L’armée du Burkina a escorté ce jeudi 4 mai 2023, 13 camions transportant des produits de première nécessité pour ravitailler la ville de Tougan qui en manquait depuis plus de dix jours. Si certains produits sont bien arrivés à destination, il n’en a pas été de même pour les fruits et les légumes. Les commerçantes ont reçu leurs commandes dans un état de putréfaction. Le correspondant local de Libreinfo.net en a fait le constat à la gare routière de Tougan.
Par Brice Alex, Correspondant dans le Sourou
Au Burkina Faso, la ville de Tougan a été ravitaillée ce jeudi 4 mai 2023 en produits de grande consommation grâce à l’escorte d’un convoi militaire. Cela a été un soulagement pour la population qui manquait presque de tout depuis environ plus de dix jours.
Si l’arrivée de ce convoi est un sujet de joie pour certains commerçants, il n’en est pas de même pour d’autres vendeuses de condiments. Les fruits et légumes bloqués à Toma depuis plus d’une dizaine de jours sont arrivés à destination dans un état de putréfaction.
Désemparée, Germaine, commerçante de légumes, dit avoir subi des pertes énormes et évoque également la cherté du transport des marchandises. Elle m’explique : « J’ai commandé des choux, des tomates. Tout est gâté. La dernière fois, j’avais commandé des légumes à plus de 700 000 F.CFA, mais je n’avais pu en vendre que pour 200 000 F.CFA. Aujourd’hui, ce sont des condiments de plus de 300 000 F.CFA commandés et tout est gâté. Nous souffrons vraiment… le transport est aussi cher… ».
Azara, commerçante de légumes déclare avoir également subi des pertes : « Choux, tomates, oignons et aubergines, c’est la composition de ma commande. Cela m’a coûté 300 000 F.CFA sans les frais de transport qui sont aussi élevés. Mais tout est pourri. J’ai pu seulement récupérer deux sacs d’aubergines et là encore, il faut les laver et les trier. »
Safiatou est dans la même situation. Toute triste elle me confie : « Tout est pourri et irrécupérable. J’ai dépensé plus de 250 000 F.CFA. Je suis sans voix. Je ne souhaite que le retour de la paix dans notre pays ».
De nombreuses autres commerçantes de légumes ont subi des pertes par manque de convoi
De son côté, l’élu consulaire du Sourou, Ibrahim, dit être très préoccupé par cette situation vécue par les commerçantes. Mais, en même temps, il déplore le manque de collaboration de certains transporteurs de marchandises avec la coordination provinciale des commerçants.
Ibrahim relate les faits : » Nous avons ici, au Sourou, une coordination des transporteurs qui a été mise en place. Mais, il y a des véhicules, de façon isolée, qui ne travaillent pas avec la coordination. Ils sont allés charger leurs légumes sans se concerter avec nous. Nous, nous œuvrons de concert avec les forces de défense et de sécurité.
C’est l’occasion pour moi de les interpeller pour qu’ils prennent toujours attache avec la coordination dans tout projet de déplacement. A chaque fois, nous exprimons le besoin à l’administration et à la sécurité et le dernier mot leur revient ».
Au total, 13 camions de marchandises sont entrés dans le chef-lieu de la province du Sourou au bonheur de la population déjà éprouvée par la pénurie d’eau courante, la flambée des prix de certains produits, le délestage d’électricité.
Avec la saison des pluies qui s’annonce, les populations s’inquiètent déjà du déroulement de leurs prochains travaux champêtres. En dehors de la ville de Tougan, les localités environnantes ne sont plus fréquentables.