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58e session du CAFRAD : le Burkina réélu membre du comité exécutif

Publié le mercredi 24 mai 2023  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
La 58e session du Conseil d’administration (CA) du Centre africain de formation et de recherche pour le développement (CAFRAD) s’est tenue, le lundi 22 mai 2023, à Rabat, au Maroc.
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La 58e session du Conseil d’administration (CA) du Centre africain de formation et de recherche pour le développement (CAFRAD) s’est tenue, le lundi 22 mai 2023, à Rabat, au Maroc. A l’issue des travaux, le Burkina a été désigné pour siéger au CA dudit centre.

Le Burkina fait désormais partie des pays dirigeants du Centre africain de formation et de recherche pour le développement (CAFRAD). Les 38 pays membres ont porté leur choix sur le pays des Hommes intègres à l’issue des travaux de la 58e session du Conseil d’administration (CA) du CAFRAD qui s’est tenue à Rabat, la capitale marocaine, le lundi 22 mai 2023. Ainsi, le Burkina Faso qui a déjà siégé comme membre du comité exécutif du CAFRAD en 2004 a encore été réélu au niveau de l’instance dirigeante de l’organisation en plus de la Gambie et du Niger. Le CAFRAD est une organisation intergouvernementale panafricaine créée en 1964. Il a pour mission de servir de centre d’excellence et de soutien aux actions des gouvernements et des organisations connexes dans le renforcement des capacités, l’innovation dans l’administration publique pour une amélioration des services aux citoyens. De ce fait, il a pour objectifs, entre autres, de fournir aux gouvernements africains des services de conseil pour les aider à développer leurs administrations, d’entreprendre, promouvoir et coordonner des études et recherches comparatives sur les problèmes administratifs liés au développement économique et social de l’Afrique. Au cours de la session, les ministres en charge de la fonction publique ont passé en revue et adopté les rapports d’activités et financiers du CAFRAD durant la période de juin 2019 à mai 2023. Aussi, le programme d’activités de la période de juillet 2020 à juin 2024 et celui financier de juillet 2023 à juin 2024 ont-ils été passés à la loupe par les participants. « Nous avons pris part au conseil d’administration. Lorsque nous prenons la situation actuelle de nos pays, marquée par beaucoup de types d’instabilité, cela vient nous rappeler que nos devanciers ont eu une réflexion profonde de penser à la mise en place du CAFRAD lors des indépendances africaines pour permettre aux pays africains d’avoir conjointement le partage d’expériences en termes de gestion administrative des pays.

L’ensemble des ministères de nos pays dans leur présentation de titre se termine généralement par la refondation de l’Etat, la réforme de l’Etat… », a signifié le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié. D’après lui, considérant ces éléments, cela interpelle que dès lors qu’au niveau de la fonction publique, nous n’avons pas le courage de faire des réformes qui siéent, l’Etat aura des difficultés d’avoir des piliers solides. C’est ce qui fait qu’un ministère de la Fonction publique, selon lui, est considéré comme un carrefour dans l’administration publique. « Si, au niveau du carrefour, les sens ne sont pas bien indiqués, il y aura des télescopages, des accidents très graves surtout dans des pays marqués par des crises, tels que notre cas », a prévenu M. Bazié. Alors, le ministre Bassolma Bazié a estimé qu’il faut qu’on ait le courage d’avoir des réformes administratives qui permettent à l’Etat d’être stable, viable. « On ne peut pas rester sur soi sans partage d’expériences et croire qu’on pourrait trouver des solutions à tout », a alerté le ministre. C’est pourquoi, il pense que le partage d’expériences des pays participants est important et permet d’avoir des textes adaptés pour mieux gérer l’administration en période de crise. Une autre préoccupation au centre des débats à Rabat est la question de la bonne gouvernance. « Si vous restez cloitrés chez vous sans partage d’expériences, vous allez prendre des mesures sur la base desquelles, vous croyez être dans la bonne direction qui vous seront assez regrettables dans cinq ou dix ans », a lancé M. Bazié.

