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Art et Culture

Festival Jazz à Ouaga : «Lorsque les Noirs ont été déportés aux États-Unis, c’est avec le jazz qu’ils évacuaient leurs souffrances », Lianhoue Imhotep Balaya

Publié le mardi 2 mai 2023  |  Libreinfo.net
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© Autre presse par DR
Festival Jazz à Ouaga : «Lorsque les Noirs ont été déportés aux États-Unis, c’est avec le jazz qu’ils évacuaient leurs souffrances », Lianhoue Imhotep Balaya
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Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso vibre au rythme du jazz grâce au Festival Jazz à Ouaga. Dans la salle de spectacles du CENASA, chaque soir, des artistes se partagent la scène.

À mon arrivée au CENASA (Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel) aux environs de 20h, la salle était quasiment vide comme si personne n’était informé du festival Jazz à Ouaga, alors que l’événement avait été annoncé pour commencer à 20h30.

Dans la salle, les techniciens vérifient certains branchements pour le bon déroulement de la soirée. En plus de veiller aux alentours de la salle, les agents de sécurité étaient présents à chaque entrée.

Progressivement, les spectateurs (majoritairement des occidentaux ) se sont installés ; les causeries commencent. Peu après, les artistes devant prester sont annoncés. Il s’agit de Zephania Lascony, de Ibeyewa et de Isaak Kemo.

Le saxophoniste Lascony, de France, est le premier à monter sur scène. Avec son saxophone, les spectateurs se sont laissés emporter par le talent de l’artiste.

Après lui, le voyage au cœur du jazz a continué avec le groupe «Ibeyewa» de la Belgique. «Ibeyewa», en langue yoruba, signifie «ici nous ressemble» en français. Avec le croisement des rythmes du batteur, du guitariste, du bassiste, et du saxophoniste, les musiciens impressionnent les spectateurs.

La fête se poursuit avec Issak Kemo de la Côte d’ivoire. Saxophoniste, il produit un cocktail de musique entre le jazz soul et le jazz funk. Le public n’est pas resté insensible aux rythmes locaux proposés par l’artiste.

Une fois les différentes prestations finies, des spectateurs ont donné leurs impressions. Tous ont salué la qualité des artistes. À commencer par Lianhoue Imhotep Bayala, membre du mouvement Deux pour nous, deux heures pour Kamita.

Il dit être venu assister au festival à la suite d’ une invitation du père de l’artiste Zephania Lascony : « C’est ma toute première fois d’assister à un concert de jazz. J’ai trouvé le concert très captivant. Lascony m’a fait découvrir le jazz, une musique de lutte et de résistance. Lorsque les Noirs ont été déportés aux Etats-Unis, c’est avec le jazz qu’ils évacuaient leurs souffrances » déclare-t-il.

Nysymb Lascony, père de l’artiste et habitué du Burkina Faso, était présent au concert de son fils. Chercheur pluridisciplinaire, caméra à la main, il a voulu immortaliser les moments de joie de son fils en le filmant sur scène.

« C’est un rêve qui se réalise, la réalité devient énorme ; j’écoute beaucoup de jazz. Mon épouse et moi, nous nous sommes rencontrés dans un club de jazz ; la meilleure façon de rendre hommage à ceux qui ont créé cette musique, c’est de faire de nos enfants des musiciens de jazz.» se réjouit-il.

Selon le père, Zephania Lascony n’est pas le seul artiste de la famille. « Zephania a deux sœurs, l’une, pianiste, et l’autre, trompettiste ; donc ne soyez pas surpris si vous voyez d’autres Lascony jouer à Ouaga » ajoute-t-il.

Zephania affirme être très heureux de pouvoir jouer au Burkina. A l’en croire, il a même composé une chanson pour l’occasion.

« Mon père me parle du Burkina depuis des années. Je suis très heureux de pouvoir jouer à Ouaga ; j’ai même discuté avec lui, et j’ai composé une chanson pour l’occasion, dont le titre est éclosion » , a-t-il dit.

Issak Kemo, visiblement heureux de jouer à Ouaga dit qu’il est est venu partager le langage universel (celui de la musique) avec ses frères Burkinabè. « L’organisation fait attention à tout et fait un casting dans la sous-région ; je suis venu partager la langue de la musique, le langage universel avec le Burkina, un pays frère de la Côte d’Ivoire.»

Mamadou Ouédraogo, un habitué du festival apprécie la variété artistique de cette 31ème édition de Jazz à Ouaga. «Le festival est parfait, cette année, il y a beaucoup d’artistes, des Belges, des Américains, des Ghanéens… 31 ans de festival sans trouble montre un grand effort derrière. Toutes les prestations étaient à la hauteur, c’est agréable » dit-il.

Angelo Moustapha, auteur compositeur et initiateur du groupe, est à sa première participation à Jazz à Ouaga. C’est une belle organisation selon lui. « C’est trop génial, le festival ; d’ailleurs c’est osé de faire un festival de jazz en Afrique, surtout en Afrique occidentale ; c’est une belle organisation. L’équipe technique et d’accueil sont au top, le niveau y est, bravo Burkina ! »

« Les années précédentes, le côté improvisation n’était pas mis en valeur, sinon il y avait le goût et la mélodie. L’ambiance que je cherche, c’est l’improvisation. Je suis satisfait» soutient Eustache Zabsonre, un amoureux du Jazz.

Le festival Jazz à Ouaga se tient du 28 avril au 6 mai 2023 à Ouagadougou sous le thème: «Jazz, culture et vivre ensemble».

Par Mahomed Nitiema (Stagiaire)
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