Dans sa revue habituelle en ces périodes, le FMI campe un tableau de bord noir pour le continent dû aux conséquences du Covid-19, à la guerre en Ukraine, et aux conflits et instabilité politiques. Si un pays comme la Côte d’Ivoire s’est vue «cadeauté» d’un Accord de ce même FMI de 2 000 milliards de F CFA, le 5 avril dernier pour appuyer son «plan de développement national», preuve que le pays d’Alassane Ouattara a tenu la dragée haute, en matière de résilience, et de soutenabilité des finances, d’autres économies jugées solides par contre telles celles du Nigeria, d’Afrique du Sud et de l’Egypte vont ressentir les affres de la récession économique mondiale.
3,6 % en 2023
L’institution de Bretton Woods table d’ailleurs sur une décélération de la croissance qui sera de 3,6% contre 3,9% pour 2022. L’inflation risque de culminer à 12% sur le continent, en tout cas dans de nombreux pays.
Les pénuries d’énergie (le Nigeria est fréquemment dans l’obscurité et en 2022, le grave manque de carburant a fortement joué sur l’économie) et la problématique des denrées alimentaires seront aussi une cause de baisse pour les économies du continent et frappera 60% des pays à faible revenu.
Comment en sortir ? Le FMI parle d’une faible marge de manœuvre pour ces pays impécunieux qui seront livrés à la merci de leurs créanciers. Le surendettement et même le défaut de paiement sont des hypothèses presque certaines, en dépit de solutions tels le réaménagement, et le réajustement des dettes. Le Tchad par exemple, est sur cette voie, avec un Accord en concrétisation sur sa dette.
Mais comment ne pas friser le défaut de paiement lorsqu’il n’y a pas de production de richesse et pas de valeur ajoutée ? Consommer et ne rien produire surtout dans des pays insécurisés par le terrorisme comme ceux du Sahel, exposent forcément à aller quémander des aides budgétaires ou de développement. Et encore !
Chine et Club de Paris grands créanciers
De nombreux pays africains aimeraient bien se passer de cette aide, et la rengaine dans les discours de dirigeants «l’aide doit contribuer à tuer l’aide» ne suffit pas, il faut travailler à créer de la richesse et à bien gérer le peu de deniers dans les caisses de l’Etat.
Que ce soit le Club de Paris, ou la Chine (qui est de nos jours, le plus grand créancier de nombreux pays africains), tous ces bailleurs doivent observer que ceux qu’ils aident font des efforts, sinon ils n’en feront plus ou le service minimum. Car eux aussi connaissent la crise !
En 2023 donc, des Africains vont encore manger la vache enragée, et serrer davantage la ceinture sur un corps déjà émacié par les privations. A quand le bout du tunnel ? A quand la fin de la guerre en Ukraine ? A quand la fin de l’insécurité au Sahel ? … L’embellie semble tributaire de tous ces évènements.