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Procès aéroport de Donsin : deux entreprises poursuivies pour fraude en matière de commande publique

Publié le lundi 6 mars 2023  |  Libre Info
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Dans le Procès aéroport de Donsin, le groupement d’entreprises GESEB/COGEA International chargé de la construction des bâtiments ont comparu, le 3 mars 2023, devant le Tribunal de grande instance de Ziniaré. Suite à l’effondrement d’une dalle à l’aéroport ayant causé la mort de 7 personnes, le 30 décembre 2022, il est reproché aux entreprises d’avoir constitué un groupement fictif afin d’obtenir un marché.

Les deux entreprises se sont constituées en groupement afin d’unir leurs forces pour décrocher le marché de construction d’un lot de 15 bâtiments au sein de l’aéroport de Donsin.

Pour le Parquet, il s’agit là d’un « groupement fictif » constitué dans l’objectif de tromper l’autorité contractante. En effet, la convention qui lie la Maîtrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin (MOAD) aux entreprises GESEB et COGEA dispose que celles-ci sont solidairement responsables de l’exécution des travaux.

Cependant, seule l’entreprise GESEB exécute le marché depuis le démarrage des activités en 2020. Le tribunal estime que cela constitue un manquement en ce sens que cette entreprise seule n’a pas la capacité d’exécuter les travaux.

« Est-ce que vous aviez l’intention de travailler ensemble ? », interroge le juge. Et au mandataire du groupement, M. Soudré Dieudonné de répondre: « oui, nous avions l’intention à partir du moment où les travaux étaient à 35% de réalisation. Il était prévu que M. Lamine Yaoliré, président directeur général de COGEA International, allait intervenir notamment dans l’achat et la pose du matériel ».

De façon tacite, les deux chefs d’entreprises disent avoir réparti les tâches et le patron de COGEA International, M. Yaoliré était chargé du volet financier et celui de GESEB, M. Soudré, du volet technique et administratif dans le cadre de ce marché.

Selon le directeur général de la MOAD, M. Bonzi Tamsin, cette répartition n’engage que les deux chefs d’entreprises. «Ce sont eux qui l’ont annoncé, ce n’est pas l’administration ».

Au début de son interrogatoire jusqu’à ce jour, M. Yaoliré défendait bec et ongles son rôle dans le marché qui était uniquement selon lui d’apporter une contribution financière et qu’il n’avait pas l’intention de tirer un profit numéraire.

Plus loin, il reconnaît que son intervention dans le marché devrait aller au-delà de l’aspect financier.

Il devrait aussi, à la fin des travaux de construction des bâtiments, acheter le matériel d’électrification et procéder à leur installation, conformément au domaine d’intervention de son entreprise COGEA International.

Cette « incohérence » de M. Yaoliré semble « dépasser » le procureur qui déclare ceci : « Nous avions cru que vous étiez une victime. Mais on s’est rendu compte que c’est vous qui êtes à la base même de l’accident ».

À en croire le Ministère public, lors des interrogatoires préliminaires, il est ressorti que M. Lamine Yaoliré a dit à M.Dieudonné Soudré que ce dernier « n’a qu’à tout faire pour que son nom ne sorte pas dans cette affaire ».

« C’est ce qui a fondé son (M. Yaoliré, ndlr) intervention dans la presse, pour dire à l’opinion publique qu’il n’est pas mêlé dans l’affaire », déplore le procureur.
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