Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Art et Culture

« Rabat, capitale africaine de la culture » : L’expérience marocaine jugée satisfaisante

Publié le mardi 23 mai 2023  |  Sidwaya
Burkina
© Autre presse par DR
Burkina Faso: «le gouvernement rappelle RFI et JA le devoir de vérité dans la relation des faits» porte-parole
Comment


La réunion ministérielle africaine de la culture se tient, les 22 et 23 mai 2023, à Salé, une ville à quelques encablures de Rabat, la capitale marocaine. Plus d’une trentaine de ministres de la culture qui y prennent part ont évalué la première expérience de la mise en œuvre au Maroc du concept « Capitale africaine de la culture ».

Un an après sa désignation comme capitale africaine de la culture pour l’année 2022/2023, l’heure est au bilan pour le Royaume chérifien. Plus d’un million et demi de spectateurs, plus de 4 000 artistes (écrivains, poètes, conférenciers…), plus de 3 000 professionnels (techniciens, administrateurs…), ont bénéficié des différentes activités culturelles organisées par le ministère marocain de la Culture.

Une quarantaine d’associations soutenues financièrement pour leurs activités culturelles, 4 théâtres de Rabat ont accueilli des formations du monde culturel dans le domaine de la chorégraphie, théâtre….Lors de la réunion ministérielle africaine de la culture qui se tient, les 22 et 23 mai 2023, à Salé, une ville située à quelques encablures de Rabat, ce bilan qui a été passé au scanner par plus d’une trentaine de ministres africains a été jugé largement positif. « Rabat a connu ,pendant un an, des festivités autour de ce beau concept « Rabat, capitale africaine de la culture ».

« Au début, c’était l’implication des villes , mais aujourd’hui, celle des gouvernements est nécessaire…On commence à avoir conscience que la culture peut apporter une certaine croissance au PIB de nos pays», s’est réjoui le ministre marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid. Au nom du roi du Maroc Mohamed VI, il a précisé que son pays est déterminé à fédérer les efforts déployés dans chacun des pays africains sous la vision éclairée du monarque et comme exprimé dans son discours prononcé, lors du 28e sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba en ces termes : « l’Afrique peut être fière de ses ressources, de son patrimoine culturel, de ses valeurs spirituelles et l’Afrique doit porter haut ses fiertés ».

D’ailleurs, M. Bensaid fera savoir qu’il y a plus d’une décennie, le Royaume a érigé la culture au rang des priorités nationales. C’est ainsi que le secteur a connu une grande réforme en référence à la Constitution de 2011, plaçant la culture et le respect de la diversité des expressions culturelles et linguistiques comme priorité d’un Maroc moderne. Malheureusement, a regretté le secrétaire général de cités et gouvernements locaux unis d’Afrique, Jean Pierre Elong Mbassi, pendant longtemps ,la culture a été perçue comme une activité de divertissement gérée essentiellement par le secteur privé.

Ce qui explique le budget limité et réduit consacré au ministère de la Culture. « Ces ministères sont perçus comme des répartiteurs d’aides aux artistes et non pas en tant que créateurs de richesses », a dénoncé M. Mbassi. Cette perception devrait changer, à son avis, car en 2020, le chiffre d’affaires des industries créatives et de culture a représenté cinq pour cent du PIB mondial.

A titre d’exemple, il a révélé que dans le domaine de la musique, sur 25 millions de dollars de royalties payés aux artistes à travers le monde, seuls 10 millions de dollars de cette somme ont été payés en Afrique. « Il faut considérer la culture comme une source importante de création d’emplois à condition que le ministère de la Culture et les leaders des gouvernements locaux se rendent compte qu’il faut changer de perception actuelle », a proposé Jean Pierre Elong Mbassi.

Repenser la culture

Pour changer la donne, les ministres en charge de la culture ont pris des engagements communs appelés : « Déclaration de Rabat » en vue de pérenniser le concept « Capitale africaine de la culture » et promouvoir le patrimoine culturel africain. Ils se sont engagés à encourager le dialogue interculturel, la liberté des créateurs. Ils ont exprimé leur soutien au renforcement et à l’amélioration de la coopération bilatérale et multilatérale entre les Etats pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) en soulignant l’importance d’investir dans la richesse et les capacités culturelles civilisationnelle et patrimoniale, et ce, à travers un programme pionnier et innovant visant la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel.

