La coopérative Tong-Bing-Beeré des jeunes artisans de Guélwongo, dans la commune rurale de Ziou, a organisé les 27, 28 et 29 avril 2023 dans la localité, la deuxième édition du festival Lang-Goubé, pour valoriser la culture Nankana.
Initiée par la coopérative Tong-Bing-Beeré (préservons notre culture en français) des jeunes artisans de Guélwongo, cette deuxième édition du festival Lang-Goubé (unissons-nous) se veut une tribune pour d’une part, mobiliser et sensibiliser les communautés de base afin de lutter contre la déperdition progressive de nos valeurs culturelles et d’autre part, organiser des réjouissances populaires autour de la culture Nankana et promouvoir le pagne tissé et l’accoutrement traditionnel Nankana.
Défilés, expositions d’arts artistiques et danses traditionnelles ont marqué ces 72 heures de festival dans cette localité située à un jet de pierre du Ghana.
Pour le président de la coopérative Sia Alidou, cette édition, au-delà de son aspect festif, est un cadre de renforcement de la cohésion sociale entre fils et filles de la zone Nankana.
C’est également « un canal pour la promotion du tourisme, la contribution à la valorisation et à la pérennisation de nos valeurs culturelles à travers l’exposition des arts touristiques, le pagne tissé et les habits traditionnels », a-t-il dit.
Il a saisi l’occasion pour égrener quelques difficultés que rencontrent les artisans de la zone.
Entre autres on note la difficulté d’écoulement des habits traditionnels et des pagnes tissés souvent saisis et considérés comme provenant du Ghana, la non reconnaissance, au niveau provincial et national, des attestations délivrées aux apprenants et le manque de moyens financiers pour l’installation des apprenants entrainant la migration de certains vers le Ghana.
A cela s’ajoute le manque de facilitation dans l’écoulement des habits traditionnels et des pagnes tissés sur toute l’étendue du territoire et l’absence d’un centre de formation pour artisans, construit.
Le parrain du jour Aboubacar Lingani, tout en saluant la coopérative pour cette initiative a justifié sa présence par sa volonté de soutenir l’artisanat considéré comme un secteur émergent, plein d’opportunité pour les jeunes.
Il reconnait en ce festival un cadre de promotion de la cohésion sociale indispensable à la restauration de la paix au Burkina Faso. Le président de la délégation spéciale de Ziou, Salam Marané qui a présidé la cérémonie de clôture a salué la grande mobilisation des populations, a dit toute sa satisfaction pour cette initiative.
Pour lui, l’engouement des populations autour de cette activité montre l’intérêt qu’elles accordent à la culture en général et de l’artisanat en particulier. Il a invité les fils et filles de la province à accompagner l’initiative afin de pérenniser cette activité qui sans doute, contribuera au rayonnement de la culture et du pagne tissé Nankana.
Des personnalités de la localité sont venues soutenir et encourager les artisans de Guelwongo. Les responsables de la coopérative ont remis une enveloppe financière au président de la délégation spéciale pour soutenir l’effort de guerre lancé par le gouvernement de la transition.
Pendant ces 72 heures, les artistes et ensembles artistiques Nankana réalisé un défilé de mode, une exposition d’arts et des danses traditionnelles dans un esprit de fraternité.