat à l’Université Joseph Ki Zerbo, le jeudi 15 juin juin 2023. Il propose dans ses recherches des outils pour la planification énergetiques dans les 15 pays de l’espace CEDEAO.

Selon lui, en Afrique occidentale, plus de 58 % de la population, soit environ 175 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité, malgré les énormes ressources d’énergies fossiles et d’énergies renouvelables dont dispose cette sous-région.

«Cette situation lui fait perdre 2% de sa croissance économique annuelle », a-t-il déploré.

Pour lui, afin d’arriver à une autosuffisance énergétique d’ici à 2030, comme le recommande le septième Objectif du Développement Durable (ODD), le système énergétique ouest-africain doit pouvoir résoudre le problème de précarité financière et de manque d’investissements.

Il doit également développer les infrastructures de production et de transport de l’électricité, a-t-il ajouté.

Il doit enfin résoudre le problème d’insécurité énergétique et pardessus tout, résoudre le problème de planification énergétique auquel font face les pays de la région.

«Le problème de la planification se pose avec acuité et mérite une attention particulière car comment gouverner un secteur si l’on ne sait de quoi seront les futurs besoins réels du secteur et si l’on n’a pas à sa disposition, un planning concret des réalisations à opérer dans le secteur ? », s’est-il interrogé.

«L’on s’aperçoit tout de suite que la production, le transport et la distribution de l’électricité ou en d’autres termes, la gestion entre l’offre et la demande d’électricité sont intimement liées à la planification », a-t-il assuré.

Pour résoudre ce problème de planification «nous avons dans le cadre de nos travaux de recherches, proposé des modèles de réseaux de neurones artificiels LSTM, ARIMA et de régression multivariable pour la prévision de la demande d’électricité des pays de l’Afrique de l’Ouest», a-t-il souligné.

«Ces modèles sont des outils d’aide à la planification énergétique», qui se basent sur les données de la Banque Mondiale notamment le produit intérieur brut (PIB) de chaque pays, sa population et la consommation d’électricité entre 1980 et 2018.

Pour chaque pays, M. Semekonawo propose un modèle de planification énergétique «capable de prédire au mieux la demande d’électricité».

Pour lui, le modèle de régression multivariable prédit au mieux la demande d’électricité de la Gambie, du Ghana, du Libéria et du Togo.

Le modèle ARIMA prédit au mieux la demande d’électricité du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la République de Guinée, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et de la Sierra Léone

Celui de réseaux de neurones artificiels LSTM prédit au mieux la demande d’électricité du Burkina Faso, du Cap-Vert et du Nigéria.

L’impétrant utilise le modèle final de chaque pays pour faire une prévision à l’horizon 2050 pour le modèle ARIMA, 2030 pour celui LSTM et 2028 pour le modèle de régression.

Selon lui, ces résultats montrent d’une manière générale pour tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, une forte croissance de la demande d’électricité à l’horizon 2028, 2030 et 2050.

«J’ai décidé de me pencher sur ce sujet parce que c’est une question qui est négligée dans nos Etats. Les gens en parlent peu, mais, c’est une question importante parce que quand la planification d’un pays est ratée, il faut savoir que c’est totalement le système énergétique de celui-ci qui est défaillant», a-t-il noté.

Aussi, à travers cette étude, Dr Semekonawo veut attirer l’attention des décideurs sur «ces sujets qui sont très importants».

Pour lui, il faut en tenir compte de la planification énergétique car ça y va de l’amélioration de l’économie des differents pays de l’Afrique de l’Ouest et partant des conditions de vie des populations.

De son avis, il compte poursuivre les recherches pour améliorer davantage les outils de planification énergétique qu’il propose.

«Nous comptons mettre en place des logiciels qui seront mis à la disposition des structures étatiques en vue de les aider à faire de façon efficace, leur planification énergétique».

Le président du jury, Pr Dieudonné Joseph Bathiebo, a trouvé le document pertinent et en phase avec l’actualité.

«Vous ne pouvez faire une bonne planification énergétique que si vous savez quels sont vos besoins. Donc il faut prévoir les besoins futurs pour pouvoir bien planifier. Et c’est une bonne planification énergétique qui va faire un bon développement puisque vous savez que l’énergie est directement liée au développement économique», a-t-il souligné.

Et de poursuivre que «les outils utilisés vont permettre de baliser et de savoir exactement ce qu’on pourra faire comme planification, de savoir ce qu’il faut investir et aussi ce qu’il faut mobiliser comme ressources en vue de financer les différents projets energétiques».

A l’issue de son exposé, le jury composé d’éminents professeurs de l’Université Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou et du Togo, a jugé le travail digne d’interêt et lui a decerné le grade de Docteur de l’Université Joseph Ki-Zerbo, mention physique appliquée, spécialité énergetique, avec la mention très honorable.

Il lui a également exhorté à poursuivre ses travaux en tenant compte du changement climatique.
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