Dans le cadre d’une série de rencontres, des membres du gouvernement, avec à leur tête le ministre en charge de la défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly, ont partagé, le jeudi 4 mai 2023, avec les Hommes de médias, des informations sur la situation sécuritaire nationale.
Après les syndicats, les organisations de la société civile, les leaders communautaires, les diplomates, c’est au tour des Hommes de médias d’être « briefés » sur la situation sécuritaire. C’était en début d’après-midi du jeudi 4 mai 2023 à Ouagadougou. « Cela est guidé par la volonté du gouvernement que tous les acteurs puissent prendre conscience de la situation nationale, de l’enjeu de la dynamique qui est enclenchée aujourd’hui et de pouvoir distinguer la vraie information des fausses qui circulent. Si les acteurs de l’information et de la communication ont les bonnes informations, cela va réduire considérablement la circulation des fausses informations », a expliqué d’entrée de jeu, le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo. Les journalistes ont eu droit à deux communications, il s’agit de « L’Etat de la menace terroriste au Burkina Faso » et « Protection des droits de l’homme ». Le premier exposé a été fait par le capitaine Daouda Ouédraogo de l’Agence nationale de renseignement (ANR).
Après avoir fait l’historique des attaques terroristes débutées en 2016, il a informé que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) sont les principaux groupes terroristes qui opèrent sur le sol burkinabè. Si le GSIM est celui qui est le plus actif, l’EIGS est cependant le groupe le plus violent, a-t-il indiqué. Face à ces agressions, le Burkina Faso a renforcé ses capacités militaires ou s’est réorganisé sur le plan stratégique (création du Commandement des opérations du théâtre national, de six régions militaires, de six groupements de gendarmerie, de deux régions aériennes, formation et équipement des Forces de défense et de sécurité et des Volontaires pour la défense de la patrie, etc.). Ces mesures et moyens militaires ont permis, a-t-il dit, de produire des résultats sur le terrain (réduction du nombre de victimes, difficultés des terroristes à recruter, à acquérir de la logistique, destruction du QG du GSIM, retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine, etc.).
L’intérêt général
Le directeur de la justice militaire, le magistrat lieutenant-colonel François Yaméogo s’est, pour sa part, appesanti sur le thème : « Protection des droits de l’homme ». Selon lui, assurer la protection des populations, dans un contexte de lutte contre le terrorisme, participe aussi du respect des droits de l’homme. Aussi, contrairement à une certaine opinion, toutes les allégations de violations des droits de l’homme imputées aux forces combattantes burkinabè font systématiquement l’objet d’enquêtes. Celles-ci visent, a-t-il rappelé, à situer les responsabilités, à établir l’effectivité et la matérialité des faits. C’est ainsi, a-t-il illustré, de nombreux dossiers emblématiques connaissent une évolution notable. « Le dossier Tawanlbougou est clôturé et en attente d’être programmé », a-t-il fait savoir. En ce qui concerne l’affaire Inata, une personne a été mise en examen dans le cadre de l’enquête administrative et judiciaire. Idem, a-t-il poursuivi, pour l’affaire du massacre de Yirgou (une cinquantaine de morts et 60 disparus). L’enquête sur cette affaire est bouclée avec à la clé une dizaine de personnes arrêtées. Il ne reste que la programmation, foi du lieutenant-colonel François Yaméogo.
Pour le cas récent (20 avril 2023) du village de Karma (province du Yatenga) où plusieurs villageois ont été exécutés, une trentaine de personnes ont été auditionnées dont un chef militaire, a révélé M. Yaméogo. Il a invité, de ce fait, l’ensemble des Burkinabè à faire confiance aux institutions républicaines en mettant toujours en avant l’intérêt général. Quant au ministre d’Etat, ministre de la Défense et des Anciens combattants, colonel-major Kassoum Coulibaly, il a souligné que la sécurisation des personnes et des biens est l’objectif principal du gouvernement burkinabè. « Le terrorisme n’est pas une fatalité. Le Burkina Faso, à l’instar de pays telle l’Algérie, peut venir à bout de l’hydre terroriste. Mais cela nécessite une union sacrée, et des efforts individuels et collectifs », a conclu le ministre en charge de la défense.