Les calculs rénaux, communément appelés « pierres aux reins », sont des cristaux qui se forment dans les reins et peuvent entraîner de vives douleurs. Pr Aristide Fasnéwindé Kaboré, chef de service d’urologie au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO) nous parle des facteurs de risques, des complications et de la prévention de cette pathologie.
de cailloux (concrétions pierreuses) dans les cavités du rein. C’est-à-dire des cailloux qui se forment dans l’appareil urinaire. « Le rein est un filtre qui va filtrer le sang afin d’éliminer certains constituants et en retenir d’autres. Ainsi, certaines substances vont se retrouver trop concentrées au niveau des reins et ces dernières doivent être diluées pour être éliminées par le rein », explique le Pr Aristide Fasnéwindé Kaboré, chef de service d’urologie au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO).
Il souligne que quand la concentration augmente, au lieu que ces substances soient dissoutes, évacuées par le rein, par les urines, elles vont plutôt se cristalliser, se solidifier. Ainsi, affirme-t-il, les dépôts progressifs de ces substances cristallisées vont finalement se réunir, grossir et donner un calcul qui est en rétention dans les cavités rénales. Les facteurs de risques multiples et variés dépendent du type de calcul, explique le Pr Kaboré. « Ce sont des minéraux, des pierres.
Comme pour toutes les pierres, il y a des constituants (minéraux) qui peuvent être du calcul, de l’acide urique, du phosphore, de la cystine. Ces derniers vont déterminer la cause de la présence des calculs », explique-t-il. Il y a plusieurs types de calculs. Il affirme que la majorité des calculs sont ceux qui contiennent du calcium (des calculs phosphano-calciques ou oxcalo-calciques).
Il y a aussi des calculs dits d’infections (ces calculs sont causés par certaines infections dues à des bactéries endogènes), les calculs d’acides uriques (liés à la goutte et à l’hyper uricémie : excès d’acide urique). D’autres types de calculs peuvent être induits par des médicaments ou par certaines maladies héréditaires. Selon lui, les plus importants sont les calculs calciques, d’acides uriques et d’infections.
Du sang dans les urines
Plusieurs symptômes expliquent les calculs. Il souligne que le premier symptôme qui alerte la plupart des patients, est la douleur. Car, explique-t-il, le caillou qui va se former dans le rein peut se bloquer au niveau des cavités rénales. Ainsi, les urines qui vont se produire en amont vont entrainer une distension des reins. L’urine ne pourra plus passer, les reins vont se gonfler et cela va entrainer une douleur souvent forte appelée colique néphrétique qui conduit le patient en consultation.
Aussi, poursuit-il, le second symptôme est la présence du sang dans les urines. « Comme le calcul est une pierre, elle peut entrainer des blessures au niveau de la paroisse de l’appareil urinaire et entrainer des saignements. Il y a aussi des infections qui peuvent aussi alerter », précise le Pr Kaboré. Il y a plusieurs facteurs de risques. Il soutient que le premier facteur de risque, ce sont les apports insuffisants en boisson, en eau (une mauvaise hydratation). Boire peu, diminue le volume d’urine et favorise la concentration des sels minéraux dans l’urine et augmente donc le risque de cristallisation.
« Lorsqu’une personne boit beaucoup d’eau et qu’elle en perd beaucoup, parce qu’elle habite dans un pays chaud, travaille dans une usine où il fait chaud, travaille dans un environnement clos où elle transpire beaucoup, cette personne peut être à risque de développer des calculs rénaux. Car, la personne perd beaucoup d’eau et les urines sont concentrées », déclare-t-il. Il faut savoir que le second facteur de risque est dit métabolique. Ce facteur est lié au fonctionnement de l’organisme.
« Tous les excès alimentaires, trop gras, trop sucré, trop salé, sont des facteurs de risques de lithiase et de calcul rénal. Si vous mangez trop de sucre, vous aurez à la longue un diabète qui peut être un facteur de risque. Si vous mangez beaucoup de viande et buvez suffisamment d’alcool et que vous développez une goutte, une hyper uricémie (excès d’acide urique), vous allez développer un calcul… », explique-t-il. Il renseigne qu’en dehors des apports en eau, toute personne doit contrôler son alimentation.
Il y a également des maladies génétiques et toutes les maladies du rein qui vont perturber le fonctionnement du rein peuvent être la cause de calculs. Il existe des complications des calculs rénaux. Selon le Pr, la complication la plus grave est la destruction du rein. « Le calcul peut se bloquer au niveau de la cavité du rein. Et si cela dure longtemps, le patient peut avoir une destruction du rein qui va perdre sa fonction. Si le calcul est bilatéral ou sur un rein unique, le patient peut avoir à terme, une insuffisance rénale », confie-t-il.
Une autre complication ,selon lui, est le risque d’infection. Lorsque le calcul se bloque et que les urines ne sont plus évacuées correctement, il se produit ce qu’on appelle une stase urinaire. Cette stase des urines, dit-il, va favoriser des infections qui peuvent être graves et être aussi la cause d’une destruction des reins, d’une généralisation à tout l’organisme et passer dans le sang.
Respecter les mesures diététiques
Le Pr exhorte ainsi le patient à aller toujours se faire consulter, quand il a des calculs ou lorsqu’il en développe ou qu’il a des douleurs qui se situent dans des zones qui peuvent correspondre au rein. Cette consultation permet de diagnostiquer tôt ces lithiases afin de pouvoir les traiter. Pour prévenir les calculs rénaux, il conseille de boire beaucoup d’eau, d’éviter les excès alimentaires (trop gras, trop sucré, trop salé, trop de viande).
Cette prévention concerne aussi les personnes qui ont déjà une maladie liée aux excès alimentaires. « Si, vous avez la goutte, la tension artérielle et si vous avez naturellement un surpoids ou un excès de cholestérol ou de graisse, il faut régulièrement consulter pour que l’on détecte à tant certains signes qui peuvent vous alerter que vous pouvez avoir des calculs », soutient-il. Le patient doit avoir également recours à un nutritionniste ou à un diététicien pour l’accompagner à atteindre cet objectif, lorsque celui-ci se rend compte que ses calculs sont liés à son alimentation ou à son mode de vie.
Il invite par conséquent, les patients à éviter au maximum les produits de la pharmacopée et ne les prendre quand ils sont sûrs que ce sont des petits calculs qui peuvent être expulsés. Ils doivent vérifier que ces produits ont des principes actifs bien dosés, bien connus, qui n’entrainent pas des effets secondaires ou des complications, car ces médicaments peuvent aussi entrainer une destruction du rein et une insuffisance rénale. «
Ces médicaments et ces tisanes que les patients consomment sont des médicaments qui favorisent la production d’urines, qui peuvent être utilisés dans certains cas, en prévention pour pouvoir dissoudre les substances qui produisent les calculs en augmentant la production d’urines », indique-t-il. Il a affirmé que si les calculs sont suffisamment gros pour ne plus pouvoir passer par les voies urinaires, prendre ces médicaments devient dangereux car le patient augmente les conséquences du calcul.