Le forum international des musées organisé à Dakar est un « premier pas » vers la promotion de la compréhension mutuelle entre l’Afrique et l’Europe.
La capitale sénégalaise a accueilli, du 25 au 27 avril dernier, un forum international réunissant 60 directeurs de musées africains et européens venant de 38 pays. A l’issue de la rencontre, ils ont affirmé, dans la Déclaration de Dakar, leur ambition de « construire ensemble un futur commun » dans une perspective de dialogue des cultures dont Léopold Sédar Senghor, le premier président sénégalais (1960-1980), fut un des plus grands chantres.
« La fonction première des musées est de lier hier, aujourd’hui et demain, ici et ailleurs, et de promouvoir la compréhension mutuelle. Nos musées ne doivent donc pas être des espaces de nostalgie mais des lieux d’inspiration dynamiques où se construit aussi le patrimoine de demain », ont indiqué les directeurs des musées dont le Sénégalais Hamady Bocoum et le Belge Guido Gryseels qui notent que ce forum est « un premier pas sur un long et passionnant chemin pour promouvoir la compréhension mutuelle ».
Ils estiment que le patrimoine d’Afrique, « une richesse vivante, avec un potentiel dû à la force des images dont l’interprétation fabrique le contemporain et l’avenir de la société », a été « longtemps enfermé » dans une « vision ethnographique ». Pour déconstruire cette image, « nous-nous engageons à mutualiser nos efforts pour documenter, préserver et réinterpréter avec les communautés, les collections en Afrique et en Europe et à les mettre à disposition du public par la numérisation, la recherche, la pédagogie et les expositions ».
Dans cette même logique, les directeurs de musées des noir et vieux continents rappellent que « nous devons repenser nos pratiques en nous appuyant sur les savoirs et l’expertise endogènes pour mieux nous adapter aux enjeux climatiques et travailler sur des espaces respectueux de l’environnement ».
Ils s’engagent dès lors à porter le « flambeau », en accord avec la gouvernance culturelle mondiale dans le domaine des musées, parce qu’ils considèrent « que le développement d’expositions itinérantes conjointes, avec de multiples partenaires, circulant en Afrique et en Europe est un instrument de transformation des récits qui construisent notre vision du monde et de promotion du nouveau partenariat dans lequel nous nous engageons ».