Passer à la digitalisation
Or, dès lors qu’on parle de bonne gouvernance, c’est la qualité du système mis en place, du personnel recruté, l’agencement entre le personnel recruté, mais aussi les moyens adéquats pour les mettre en œuvre, a précisé le ministre. Parlant de moyens, a-t-il dit, aujourd’hui, l’on décrit la lenteur administrative. Mais, de son avis pour en sortir, il faut passer à une digitalisation non seulement croissante, mais véritablement fondamentale. Et pour lui, cette digitalisation a besoin de ressources humaines capables, compétentes. A ses dires, si le Burkina passe à une digitalisation des actes, cela va réduire le circuit de traitement des actes administratifs. Et par conséquent, l’administration ira à une célérité qui facilite les procédures, toute chose qui va aboutir à une gouvernance pour tous les Burkinabè. « Si les actes ne sont pas digitalisés, vous allez cantonner des actes physiques qui, sous le coup de la mauvaise conservation, l’eau, les intempéries, la poussière…dans 10 ans vont se détériorer. Or, le fonctionnaire a besoin d’une vie assez éclairée sous la base de preuves tangibles, c’est-à-dire l’ensemble de documents qu’il a eus dans sa carrière », a-t-il expliqué. Pour le ministre Bazié, l’importance de ce centre, contrairement à certaines institutions où l’on isole, avec le CAFRAD, ce n’est pas le cas. Mieux, c’est même le moment nécessaire d’interpeler le pays pour qu’il s’implique pour pouvoir l’aider à traverser cette crise. Fort de ce constat, il a salué le CAFRAD pour cette décision. Selon le ministre délégué chargé de la Transition numérique et de la réforme de l’administration du Maroc, Ghita Mezzour, la redynamisation du CAFRAD va lui permettre de jouer pleinement le rôle de catalyseur de développement économique et social en Afrique, à travers une stratégie fondée sur une vision actualisée de ses missions et une dynamique nouvelle qui doit s’adapter aux besoins et impératifs d’aujourd’hui. A cet effet, a-t-il dit, il est primordial de mettre en œuvre cette nouvelle stratégie afin de répondre favorablement aux besoins actuels de développement de notre continent, notamment en matière de réforme et de modernisation de l’administration publique. Mais pour lui, afin de permettre au CAFRAD d’honorer ses engagements, il est du devoir de tous de veiller, en tant que membres du CA du CAFRAD, à la sensibilisation des Etats membres à l’importance de leurs contributions financières. « La difficulté majeure comme toutes les autres institutions, c’est la question financière. Il y a des Etats qui trainent toujours dans les cotisations, mais le Burkina est à jour de ses cotisations, malgré ses difficultés », a rassuré le ministre.

En retour, a-t-il indiqué « si nous sommes à jour, nous voulons de l’expertise pour former nos agents de la fonction publique, de l’expertise même si c’est à distance pour pouvoir performer davantage l’ensemble de tous les agents qui agissent au nom de la fonction publique ». Le ministre Mezzour a rappelé que le Maroc s’est engagé, depuis son indépendance, dans la voie du raffermissement de ses relations historiques, culturelles et de coopération avec les pays africains. Cette relation, qui constitue un véritable modèle de coopération Sud-Sud, est si précieuse qu’elle gagnerait à être approfondie et ouverte sur de nouvelles possibilités et des formes plus prometteuses d’actions communes, a-t-il estimé. « C’est ainsi que le partage des expériences et de l’expertise en matière de bonne gouvernance et de réforme de l’administration publique a toujours été une valeur importante dans les relations de coopération du Maroc avec son espace africain », a insisté le ministre marocain. Et de rappeler que c’est dans ce cadre que le Maroc a entrepris plusieurs initiatives afin de consolider les liens de partenariat entre les pays africains et renforcer la coopération Sud-Sud, notamment en matière de formation et d’appui aux compétences des hauts cadres de l’Etat.

Et ce, en collaboration avec le CAFRAD, que nous considérons comme partenaire à part entière dans le soutien aux actions de renforcement des capacités et de l’innovation dans l’administration publique pour une amélioration des services aux citoyens. A ses pairs des différents pays africains, il a annoncé que de grands défis les attendent en tant que responsables de la réforme et de la modernisation de leurs administrations pour répondre aux attentes de nos citoyens. Mais, Ghita Mezzour s’est dit convaincu que le CAFRAD, qui connaitra une nouvelle dynamique, servira de levier à l’émergence du continent africain et à la recherche de l’efficacité, de la performance et de l’excellence. Créé depuis 1976, le CAFRAD est une organisation intergouvernementale panafricaine mise en place par les gouvernements africains en vue d’améliorer les systèmes de l’administration publique et de gouvernance en Afrique.

Abdel Aziz NABALOUM
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