L’ignorance, l’exclusion et l’agression : les trois voies qui conduisent à la haine et aux violences selon des experts

Publié le vendredi 2 juin 2023 | Libre Info

© Autre presse par DR
Burkina Faso: HRW évoque une augmentation des violences contre les civils

Le Groupe d’experts nationaux membre de Cordoba Peace Institute (CPI) de Genève a organisé le 31 mai 2023 à Ouagadougou, au Burkina, un atelier de formation sur la problématique de l’extrémisme violent et la prévention des violences au profit de 20 journalistes nationaux. Il ressort de cette formation que l’ignorance, l’exclusion et l’agression sont, entre autres, des voies qui conduisent à la haine et la violence dans les pays.

Les violences liées notamment au terrorisme sont des faits résultant de plusieurs facteurs sociaux. La prévention des conflits et des violences passe donc par l’analyse de ces différents facteurs. C’est dans ce sens qu’une série de panels a été animée le 31 mai dernier, à Ouagadougou, par des experts de plusieurs domaines.

Selon le directeur de l’organisation suisse Cordoba Peace Institute (CPI), Dr Abbas Aroua, l’un des panélistes, l’exclusion, l’agression, l’ignorance, la stigmatisation sont des voies royales qui mènent à la haine et à la violence dans les pays.

Depuis Genève, l’expert a expliqué, par exemple, que l’agression conduit très souvent à la vengeance qui conduit à son tour à la haine. Ainsi, dit-il, la violence extrême passe par trois étapes à savoir “l’extrémitude” (changement d’attitude), l’extrémisme (consolidation idéologique) et le changement de comportement à travers les actes.

A en croire l’expert intervenant par visioconférence, le terme “extrémisme” dans son sens étymologique ne désigne pas systématiquement la violence. L’extrémisme désigne le fait de s’écarter du juste milieu. En effet, selon l’expert, “le courage a pour extrême la lâcheté et la témérité et le terrorisme constitue l’extrême de l’action citoyenne. »

Le diagnostic, le pronostic et la thérapie pour transformer les conflits
Mme Meghann Lenoble est chef de projet chez CPI. Pour elle, tout conflit nécessite l’analyse de sa structure, de sa dynamique afin d’identifier tous les groupes impliqués. “L’analyse des conflits n’est pas un besoin ponctuel mais un effort qui doit être renouvelé afin de s’adapter à l’évolution des réalités du conflit” explique Mme Lenoble.

Pour ce faire, plusieurs outils d’analyse comme le phasage, la chronologie, la cartographie sont utilisés. “Le phasage sert à reconnaître et à délimiter les différentes phases dans l’évolution d’un conflit selon un type d’indicateur ; quant à la chronologie, elle permet d’établir une succession dans le temps des événements relatifs au conflit” ajoute Mme Lenoble.

Cordoba Peace Institute (CPI) est une organisation indépendante à but non lucratif basée à Genève en Suisse. Elle œuvre dans les domaines de la prévention de la violence, de la transformation des conflits et de la promotion de la paix. Au Burkina Faso, CPI travaille avec un groupe d’experts nationaux.

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