Parmi les problèmes les plus importants auxquels le gouvernement devrait faire face, la démocratie et la corruption occupent les dernières places du classement. C’est ce qui ressort des résultats du 9e tour du réseau Afrobarometer, présentés le mardi 28 mars 2023 à Ouagadougou par l’Institut général Tiémoko Marc Garango pour la gouvernance et le développement (IGD).
Crime et insécurité, insécurité alimentaire et santé constituent les problèmes majeurs auxquels sont confrontés les Burkinabè. C’est du moins ce que révèle l’enquête du réseau panafricain Afrobarometer.
Quant à la démocratie qui semble le cheval de bataille des institutions régionales, sous-régionales et internationales, elle constitue la dernière préoccupation des populations burkinabè, selon toujours Afrobarometer.
Ainsi, parmi 14 problèmes proposés auxquels l’enquêté devrait sélectionner les plus importants, la démocratie vient en dernière position avec 5%. Elle est immédiatement précédée par la corruption (7%), l’agriculture (10%), qui semblent préoccupées moins les Burkinabè, selon Pr Abdoul Karim Saïdou, politologue et directeur exécutif de l’IGD.
Une tendance des Burkinabè ou une conjoncture ?
La période durant laquelle l’enquête s’est déroulée (20 septembre au 12 octobre 2022) a suscité l’interrogation des responsables politiques, associatifs et administratifs qui ont pris part à la présentation des résultats. En effet, cette période a coïncidé avec l’intervention du coup d’Etat militaire du 30 septembre 2022.
À la même période, une embuscade meurtrière contre un convoi de ravitaillement de la ville de Djibo a coûté la vie à 37 personnes dont 27 soldats (26 septembre 2022). Cet incident avait ému plus d’un au sein de l’opinion publique.
Ce sont donc des conjonctures qui pourraient influencer les réponses des enquêtés, notamment sur les questions de la sécurité et la démocratie, selon certains participants.
Le directeur exécutif de l’IGD, Pr Abdoul Karim Saïdou estime qu’on ne peut pas exclure l’influence du contexte dans lequel l’enquête s’est déroulée.
Cependant, il indique que les prochaines enquêtes permettront de savoir s’il s’agit d’une simple conjoncture ou une tendance au niveau des populations. « Seule une enquête nationale peut permettre de savoir si les perceptions ont changé ou pas » ajoute le Pr Saïdou.
Le 9e tour de l’enquête Afrobarometer s’est déroulé du 20 septembre au 12 octobre 2022. Elle a concerné un échantillon de 1 200 adultes sélectionnés d’une manière aléatoire de sorte que tout le monde puisse avoir la chance de faire partie de l’échantillon.