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Augmentation du prix du super 91 : des citoyens réagissent

Publié le lundi 13 fevrier 2023  |  Sidwaya
Burkina
© Autre presse par DR
Burkina : « la vente du carburant dans les bouteilles, bidons est interdite », le ministre du commerce Serge Poda
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Le gouvernement burkinabè a annoncé, le vendredi 10 février 2023, une hausse du prix du super 91 qui passe désormais de 750 à 850 F CFA à la pompe à partir du samedi 11 février 2023. Dans ce micro-trottoir, des citoyens donnent leur avis sur cette augmentation.

Pascal Kaboré : « personnellement, je ne suis pas content » Je ne connais pas les raisons de cette augmentation subite. Personnellement, je ne suis pas content. Déjà avec l’insécurité, ce n’était pas facile et cette décision la complique davantage. Cette augmentation n’est pas la bienvenue dans ce contexte marqué par l’insécurité.

Elysée Tindano, communicateur : « c’est la situation nationale qui le commande » « Si nous n’étions pas dans un tel contexte national, j’allais crier au scandale face à cette augmentation. Mais mon impression générale est que le régime actuel a tendance à faire des choses qui arrangent la population. Malheureusement, ces choses relèvent parfois du sacrifice. Nous avons vu que même le président de la Transition le capitaine Ibrahim Traoré a refusé certains avantages liés à son titre pour le bien-être du pays. Je pense que nous aussi, devons emboîter ce pas. C’est vrai que l’augmentation n’arrange pas forcément les populations surtout par rapport à la baisse du pouvoir d’achat, mais pour moi, c’est certainement la situation nationale qui le commande. Je peux comprendre cette augmentation même si elle ne me plaît pas. A mon avis, la situation actuelle du pays commande des sacrifices de la part de tous ».

Monique Yéli Kam, Présidente du Mouvement pour la renaissance du Burkina Faso (MRB) : « c’est un phénomène mondial » « Pour moi, cette augmentation du prix du carburant est un phénomène mondial. À cet effet, j’invite les uns et les autres à une bonne compréhension de la décision qui a été prise par le gouvernement. Par ailleurs, le maintien du prix du gasoil est bien réfléchi, car les prix des transports seront maintenus et ceux des produits de première nécessité également ».

Patrice Zongo : « c’est une bonne chose si c’est pour contribuer à l’effort de guerre » L’augmentation du prix du carburant est une bonne chose si elle contribue à l’effort de guerre comme annoncé par le président du Faso. Mais si c’est à d’autres fins, cela ne nous arrange pas du tout. Ce qui est sûr, on attend d’ici quelques mois pour faire une évaluation de cette augmentation. Claude Kambou : « c’est une décision déjà très courageuse » Je pense que c’est une décision déjà très courageuse. Il fallait le faire depuis longtemps parce que nous savons tous que le Burkina Faso ne produit pas de pétrole. Et là, où nous allons chercher le produit dans les pays côtiers, il est vendu plus cher que chez nous. Quand on est dans une logique, nous ne pouvons pas vendre moins cher puisqu’en plus du coût d’achat, il y a le transport qu’on doit prendre en charge. Certains pays côtiers vendent le litre à 850 F CFA. Il y a pratiquement un an. Pourquoi nous, on peut être toujours à 750 F CFA ? C’est une décision courageuse parce qu’on ne peut pas payer l’impôt et puis d’autres personnes vont en bénéficier. Le gasoil n’a pas augmenté et c’est ce que bon nombre de gens utilisent dans le business. Avec cette augmentation du super 91 de 700 à 800 f, ce qui va arriver peut-être, les gens vont limiter leurs courses.

Mohamed Rabo: « On ne peut pas augmenter les prix sans nous expliquer » Effectivement à la surprise générale de tout le monde, on a appris que le super 91 est passé de 750 à 850 F. Du coup, on ne comprend pas en fait les enjeux de cette augmentation. Qu’on puisse nous expliquer les tenants et les aboutissants de cette augmentation-là parce que la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) est l’une des plus grosses entreprises du pays. On ne peut pas se permettre d’augmenter les prix comme cela sans même nous expliquer ce qui se passe. Le carburant aujourd’hui au Burkina est le moteur même du développement du pays. Je pense qu’il est nécessaire de revoir ces prix-là pour galvaniser les populations à participer au développement. Ce qui se passe ailleurs ne nous intéresse pas. Nous estimons qu’en tant que Burkinabè, il faut qu’on essaie de s’alléger les choses.

