Donald Trump défraie encore la chronique, cette fois-ci pas à cause de ses déclarations à l’emporte-pièce, mais de l’une de ses dizaines de soirées de parties fines qu’il a organisées avec des femmes d’une lubricité évidente, notamment avec cette star de la pornographie qui l’a plus d’une fois envoyé au « 7è ciel », dans les années 2000. A un an de la présidentielle à laquelle il compte prendre part, c’est un scandale dont il se serait bien passé, surtout dans cette Amérique puritaine où le comportement sexuel influence et détermine très souvent la carrière politique des candidats aux postes électifs. Ce trait de comportement sexuel, Donald Trump le partage avec d’autres hauts responsables américains, comme Gary Hart qui a dû renoncer à sa candidature à la présidence du pays en mai 1987 pour avoir trompé sa femme et menti sur sa relation extraconjugale lorsque le pot- aux-roses a été découvert. Et comment ne pas remonter dans le temps pour citer le premier scandale sexuel au sommet de la grande Amérique, celui de Thomas Jefferson en l’occurrence, qui avait éclaboussé ce dernier en 1802 lorsque la liaison inappropriée qu’il avait eue avec son esclave mineure, avait été rendue publique? On n’oubliera pas évidemment John Kennedy dont la liste des fredaines sexuelles est aussi épaisse qu’une encyclopédie, encore moins Bill Clinton qui s’est retrouvé englué dans le « bunga bunga » le plus retentissant du XXè siècle, avec l’affaire Monica Lewinsky, du nom de sa stagiaire avec laquelle il a eu plusieurs parties de jambes en l’air dans le bureau ovale.
Vu du « Gondwana », tout ce tumulte autour des frasques extraconjugales de Donald Trump, prête à sourire
La dernière incartade connue avant celle de Donald Trump est celle d’ Anthony Weiner, ancien candidat aux municipales de 2013, qui a été disqualifié pour avoir été pris plusieurs fois en flagrant délit de racolage, et pour avoir envoyé un gros plan de son caleçon avec une bosse suggestive à l’une de ses nombreuses conquêtes. Si l’appétit sexuel des hauts responsables américains est connu de tous. Le cas de Donald Trump qui avoue user de sa célébrité pour obtenir les faveurs des femmes, s’alourdit de circonstances aggravantes dans ce cas-ci, puisqu’il aurait soudoyé, en 2016, sa partenaire pour obtenir son silence ; ce qui lui vaut d’être inculpé et convoqué par la Justice new-yorkaise le 4 avril 2023. On ne sait pas si dans cette affaire de mœurs, l’ancien président va perdre la bataille de la vérité qui lui importe d’ailleurs peu, mais on sait en revanche qu’il y gagnera celle de l’audimat et en profitera pour se repositionner dans la course à la présidence en 2024, du moins si l’enquête ouverte sur son rôle dans l’assaut du Capitole par ses partisans en 2021, n’aboutit pas à sa condamnation et donc à l’invalidation de sa candidature, comme le prévoit la Constitution américaine. Ni ses déclarations outrancières, ni ses délires conspirationnistes ne pourront le sauver le cas échéant. Car, on ne peut pas se comporter comme un dirigeant de « pays de merde » dans cette Amérique où on ne badine pas impunément avec la morale sexuelle, et où la vie privée est indissociable de la vie publique. Mais vu du « Gondwana », donc de l’Afrique, tout ce tumulte autour des frasques extraconjugales de Donald Trump, prête à sourire. Car, il ne viendrait à l’idée de personne de poursuivre un homme politique de cette envergure pour ce fait divers banal et banalisé sous nos tropiques. Beaucoup de nos dirigeants sont des séducteurs compulsifs, contre lesquels aucune poursuite pour harcèlement ou fornication n’est envisageable. L’ancien président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, l’ex-chef d’Etat gambien Yahya Jammeh et le dernier monarque absolu d’Afrique qui règne sans partage sur l’Eswatini depuis 37 ans, le roi Mswati III pour ne pas le nommer, sont connus pour être les dirigeants les plus lascifs du continent sinon du monde, et sont certainement en train de se marrer de cette saga judiciaire en perspective contre Trump pour une simple peccadille. En Afrique, ceux qui ont le courage ou la témérité de lever de tels lièvres sont poursuivis et traqués par la Justice dans le meilleur des cas, pour crime de lèse-majesté, offense au chef de l’Etat ou atteinte à la vie privée du président. Et c’est pour cela qu’il n’est pas rare de voir défiler dans certains de nos palais, des filles en décolletés affriolants, pour le bonheur et parfois pour le malheur du chef, comme ce qui serait arrivé à ce président d’un grand pays d’Afrique de l’Ouest, dont le cœur a lâché après des « travaux d’intérêt commun » d’une rare intensité avec une péripatéticienne.