Ils ont aussi prévu de développer le tourisme culturel, de lutter contre le trafic illicite des biens culturels, de développer les industries culturelles et créatives, l’échange d’expertises dans le domaine culturel. Les ministres se sont également engagés à lutter contre le trafic illicite des biens et œuvres d’art africain et la promotion de la restitution desdits biens. Ils n’ont pas aussi occulté de renforcer le rôle de la jeunesse africaine et de la diaspora dans la préservation du patrimoine culturel africain.

Aussi, ils ont pris la résolution de veiller à favoriser le rapprochement et la coexistence de la population dans la culture du monde ainsi que la contribution de la jeunesse et la diaspora au développement durable. Dans leur déclaration, ils ont réaffirmé l’importance de préserver le patrimoine culturel et immatériel de l’ensemble des Etats africains et de soutenir la création de l’observatoire africain du patrimoine culturel immatériel. Rabat, capitale africaine de la Culture 2022/2023 a été, un franc succès, mais surtout est porteur d’espoir pour le renouveau du secteur culturel africain, de l’avis du ministre burkinabè de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo.

« Mon pays, le Burkina Faso, salue les conclusions des travaux du programme ,surtout celle qui affirme que la culture africaine incarne la créativité, la résilience et la diversité qui font de notre continent un acteur majeur sur la scène mondiale et j’ajouterai un acteur majeur de son développement », a-t-il affirmé.

Eliminer toutes les barrières

Il s’est dit fermement convaincu que la culture reste un puissant moyen de résilience pour les pays africains face aux multiples crises qui secouent le monde. Et, il est grand temps que l’Afrique explore et propose des solutions alternatives endogènes à ces crises dont elle est, malheureusement plus souvent le théâtre et la principale victime. « Pour faire face à la guerre injuste et injustifiable imposée à tort à notre peuple, qui n’aspire qu’à vivre en paix et en harmonie avec les autres peuples, le Burkina Faso a opté de repenser la place et le rôle de la culture dans son processus de développement socio-économique », a précisé le ministre Ouédraogo.

C’est pourquoi tout en s’inscrivant dans une logique de renforcement de la coopération culturelle sud-sud et avec l’ensemble des pays qui partagent les mêmes visions de développement et de coopération équitable et mutuellement profitable pour tous, nous tenons à affirmer notre identité culturelle, la fierté de notre peuple en son histoire et ses traditions, a-t-il indiqué. Car, « nous savons qui nous sommes, d’où nous venons mais surtout où nous voulons aller ».

Pour renforcer l’impact de l’événement Rabat, Capitale africaine de la culture, il a suggéré que ses pairs puissent urgemment travailler sur les aspects suivants en vue d’accélérer l’intégration culturelle sur le continent. De ses dires, il s’agit essentiellement de l’élimination de toutes les barrières (physique et non physique), dans les échanges culturels entre les pays africains, le soutien à la mobilité des artistes et de leurs œuvres sur le continent, le renforcement de la coopération sud-sud en général et particulièrement dans le domaine culturel et le renforcement d’une solidarité africaine manifeste dans la défense de ses intérêts ,notamment ceux culturels dans un monde en proie à l’uniformatisation.

« C’est en cela que cette initiative Rabat, Capitale de la culture est salutaire », a estimé le ministre burkinabè en charge de la culture. « Je suis convaincu que cette réunion qui couronne la fin de la programmation Rabat capitale de la culture africaine nous offre une occasion unique de consolider nos efforts, expériences respectives pour une politique culturelle plus solides », a insisté le ministre marocain en charge de la culture, Mehdi Bensaid. A ses pairs, il leur a rassuré que le Maroc reste résolument engagé dans la mise en œuvre des résultats de cette réunion et reste ouvert à toutes les positions de collaboration visant à relever la culture pour en faire un secteur puissant et rentable.

Abdel Aziz NABALOUM
Commentaires