Safoura Derra : « franchement, cela ne sera pas facile » Cette augmentation nous a tous surpris. On ne s’y attendait même pas. Mais, on n’y peut rien. On ne sait pas d’où vient la décision. Si on augmente le carburant, c’est sûr que même les vivres vont connaitre une augmentation alors qu’il y a d’autres qui meurent de faim. Franchement, cela ne sera pas facile. Si on peut revoir, cela va plus nous soulager. Actuellement, avec les attaques terroristes, les populations ne sont pas sur place pour produire. Cette augmentation va avoir un impact à tous les niveaux.

Sita Sinka : « je préfère l’augmentation que les pénuries » Personnellement, j’étais à Dori. Pour nous, l’augmentation n’est pas nouvelle. Je préfère l’augmentation aux pénuries. Si le gouvernement augmente et que cela va suffire à ravitailler tout le monde, je ne trouve pas de problème en cela. Ce sont les pénuries qui font que d’autres vendent le litre à 3 000 F CFA, voire plus. Mais si le gouvernement augmente pour rendre le carburant disponible, on n’est pas contre. Si cette augmentation peut soulager la population, j’apprécie l’idée du gouvernement.

Rasmané Sawadogo, agent des impôts : « c’est la situation internationale qui a provoqué tout cela » J’ai suivi le journal et j’ai compris les explications données par celui qui présentait le projet. Pour ma part, c’est un mal nécessaire. S’il faut continuer avec le même prix et qu’avec le temps, il y a rupture, c’est un danger. On a vécu des moments où il fallait passer toute la nuit pour avoir du carburant. Si cette augmentation va contribuer à disponibiliser le carburant en permanence, sans rupture encore, je pense qu’il n’y a pas de problème. Il faut voir dans la sous-région, c’est pratiquement le même prix et c’est la situation internationale qui a provoqué tout cela. C’est normal et c’est la période. Nous allons tous consentir. Pour que nous ayons du carburant en continu, je pense que c’est mieux qu’on fasse avec.

Alassane Zoungrana : « nous devons contribuer pour que le pays avance » L’augmentation répond à une condition. Si cela est en rapport avec l’avancée du pays au regard de la situation nationale, il n’y a pas de problème. Il n’y a pas d’explications à donner. Nous devons contribuer pour que le pays avance.

Ibrahim Sawadogo, commerçant : « le pays connait beaucoup de difficultés » La vie est chère. Mais si la hausse du carburant vise à faire sortir le pays des problèmes, c’est une chose normale. C’est ce que nous désirons ensemble. Si on peut diminuer ou si ceux qui ont les moyens peuvent soutenir, qu’ils le fassent parce que le pays connait beaucoup de difficultés.

Saïd Mohamed Dicko, étudiant : « augmenter le prix du carburant ralentit l’économie » La hausse du prix du carburant ralentit le développement du pays. Le carburant est au centre des mouvements économiques du Burkina Faso. Sans carburant, on ne peut pas faire beaucoup de choses. Je pense qu’augmenter le prix du carburant ralentit l’économie. Nous ne produisons pas le pétrole, mais on peut prendre des mesures pour alléger la situation tout en ayant des rapports avec d’autres pays qui produisent le pétrole en Afrique au lieu d’aller importer ailleurs.

Viviane Douamba: « pendant la rupture, des gens vendaient le litre à 3 000 voire 4 000 F CFA » Pour l’augmentation ce n’est pas étonnant. Parce que nous sommes même sévères entre nous. Quand l’Etat augmente, nous nous plaignons. Pourtant, pendant la rupture du carburant, des gens vendaient le litre à 3 000 voire 4 000 F CFA. Mais qu’est-ce que vous voulez qu’on dise ?

Evariste Joseph Kagnandé : « on va essayer de supporter » « Naturellement, cette augmentation va encore renchérir le coût de la vie qui était déjà difficile .Cependant, je peux comprendre cette augmentation au regard des informations qui ont prévalu. On va essayer de supporter étant donné que nous traversons une crise multidimensionnelle ».

Isabelle Ouédraogo : « notre souhait est de voir ces coûts diminuer » « Deux augmentations en si peu de temps, c’est dur voire très difficile. Par le passé les augmentations étaient de l’ordre de 20, 35, 60 F CFA, mais les deux dernières sont passées à 100 F CFA. Cela va forcément impacter plusieurs secteurs. Par exemple, le secteur informel, les conducteurs de tricycles utilisent l’essence, le super 91 qui connait une augmentation. Cela va forcément engendrer une augmentation des coûts de prestation. C’est déjà effectif. On n’a pas le choix. Mais notre souhait est de voir ces coûts diminuer de manière conséquente pour soulager la population qui peine ».

Propos recueillis par la Rédaction
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