Le ministre du Développement Industriel, du Commerce et des PME, Serge Poda a visité le 27 avril, l’abattoir frigorifique de Bobo Dioulasso, la deuxième grande ville du pays. Tout comme les premiers responsables de la société, le ministre est convenu que l’infrastructure est dépassée et pose un problème de santé publique au delà de la question économique.
Par Anderson Sanou, correspondance
Situé en plein cœur de la capitale économique du Burkina Faso, l’abattoir frigorifique de Bobo Dioulasso existe depuis 1962. Depuis cette date, aucun travail de réhabilitation n’a été effectué si bien que la plupart de ses infrastructures sont dans un état de dégradation avancé.
Les équipements fonctionnent à minima, comme c’est le cas pour les chambres froides. «Nous disposons de deux chambres froides dont un fonctionnel et qui ne peut pas conserver de la viande au-delà de 24 heures. Malgré ces difficiles conditions de travail, nous livrons de la viande de bonne qualité à la population » rassure monsieur Seydou Zei, Directeur général par intérim de l’Abattoir de Bobo-Dioulasso.
Avec 40 000 bovins, 100 000 ovins et caprins et 25 000 porcins abattus chaque année, l’abattoir frigorifique de Bobo Dioulasso a actuellement largement dépassé ses capacités réelles.
C’est le seul abattoir dans le grand Ouest du pays qui ravitaille aussi bien la région des Hauts-Bassins, celles des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et même au-delà.
Profitant de la visite de l’abattoir frigorifique, le jeudi 27 avril 2023, par le ministre du Commerce, le directeur général par intérim a émis le vœu de la réhabilitation de cet outil pour lui permettre de répondre à la demande de plus en plus croissante.
La remise à niveau de l’abattoir de Bobo Dioulasso aux normes internationales ouvrira des perspectives telles que l’exportation de viande et la transformation d’autres produits, foi du Directeur général intérimaire de l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso.
En plus de la vétusté des infrastructures et des équipements, M. Seydou Zei souhaite la révision des taxes d’abattage. Instituées en 1979, ces taxes n’ont pas connu d’évolution.
L’ensemble de ces préoccupations ont retenu l’attention du ministre du Développement Industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et moyennes entreprises, M. Serge G. Poda qui a affirmé que : « Le cas de l’abattoir de Bobo Dioulasso est beaucoup plus qu’une question économique. Il y a une question de santé publique qui est en jeu. Les infrastructures ne sont plus adaptées. Il y a lieu qu’à travers les états généraux que nous allons convoquer bientôt, on réfléchisse à des solutions idoines pour offrir à la ville de Bobo Dioulasso un abattoir digne de ce nom».