Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a proposé mercredi de réduire de 30% la dette extérieure des 52 pays les plus vulnérables, deux jours avant la tenue d’un G20 Finances à Bangalore (Inde).
Ces pays, situés pour 23 d’entre eux en Afrique sub-saharienne, n’ont pas été en mesure de soutenir leurs économies à l’instar des pays riches pendant la crise du Covid-19 et se trouvent aujourd’hui pénalisés par un endettement et des taux d’intérêt élevés qui les empêchent de rebondir.
Ils « ne représentent que quelques pour cents du PIB mondial, mais 40% des pauvres à travers le monde », a expliqué lors d’une conférence de presse à Paris l’administrateur du PNUD, Achim Steiner.
« Si rien n’est fait sur cette crise de la dette, nous pourrions faire face à une crise du développement de grande ampleur », a mis en garde le responsable onusien selon lequel, sans action immédiate, de nombreux pays risquent de faire défaut sur leur remboursements, à l’instar de la Zambie depuis 2020 ou plus récemment du Ghana qui a suspendu à la mi-décembre le remboursement d’une partie de ses emprunts extérieurs.
Pour l’ONU, il faut injecter des liquidités dans le système financier international, restructurer les dettes souveraines des pays fragiles et réduire le coût des prêts à long terme.
Le coût du service de la dette pourrait ainsi être réduit d’un montant compris entre 44 et 148 milliards de dollars, en fonction de la participation ou non de différentes catégories de créanciers à cette initiative, selon une note de deux économistes du PNUD, George Gray Molina et Lars Jensen.
Pour l’ensemble des pays en développement, le PNUD plaide pour un refinancement de 40% de leur dette en obligations qui permettrait des économies de 121 milliards de dollars sur leurs intérêts payés entre 2022 et 2029.
En raison d’une faible croissance et des taux d’intérêts élevés qu’ils doivent acquitter pour se financer, ces pays « ne devraient pas croître suffisamment vite pour augmenter leur marge de manoeuvre budgétaire et financer les objectifs de développement durable et les investissements dans la transition énergétique prévus dans l’accord de Paris », expliquent les deux économistes.
Le problème de la dette des pays en développement s’est considérablement aggravé ces dernières années: il y avait ainsi l’an dernier 25 gouvernements consacrant plus de 20% de leur budget au service de leur dette bilatérale et multilatérale, contre seulement six il y a dix ans.