Suite à l’effondrement d’une dalle sur le chantier du nouvel aéroport de Donsin, plusieurs enquêtes ont été diligentées afin de déterminer les causes de l’accident mortel survenu le 30 décembre 2022. Parmi les rapports cités au procès, ceux de l’Ordre des ingénieurs en génie civil du Burkina et du Laboratoire national des bâtiments et des travaux publics (LNBTP). Tous ces deux rapports s’accordent sur une hypothèse, celle d’une défaillance du système d’étayage de l’échafaudage devant soutenir la dalle en béton.
Ce sont au moins cinq rapports qui ont été diligentés suite à l’effondrement de la dalle en construction sur le chantier du nouvel aéroport de Donsin, à environ 35 km de Ouagadougou, la capitale du Burkina.
Trois des rapports proviennent des deux groupements d’entreprises en cause dans ce procès et de la Maîtrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin (MOAD).
Les autres rapports ont été produits par des experts de l’Ordre des ingénieurs en génie civil du Burkina et du Laboratoire national des bâtiments et des travaux publics (LNBTP).
Ces deux derniers rapports s’accordent sur un point commun, à savoir un problème d’étayage qui aurait été à l’origine de l’effondrement de l’échafaudage ayant causé la mort de 7 personnes.
Dans les conclusions de son rapport, le LNBTP révèle un « défaut d’étaiement, conjugué à une mauvaise manipulation de la pompe à béton » qui aurait entraîné un effet tourbillon sur la stabilité de la dalle en coulage.
Selon le représentant du LNBTP, M. Mohammed Yerbanga, pour arriver à cette conclusion de défaut d’étaiement, plusieurs hypothèses ont été écartées lors des enquêtes.
Il s’agit de la qualité des matériaux comme le béton, car, indique-t-il, le béton n’avait pas pu se former.
« Un problème de dimensionnements a été aussi écarté » comme étant une des causes probables de l’accident, explique M. Yerbanga. Selon l’expert, les constats ont révélé des variabilités dans les espacements des étais.
La faible épaisseur et la mauvaise qualité des étais ont été également mentionnés dans le rapport.
De leur côté, les experts de l’Ordre des ingénieurs en génie civil du Burkina Faso ont fait ressortir dans leur rapport plusieurs manquements : l’absence d’une structure dénommée ordonnancement de pilotage et de coordination (OPC), l’absence de laboratoire d’essai et contrôle, le statut ambiguë du bureau de contrôle et le problème d’étayage.
Selon les explications des représentants de l’Ordre des ingénieurs, la présence de l’OPC aurait pu éviter certaines insuffisances constatées dans la mise en œuvre du plan d’étaiement.
Ces ingénieurs disent avoir constaté sur le terrain et à travers des photographies, des étais qui étaient inclinés et mal alignés verticalement.
Pour la défense, en plus du plan d’étaiement prévu, il y a même eu un renforcement du nombre des étais pour assurer la stabilité du système.
« On ne renforce que quand il y a un constat de faiblesse » rétorque le représentant de l’Ordre des ingénieurs.
Pour une question de transparence et pour la manifestation de la vérité, le tribunal a demandé le prélèvement d’un échantillon d’étais.
Ainsi, on a pu apercevoir différents types d’étais métalliques dont certains étaient tordus et d’autres complètement coupés, soit par l’effet de la chute de la dalle, soit par l’action des machines pour extirper du béton les corps des victimes lors de l’accident.