Le chef du gouvernement burkinabè Apollinaire Kyélem s’est prêté à un exercice constitutionnel ce 30 mai 2023, en exposant la situation nationale aux membres de l’Assemblée législative de Transition (ALT).
Le Premier ministre du Burkina, M. Apollinaire Kyélem a abordé plusieurs points dont la gouvernance, la justice, la sécurité, la crise humanitaire, la politique, etc.
Cependant, s’il y a un point sur lequel Apollinaire Kyélem a insisté, c’est bien celui de la coopération avec les différents partenaires du Burkina Faso, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Face aux membres de l’Assemblée législative de transition et aux diplomates, le chef du gouvernement a directement relevé le deux poids deux mesures dans les relations avec certains pays partenaires.
Il a fait observer que des partenaires, conscients du besoin et de l’urgence de la situation sécuritaire au Burkina, ont refusé de vendre au gouvernement burkinabè des armes pour défendre la nation.
« Pour l’acquisition des équipements militaires, nous avons été confrontés à la réalité des faits. Des partenaires qui, pourtant, font des affaires au Burkina Faso, ont refusé de nous vendre des armes ; pire, certains partenaires ont même dissuadé d’autres de le faire » a dit le Premier ministre Kyélem qui, visiblement, a du mal à comprendre cela.
Il poursuit en ces termes : « Nous avons été confrontés à cette douloureuse question : que vaut une amitié quand, au moment le plus critique de votre existence, le prétendu ami refuse de vous tendre une main secourable, alors même que ladite main secourable est censée être rétribuée ? ».
Le Premier ministre s’est offusqué du fait que ces supposés pays amis préfèrent livrer des armes à d’autres nations pendant que le Burkina est sous menace terroriste. « Voudrait-on alors sacrifier les Burkinabè ? Pour ensuite se répartir le territoire et ses richesses avec les bandits armés ? C’est là une question légitime » s’est-il interrogé.
Pour le chef du gouvernement, ce qu’il faut au Burkina Faso, à l’heure actuelle, c’est une diplomatie réaliste et conquérante. « Très vite, nous avons compris que le salut du pays réside dans la diversification des partenariats. Nous avons compris qu’il fallait aller, au besoin, au-delà de l’horizon, pour explorer de nouvelles pistes, non seulement pour la survie du pays, mais aussi pour l’émancipation de nos populations» a indiqué M. Apollinaire Kyélem.
D’où, selon lui, le renforcement des relations avec la Russie, la Chine, la Turquie, l’Iran, la Corée du Nord, le Venezuela. « Les discussions se poursuivent avec d’autres pays» a assuré le Premier ministre.
Désormais, affirme-t-il, les relations entre le Burkina Faso et ses partenaires « se font dans un climat de confiance et de respect mutuel. Rien ne peut nous être imposé.»
Toujours dans son discours, le locataire de la primature a fait remarquer ceci : « L’histoire étant faite de vicissitudes, peut-être qu’un jour, le Burkina Faso se soumettra encore au diktat de quelques puissances étrangères. Mais, ce sera après nous ; pas avec nous. Nous pouvons nous tromper, mais nous agirons toujours en toute souveraineté, à l’aune des intérêts du Burkina Faso.»
Avec les nouveaux partenaires, le Burkina a acquis des armes efficaces et à moindre coûts si l’on en croit le Premier ministre Kyélem : « Non seulement des équipements ont été acquis, mais ils ont été acquis à des coûts relativement faibles.»
« Les factures d’achat d’armes que nous avons trouvées étaient excessivement chères, nous avons pu, avec nos nouveaux partenariats, acquérir en toute transparence, des armes performantes cinq à dix fois moins chères» se réjouit-il, remerciant ces partenaires, qu’il avait même pris soin de citer au vu de tous dans son discours.