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Élevage au Burkina : Un film pour sensibiliser les populations rurales et urbaines sur l’importance du pastoralisme

Publié le lundi 15 mai 2023  |  Libreinfo.net
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© Présidence par D.R
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L’Association Semfilms et son partenaire l’Agence allemande de la Coopération Internationale pour le Développement (GIZ) ont présenté à la presse le 13 mai 2023, à Ouagadougou, leur tout nouveau film documentaire sur le pastoralisme intitulé «Verts Pâturages». C’est un film qui montre deux familles burkinabè de la communauté peulh qui ont consacré leur vie au bien-être de leur troupeau. Le documentaire présente quelques difficultés que les bergers rencontrent pendant la transhumance.

Le pastoralisme est une identité culturelle de la communauté peulh. C’est, justement ce que les réalisateurs Gidéon Vink et Soudouhoun Massoud Barry ont voulu montrer à travers le film documentaire intitulé «Verts Pâturages».

Ce film, d’une durée de plus d’une heure, explique que le pastoralisme est hérité de traditions très anciennes et est basé sur la mobilité des hommes et des animaux.

Les réalisateurs ont suivi deux familles d’agro-pasteurs qui pratiquent encore la transhumance saisonnière : la famille Diallo et la famille Sondé.

Durant 8 mois, les réalisateurs du film ont mis l’accent sur le départ en transhumance, la grande traversée en quête des zones de pâturage et des points d’eau, jusqu’au retour du troupeau.

En effet, pendant la saison sèche, les bergers conduisent le troupeau très loin de leurs contrées d’origine. Après quelques mois de marche, ils se retrouvent au Ghana, un pays voisin du Burkina Faso. C’est ce que le journaliste Ahmed Newton Barry, présent à la projection presse a appelé « la transhumance longue».

Pour s’installer dans un village au Ghana, il faut donner une vache à tout ce village, au chef du village, au délégué du village, deux chèvres et 3 poulets pour faire des sacrifices. Après cette étape, ils sont acceptés dans la localité.

Dans ce pays côtier, il y a plus de zones de pâturages qu’au Burkina où le changement climatique, l’insécurité rendent la transhumance des troupeaux de plus en plus complexe. Sans oublier les conflits fonciers qui opposent les pastoralistes semi-nomades et éleveurs sédentaires aux agriculteurs sédentaires.

Les éleveurs sont ainsi obligés de trouver des solutions innovantes ou de changer leurs pratiques d’élevage. Lors de la traversée des différents terroirs, les bergers sont confrontés aux rackets ; de l’argent leur est extorqué au point de créer, parfois, de chaudes discussions.

Avant donc leur départ pour d’autres régions, ils s’assurent qu’ils sont en règle à cause des différents contrôles. Après avoir passé 8 mois au Ghana, les bergers reviennent à la fin des récoltes avec le troupeau au Burkina.

Dans le film, les éleveurs font remarquer que les Ghanéens ne veulent plus les recevoir parce qu’ils viennent d’un pays, le Burkina, où les groupes armés terroristes sévissent.

La réalisation du film documentaire «Verts Pâturages» n’a pas été une mince affaire selon Soudouhoun Massoud Barry, l’un des réalisateurs. « Il fallait suivre les pasteurs (éleveurs) dans la brousse, le jour et la nuit, que ce soit du côté du Burkina Faso ou du Ghana» , a-t-il expliqué.

Selon lui, le film vise à montrer que le pastoralisme est un mode de vie et qu’il faudra travailler à le pérenniser. En clair, fait-il savoir, «nous avons voulu interpeller l’autorité sur la nécessité de trouver des solutions aux conflits car l’élevage est d’une grande importance pour le Burkina Faso».

Le documentaire a été tourné dans les zones de Zao, de Poura, de Fara, de Kabourou dans les régions de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Ouest du Burkina. « L’insécurité était telle que nous n’avons pas pu aller dans des zones classiques de pastoralisme » a affirmé Dr Andréa Sidibé Reikat, chef de projet à l’Agence Allemande de la Coopération Internationale pour le Développement (GIZ).

en croire, la réalisation du film a coûté environ 20 millions de F.CFA et a été financée par le Programme pour une Politique foncière responsable (ProPFR) de la GIZ.

Des séances de projection du film sont prévues dans environ 40 communes du pays selon Abdoulaye Barry, membre de l’Association Semfilms.

Dans le même temps, il y aura, toujours selon M. Barry, des débats autour de la question avec les acteurs du domaine afin de trouver des solutions pour résorber un tant soit peu les soucis liés au métier.

A la fin des débats, «nous ferons une sorte de document de capitalisation dans le but d’améliorer le pastoralisme dans le pays».

« Si le métier de berger était supprimé, il ne faudrait pas de longs jours pour que les peuples se rendent compte que c’est une voyelle essentielle parmi les consonnes de métiers » écrivait Hamadou Hampaté Bâ dans son livre «Chant de l’eau».

Ainsi, c’est pour éviter tout conflit qui pourrait signer la fin du pastoralisme dans certaines régions du Burkina que les éleveurs décident d’aller périodiquement en transhumance.

Par Nicolas Bazié
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