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Procès Vincent Dabilgou : les avocats de la défense s’indignent contre la « violation» de leur profession

Publié le jeudi 23 mars 2023  |  Libreinfo.net
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© Autre presse par DR
Procès Vincent Dabilgou : les avocats de la défense s’indignent contre la « violation» de leur profession
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Les avocats de l’ancien ministre des Transports M. Vincent Dabilgou ont dénoncé, ce 22 mars 2023, lors d’une conférence de presse, une « violation grave de la profession d’avocat» lors du Procès. Ils ont également dénoncé des « manipulations » dans cette affaire.

Dans un premier cas, les avocats de la défense de M. Vincent Dabilgou, ancien ministre chargé des Transports sous le président Roch Kaboré, ont décrié la procédure du parquet visant à tracer les communications téléphoniques entre le prévenu M. Vincent Dabilgou et ses avocats pour le reverser dans le rapport du dossier du tribunal afin de soutenir son accusation.

Pour eux, les échanges entre un avocat et son client doivent rester secrets. Selon eux, ces manœuvres mettent la profession d’avocat en danger.

« C’est un scandale inacceptable que les communications entre un justiciable et son avocat se retrouvent dans le dossier judiciaire. C’est une violation fort regrettable des droits de l’homme que nous dénonçons. M. Dabilgou a le droit de discuter en toute intimité avec ses avocats et cette intrusion déloyale est inadmissible » a expliqué Me Christophe Birba, un des avocats de M. Dabilgou.

Ils ont également dénoncé le niveau de persécution de leur client. Selon eux, leur client est jugé en tant que ministre avec ce mandat de dépôt délivré par le procureur du Faso près le tribunal de grande instance Ouaga I. À cet effet, ils ont exprimé leur désaccord.

« Le procureur du TGI Ouaga I n’est pas de la Haute Cour de Justice. Le Tribunal de Grande Instance (TGI) ne peut pas juger un justiciable de la Haute Cour de Justice. Dans la République, les tâches sont bien réparties. C’est pour cela qu’un « Kogleweogo » ne peut pas faire fonction d’officier de police judiciaire. De même, le procureur du TGI Ouaga I ne peut pas se substituer à la Haute Cour de Justice » a poursuivi Me Christophe Birba.

Ils se sont aussi indignés contre la procédure de mise en accusation. Selon eux, M. Dabilgou est écroué à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) sans une mise en accusation à l’Assemblée nationale.

Toutes ces violations de droits de l’homme ont poussé les avocats à déclarer que les poursuites sont orientées vers la satisfaction d’intérêts occultes et de tout sauf la lutte contre la corruption.

« Si nous n’avons pas la preuve tangible que les poursuites sont politiques, nous avons au moins la preuve tangible qu’on fait la force à M. Dabilgou.(…) Les poursuites sont orientées vers la satisfaction d’intérêt occulte parce que nous ne connaissons pas exactement cet intérêt. Et ce qui n’est pas exactement connu est nécessairement occulte. (…) Ces poursuites sont incontestablement politiques » a expliqué Me Christophe Birba.

Les avocats ont expliqué que leur client est prêt à rendre compte de sa gestion et à payer le prix s’il le faut.

« S’il a fauté, il est prêt à en payer le prix comme tout républicain. Mais, il doit le faire devant l’autorité judiciaire désignée par la Constitution, c’est-a-dire la Haute Cour de Justice et dans le respect de ses droits procéduraux ».

Réagissant sur le fonctionnement de la Haute Cour de Justice, les avocats, ont déclaré que ces questions reviennent à l’État et au parquet.

Selon eux, c’est un faux-fuyant de dire que la Haute Cour de Justice est dysfonctionnelle. « Il appartient à l’État de tout faire pour que la Haute Cour de Justice fonctionne » a indiqué Me Apollinaire Yaméogo.

Par ailleurs, la défense a interpellé les acteurs judiciaires, auteurs des persécutions, à cesser de toute urgence les violations.

Toutefois, les avocats sont prêts à reprendre si des garanties de leurs inquiétudes sont données.

Par Joël Thiombiano
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