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Bobo-Dioulasso : Les fleurs s’achètent de moins en moins malgré la Saint Valentin

Publié le mardi 14 fevrier 2023  |  AIB
Burkina
© aOuaga.com
Burkina Faso: les Ouagalais racontent leur Saint-Valentin
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Bobo-Dioulasso - Le business des fleurs produits localement est de moins en moins florissant à Bobo-Dioulasso et même la Saint Valentin ne semble pas améliorer une situation, déjà mises-en mal par l’insécurité et par l’importation des fleurs d’Asie. Constat.

Lundi 6 février 2023. Il est 9 h 05 minutes sur les berges du marigot Houet, en plein centre-ville de Bobo-Dioulasso. Tout au long des rives, des jardins de plans et de fleurs s’étendent de part et d’autre.

Dans un univers coloré et parfumé, Léopold Sawadogo, tuyau en mains, arrose les plants de fleurs de son jardin, dans des sachets plastiques. Depuis 1999, M. Sawadogo, produit plusieurs variétés de fleurs.

« Il y a plusieurs qualités de fleurs. Certaines sont bien présentées avec de jolies fleurs comme les épines du Christ, couronne du Christ et la pervenche de Madagascar », explique-t-il, le sourire aux lèvres. Léopold Sawadogo produit aussi des fleurs décoratives comme des sapins et des palmiers décoratifs. Chez M.Sawadogo lui, le prix d’une fleur varie entre 1250 et 15 000 F CFA. Selon le fleuriste, les roses sont les plus prisées par ses clients, mais actuellement, c’est la période des vaches maigres. « On peut faire deux à trois jours, parfois une semaine sans vendre une seule fleur », confie-t-il.

Même son de cloche chez Euloge Hien, installé juste à quelques mètres de là. « Avant, la vente des fleurs marchait bien, mais de nos jours, nous avons très peu de clients », raconte le quadragénaire.

Pour lui, cela est certainement dû à la crise sécuritaire qui a fait que la vie est devenue chère et les fleurs ne sont plus la priorité de la population. Chez M. Hien, il n’y a pas de prix fixe pour les fleurs, tout se discutant avec le client.

Mais il dit faire les bouquets de fleurs uniquement que sur commande. A écouté Euloge Hien, la production des fleurs coute extrêmement chère avec la flambée du prix du carburant puisqu’il utilise un groupe électrogène pour l’arrosage.

«Pour réduire le cout de la production, j’utilise du gaz butane à la place du carburant. Ce qui me revient moins cher», affirme-t-il, se refusant à toute réponse sur son chiffre d’affaires par an.

L’amour relégué au second plan ?

Ces producteurs locaux de fleurs font face à la concurrence des fleurs importées d’Asie et d’Europe. On les trouve dans les magasins de fleurs à travers la ville, mais là aussi, les clients se comptent sur le bout des doigts.

Ibrahim Zoungrana, tient une boutique de fleurs à proximité du grand marché de Bobo-Dioulasso. Il vend des fleurs synthétiques pour les décorations et les amoureux qu’il importe de la Chine. En ce début de mois de février, il se tourne les pouces. Pas de clients pour acheter ses roses bien que la Saint Valentin s’approche à grands pas.

« Avant, pendant la fête de Saint Valentin, je vendais beaucoup de fleurs, mais maintenant les choses ont changé. Les clients préfèrent acheter les tiges de rose qui coutent 500 F CFA l’unité pour offrir à leur amour », précise M. Zoungrana, le visage braqué sur son téléphone.

Selon ses confidences, c’est surtout pendant la fête de Toussaint que les fleurs marchent vraiment chez lui. Le business est moins florissant et pour « tenir », le trentenaire confectionne des tableaux d’anniversaire et de mariage qu’il met sur le marché.

Non loin de lui, Fatimata Ouédraogo embouche la même trompette estimant même les clients ont relégué l’amour au second plan. Elle a des difficultés à écouler ses fleurs. « Cette année, on ne sent pas que la fête de la Saint valentin approche. Pour le moment, nous ne vendons rien.

On espère que les clients viendront à la dernière minute », indique-t-elle. Du fait de leur rareté, nous n’avons rencontré aucun client que ce soit chez les producteurs locaux ou les vendeurs de fleurs importées.
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