Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Bagrépôle : de maître coranique à entrepreneur agricole, portrait de Mahama Baguian, un riziculteur modèle

Publié le mercredi 31 mai 2023  |  Libre Info
La
© Autre presse par DR
La BID débloque 170 milliards FCFA pour soutenir la filière riz dans 10 pays africains
Comment


Autrefois, Maitre coranique, Mahama Baguian, 41 ans est riziculteur, maraîcher, polyculteur, bref, entrepreneur agricole à Bagrépôle. Il est marié et père de plusieurs enfants. Il s’exprime en Mooré, Haoussa, Dioula, Arabe et Français. Portrait

Teint noir, 1,70 m de taille, le tout enrobé dans une forme physique moyenne, M. Baguian, natif de Mogtedo, dans la region du Centre-Est, a l’air plus vieux que son âge à vue d’œil. Pourtant, on croirait à un trentenaire à le voir labourer le champ.

En réalité, rien ne le présageait à l’entrepreneuriat agricole. Son père et grand-père l’ont abreuvé dès le bas âge de Coran, le livre saint de l’islam.

« Mon grand-père et mon père ont été tous des maîtres coraniques. Après plusieurs années passées dans des foyers coraniques, au quartier Colma de Bobo-Dioulasso, dans la deuxième ville du Burkina, je suis allé passer mon baccalauréat arabe avec succès à Lomé, au Togo » raconte M. Baguian.

C’est après l’obtention de ce diplôme qu’il va commencer à enseigner le Coran et l’arabe dans plusieurs medersa (établissement d’enseignement arabe) à Bobo-Dioulasso, à Tenkodogo, à Cinkansé (Togo) et même à Bagré. « J’avais près de 200 élèves, ici, à Bagré ».

Le maître coranique commence par voir les choses autrement. Peu à peu, il décide de tourner dos à ce métier et de vivre sa passion : l’agriculture.

Devenir un grand producteur agricole…
« Je disais à mes élèves un jour que si je devais être agriculteur, ce ne serait pas pour emblaver deux ou trois hectares. C’est pour vraiment s’investir de sorte à avoir une production qui n’est plus à démontrer.» raconte l’ancien maître coranique Mahama Baguian.

Son histoire d’entrepreneuriat a commencé dans la commune de Tenkodogo où il cultivait des céréales comme le haricot, le maïs, le mil et bien d’autres spéculations.

Aujourd’hui il nous confie que sa production de riz est de plus de 200 tonnes de riz, pour un chiffre d’affaires de plus de 100 millions de F.CFA.

En cette matinée du 25 avril 2023, il nous fait découvrir son champ de riz d’une superficie de plus de 10 hectares.

« Ici, j’emploie 15 personnes de façon permanente » dit l’entrepreneur Baguian, patron de l’entreprise « Sougr Nooma », une unité de production de semences.

Sous sa coupe, travaillent près de 100 producteurs à Bagrépôle.

Des témoignages

Jean-François Somé est un technicien en agriculture intervenant dans le programme Riz de Bagrépôle. Il informe que Mahamat Baguian est leur tout premier producteur témoin à Bagré.

« Il suit scrupuleusement tout ce que nous lui recommandons comme pratique agricole. C’est un producteur qui comprend qu’il ne faut chaque fois attendre de l’aide. Il est le premier à toujours s’intéresser à tout ce qui est innovation», témoigne Jean-François.

« J’ai connu Baguian depuis 7 ans. C’est vraiment un travailleur », indique pour sa part, Moussa Bara, voisin de Mahama.

Derrière cette réussite se cache des mésaventures
Comme tout entrepreneur, Mahama Baguian a connu des mésaventures et celle qui l’a marqué, ce sont les mésententes qu’il a eues en 2012 avec l’administration de Bagrépôle.

« Ils (Bagrépôle) ont même failli m’enfermer en son temps » dit l’entrepreneur

Selon lui, des gens auraient été manipulés pour mettre des bâtons dans ses roues. « Par finir, en 2014, j’étais le seul à avoir une grande superficie de tournesol. Cela a fait l’objet d’appréciation de la Banque mondiale en son temps » se félicite Mahama Baguima

Un entrepreneur aux grandes ambitions
Déjà, il dit travailler pour la mise en place de compost local devant réduire la dépendance aux engrais chimiques.

Ce projet nécessite un investissement de plusieurs dizaines de millions de FCFA. Il explique : « C’est un projet qui me tient à cœur. J’ai commandé une machine d’un montant de 15 millions de FCFA. Nous allons commencer bientôt la construction de deux forages dont l’un va servir à l’irrigation d’un petit jardin destiné à tester le compost sur diverses spéculations ».

Pour l’ancien maître coranique « Si ce projet arrive à se réaliser, il pourrait être vulgarisé au niveau de tous les producteurs.
Commentaires