La Banque Mondiale manifeste son engagement pour le financement des projets prioritaires du régime de la transition au Burkina Faso. Sur un budget d’environ 2.000 milliards de FCFA, il reste le décaissement de près de 1.200 milliards par l’institution de Bretton Woods pour 13 secteurs d’activités en 2023.
Le Premier ministre burkinabè Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, poursuit ses audiences avec les institutions internationales dans un registre humoristique de « bagarre amicale » loin des méandres diplomatiques inutiles. Le 13 mars 2023, la représentante résidente du groupe de la Banque mondiale au Burkina Faso, Madame Maïmouna Mbow Fam lors de son audience -visite de courtoisie au Chef du gouvernement, a assisté à un réquisitoire de Me KYELEM portant sur les programmes prioritaires de financement de la transition.
Au cours des échanges, le Premier ministre a insisté avec la Représentante de la Banque mondiale que la priorité des priorités pour la transition est la lutte contre le terrorisme. .
« Si nous n’éradiquons pas le terrorisme, les écoles et les dispensaires que vous construisez dans les villages serviront à qui, si les terroristes viennent chasser la population? Ça sera des investissements à perte. Il nous faut d’abord restaurer la paix et les autres actions de développement pourront alors suivre », dixit le chef du gouvernement burkinabè de la transition.
Problématique de la réconciliation nationale
Le Premier ministre s’est aussi prononcé sur la question de la réconciliation , un sujet préoccupant pour la Banque mondiale, qui a mobilisé des fonds supplémentaires pour son opérationnalisation.
« Il y a deux types de réconciliation. La réconciliation par le haut et la renonciation par la base. La réconciliation par le haut, c’est un arrangement entre les hommes politiques pour sauver leurs intérêts. Nous n’appelons pas cela une réconciliation. Ce que nous appelons réconciliation, c’est la réconciliation par la base. Amener le peuple à se réconcilier avec lui-même et avec ses autorités. Et c’est cette réconciliation que nous entendons engager. Les troubles que nous connaissons sont dus à une fausse réconciliation parce qu’il y a des gens au sommet qui gèrent le destin de millions de personnes, sans eux », a indiqué le Chef du Gouvernement.
A l’issue des échanges, précise la Direction de la communication de la Primature, la Représentante résidente de la Banque mondiale a soutenu que les priorités de la transition sont conformes à la stratégie de son institution.
« Nous avons beaucoup échangé sur l’agenda de la réconciliation, sa vision de la réconciliation et de la refondation de l’Etat. Ces priorités s’inscrivent parfaitement avec notre stratégie pour la région Afrique de l’Ouest, parce qu’un pilier fondamental de la stratégie de la Banque mondiale, c’est la restauration du contrat social. Faire en sorte que la confiance soit établie entre l’Etat et ses administrés et que l’Etat soit là pour répondre aux préoccupations des populations et les protéger. », a déclaré Mme Mbow Fam.
La Banque mondiale est un partenaire de développement pour le Burkina Faso, avec un portefeuille de 27 projets financés pour un montant global des engagements de près de 2 000 milliards de FCFA en 2023.
Sur ce montant, un volume de près de 1 200 milliards n’est pas encore décaissé. Ce montant vise à la fois 13 secteurs d’activités qui devraient permettre d’apporter des solutions de développement dans des domaines aussi variés que l’éducation, la santé, l’agriculture, l’énergie, le développement des infrastructures, des transports, mais aussi la gouvernance et la transformation du cadre macro-économique du pays.
On constate de moins en moins, que les partenaires au développement du Burkina Faso usent le vocable dithyrambique du « retour à l’ordre constitutionnel normal ». Il appartient au peuple burkinabè de choisir librement son système de gouvernance en fonction des réalités et préoccupations nationales. Le régime de transition est actuellement en train de lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics par des politiciens bandits des ordres dits constitutionnels normaux passés. A force de crier à l’ordre constitutionnel normal, certains partenaires au développement risquent d’être suspectés de complices de la gestion opaque des finances publiques par les régimes prétendus démocratiques issus des élections généralement frauduleuses.