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Mois de jeûne à Ouagadougou : les vendeurs de fruits se plaignent du marché

Publié le jeudi 6 avril 2023  |  Libreinfo.net
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© Autre presse par DR
Mois de jeûne à Ouagadougou : les vendeurs de fruits se plaignent du marché
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Le mois de jeûne musulman, est une période pendant laquelle les fruits sont consommés en grande quantité par les jeûneurs et les vendeurs tirent leur épingle du jeu à Ouagadougou et ailleurs au Burkina. Le 4 avril 2023, Libreinfo.net est allé à la rencontre de vendeuses et vendeurs de fruits pour savoir quel profit ils tiraient pendant ce mois de pénitence.

Par Mahomed Nitiema (stagiaire)

Sur l’avenue Pierre Joseph Wresinski, au quartier dit de la Patte d’oie de Ouagadougou, aux alentours du jardin 2000, une femme est assise avec son enfant pleurant sans cesse. Cette vendeuse de fruits s’appelle Yasmina Kabré et propose uniquement des mangues. Ses fruits sont classés en tas de 5 ou 6 mangues selon leurs grosseurs.

Ce 4 avril 2023, je m’approche de la vendeuse qui accepte volontiers discuter avec moi. Madame Yasmina Kabré, c’est son nom, m’indique les tas de mangues coûte 1000 F. CFA, et une mangue, 200 F. CFA.

À la question de savoir comment est le marché depuis le début du jeûne, Mme Kabré, avec le sourire aux lèvres me répond en ces termes : “ Chaque année, pendant le mois de jeûne, je suis contente, le marché est bon. Je gagne au moins 25 000 F. CFA par jour, souvent même au-delà”.

Un peu plus loin, sur le boulevard France-Afrique, je rencontre M. Boukaré Congo, également vendeur de fruits,( pastèques et mangues.)

À mon arrivée, il rangeait ses fruits. En pleine conversation, un client s’approche et demande le prix des pastèques exposées. M. Congo interrompt sa conversation avec moi pour s’occuper de son client qui a acheté une pastèque à 2000 F. CFA. C’est en vain que j’ai tenté d’arracher quelques mots à ce client.

Je reprends la conversation avec M. Congo qui me fait savoir qu’il vend les fruits depuis 30 ans maintenant et que le métier lui va très bien. Cependant, en cette période de jeûne, le marché est morose, affirme-t-il.

« L’an passé, je pouvais gagner 100.000 à 150.000 F. CFA par jour et même plus. Mais, cette année 2023, mon gain journalier ne dépasse pas 50.000 F. CFA, sauf le premier jour du jeûne où j’ai obtenu environ 90.000 F.CFA » indique M. Congo qui ajoute que « les fruits sont chers».

M. Congo dit vendre presque tous les fruits mais cela dépend de leurs disponibilités. « Je m’adapte en fonction de la disponibilité et de la saison des fruits. Par exemple, actuellement, la pastèque, les mangues et les tangelos sont disponibles. Le kilo de tangelo coûte 400 F. CFA, le prix de la pastèque varie entre 1500, 2000 et 2500 F. CFA, et les mangues coûtent 1000 F.CFA par tas.»

La vente des fruits n’est pas la seule activité de M. Congo. Il dit vendre aussi des coussins (oreillers), des rideaux, des draps et des serviettes. “C’est un nouveau business que j’ai développé depuis quelques mois” m’a-t-il confié.

Toujours sur la même voie, j’ai rencontré une dame qui vend des fruits composés de pommes, de bananes, de raisins, d’ananas, d’avocats, etc. Il s’agit de Mme Alizéta Nikiema. Après maintes tentatives de discuter avec elle, elle décide finalement de m’adresser la parole.

Elle m’explique que les gens consomment moins de fruits pour la rupture du jeûne. “ Je vends une ananas à 750 francs cfa, le sachet de pommes (trois dans chaque sachet, NDLR) à 500 francs cfa. Malgré tout, mes clients disent que c’est cher, alors que je fais des efforts. Avant la pomme était 2 à 500 francs et 4 à 1000 francs CFA” poursuit Alizéta Nikiema.

Comment est le marché en 2023 comparé à 2022 ? A cette question que j’ai posée, Mme Nikiema déclare: “ Monsieur, ce n’est pas à comparer, la période de jeûne passée, le marché était très bon, je gagnais au moins 75000 francs cfa par jour, maintenant je gagne 25.000 francs ou moins par jour.”

Le 23 mars a marqué le début du mois de jeûne musulman au Burkina Faso, et ce, pour une durée de 30 ou 29 jours. Et comme à l’accoutumée, des petits business se développent pour la circonstance. Que ce soit les vendeurs de fruits, de la bouillie ou des galettes, chacun tire son épingle du jeu.
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