Au Burkina Faso, le PNUD a tenu sa première session ordinaire du Comité Technique Régional de la Stabilisation dans la région du Nord, le mercredi 10 mai 2023 à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord. M. Raymond David Valentin Ouédraogo, Gouverneur de la région du Nord, a présidé cette réunion dans la salle de conférence du Conseil régional.
Par Zakiss Ouédraogo, correspondance
Le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) va financer des projets de stabilisation dans la région du Nord au Burkina Faso.
En 2002, le mécanisme pour la stabilisation de la région du Liptako Gourma avait initié les premières interventions de stabilisation au Burkina Faso, plus précisément dans les communes de Seytenga et de Falangountou, au Sahel.
Les interventions ont été axées sur le retour de l’autorité de l’Etat, l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, la revitalisation de l’économie locale ainsi que la réduction des risques de conflits et la cohésion sociale. Le projet a connu une extension dans la région de l’Est, dans les communes de Gayéri et de Bogandé.
Selon la Représentante Résidente du PNUD au Burkina Faso, Dr Elsie Laurence Chounoune, vu les succès de cette phase pilote dans la région de l’Est et de la situation préoccupante au Nord du Burkina Faso, il s’avère nécessaire de mettre en œuvre ce projet dans la région du Nord.
Pour la diplomate du système des Nations Unies, «le projet de la stabilisation est un programme de réponse rapide qui œuvre dans les localités connaissant de multiples défis»
En ce qui concerne Yako et Gourcy, les deux communes pilotes, nous avons eu un travail préliminaire afin de définir les priorités phares de ces communes pilotes.
«Lorsqu’il y a eu des rencontres avec ces populations concernées, ce sont elles-mêmes qui ont énuméré leurs besoins pressants. Par le biais de cette première réunion, le comité technique régional apportera un certain nombre de besoins urgents pour le démarrage effectif des activités.»
Elle a ajouté que « la stabilisation prendra en compte tout ce qui est le bien-être des populations, la cohésion sociale, la réconciliation et le dialogue intercommunautaire.»
Ainsi, il sera aussi question de renforcer les capacités des FDS (Forces de défense et de sécurité) de manière à ce qu’elles puissent continuer à assurer la sécurité des populations ; et ensuite d’améliorer la collaboration entre les FDS et les populations.
«La région du Nord peut compter énormément sur le PNUD parce que nous avons de grandes expériences dans le domaine de la stabilisation », a-t-elle déclaré.
Selon M. Raymond David Valentin Ouédraogo, Gouverneur de la région du Nord, le projet de stabilisation dans la région du Nord va concerner les communes de Yako et de Gourcy, identifiées comme étant des communes pilotes.
Ce projet sera axé sur quatre piliers à savoir : la restauration de l’autorité de l’Etat et de la sécurité ; le rétablissement des services sociaux de base ; la promotion des moyens de subsistance et l’atténuation des risques de conflits.
Des analyses de dynamiques de conflits et des interventions prioritaires seront engagées afin de stabiliser ces zones.
Pour le gouverneur, « Ce projet vient à point nommé, car la région du Nord traverse une crise sécuritaire occasionnant le déplacement massif de nos populations. Nous avons également installé le Comité Technique Régional de suivi.»
Alors, poursuit-il, « nous voulons vraiment accélérer et booster le relèvement de la région du Nord. Je tiens à remercier notre partenaire stratégique et financier qui est le PNUD pour l’intérêt accordé à notre région au regard des besoins urgents ».
Le directeur régional de l’économie et de la planification du Nord, M. Sanoussa Savadogo est intervenu pour dire : « Parmi ces piliers, nous allons nécessairement mener deux actions urgentes d’où la restauration de l’autorité de l’Etat et de la sécurité et le rétablissement des services sociaux de base.»
«La période de mai à septembre 2023, durée de mise en œuvre dudit projet, nécessite d’aller vite sur ces deux piliers très prioritaires en attendant de mettre en œuvre les deux autres piliers restants.»
«De façon globale, le plan d’action conjoint sera financé à un coup de 1 milliard 900 millions de F. CFA» a-t-il annoncé.
Au cours de cette réunion, les participants ont eu droit à des communications ; il était bien évidemment question de présenter et d’échanger sur la situation sécuritaire dans les communes de Yako et de Gourcy qui n’est pas du tout reluisante ; de présenter des diagnostics de stabilisation dans les deux communes ; de présenter des résultats de consultations autour des actions prioritaires à mettre en œuvre dans le Nord entre mai et septembre 2023.