Les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont reçu seulement 11,7 milliards de dollars, entre 2013 et 2019, représentant 7% de leurs besoins de financements en faveur de la nature et du climat à l’horizon 2030, ont souligné la BOAD et l’UEMOA qui réfléchissent à des meilleures stratégies de mobilisation de fonds.
«Entre 2013 et 2019, les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont reçu un total de 11,7 millions de dollars de financement international», a déclaré lundi Pr Kako Kossivi Nubukpo.
La BOAD et l’UEMOA en charge de l’Agriculture, des ressources en Eau et de l’Environnement, s’exprimait lundi à Ouagadougou, à l’ouverture d’un atelier de trois jours, coorganisé avec la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
Selon Pr Nubukpo, ce montant «est tout à fait insuffisant» pour faire face aux défis climatiques d’ici à 2030, car il ne représente que 7% des besoins totaux de financement déclarés dans les référentiels CDN (Contributions déterminées au niveau national) de ces pays.
L’atelier sur les stratégies de financement en faveur de la nature et du climat dans l’espace UEMOA, vise d’après Pr Kako Kossivi Nubukpo deux objectifs.
Il s’agira dans un premier temps de réfléchir à comment dans le cadre des accords multilatéraux, les Etats peuvent mobiliser le maximum de financements pour leur CDN.
Dans un second temps, Pr Nubukpo a relevé la nécessité d’accroitre la cohérence des interventions des organisations sous-régionales pour qu’elles puissent accompagner le mieux possible, les Etats membres de l’UEMOA.
«C’est le moment eu égard à l’importance des enjeux, qu’il y ait une mobilisation accrue des Etats mais aussi des organisations régionales afin qu’ensemble, nous puissions réussir une transformation structurelle des économies ouest-africaines fondées sur la reconnaissance de la préservation des écosystèmes naturels», a avancé le commissaire.
La Directrice de l’Innovation et du Développement Durable de la BOAD, Valérie Noëlle Kodjo Diop, a déclaré que son institution s’engage à accompagner des solutions en vue d’enrayer la perte de biodiversité, de rétablir les écosystèmes et les espèces, d’impulser un changement systémique tout au long de la chaîne d’approvisionnement et au-delà.
Mme Kodjo Diop croit fermement qu’il existe un lien inextricable entre le climat et la nature, car la destruction des habitats naturels diminue la résilience climatique.
De son avis, pour s’attaquer au changement climatique, il faudra se concentrer sur la réduction des émissions de CO2 et décarboner rapidement l’économie.
Justement le ministre burkinabè en charge de l’Environnement, le colonel des Eaux et Forêts, Dr Augustin Kaboré, a rappelé que son pays s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 31 682, 3 Gigagrammes à l’horizon 2030, soit près de 29, 42% par rapport au scénario de référence.
Pour Dr Kaboré, les pays membres de l’UEMOA, figurent parmi les pays qui sont les plus exposés aux chocs exogènes liés à la nature et au climat telles que la récurrence de l’insécurité alimentaire et nutritionnel, la dégradation des terres et la perte de la biodiversité.
Le ministre dit espérer que le cadre d’échanges et de partage d’expériences initié par l’UEMOA et la BOAD, permettront une mobilisation accrue des ressources financières pour faire face à ces défis et verdir les économies.climat