Le 8 janvier dernier, ils parvenaient à se faire élire pour un mandat législatif. Plus d’un mois après le scrutin âprement disputé, les 109 députés de la nouvelle législature (augmentation par rapport à la dernière qui comptait 83 députés) ont effectué leur entrée à l’hémicycle.
C’est à travers la traditionnelle cérémonie d’installation officielle des députés tenue le dimanche 12 février 2023, que les élus entament la neuvième législature conformément aux nouvelles dispositions de la Constitution du 11 décembre 1990. Après la bataille électorale caractérisée par des joutes verbales pour se faire élire, place à la mise en place des instances du parlement. Si au vu des résultats sortis des urnes, tout indique que le camp présidentiel formé par l’UPR et le Bloc Républicain respectivement (53 et 28 députés) va se tailler la part du lion dans la composition du bureau de cette nouvelle Assemblée, il est certain que l’Opposition (28 députés du parti Les Démocrates) va glaner certains postes pour la beauté du jeu démocratique. L’un des aspects à saluer dans cette législature qui s’ouvre, est le respect du quota genre, qui s’est traduit par l’élection de 28 femmes toutes tendances confondues. En effet, suite aux réformes de 2019, les 24 circonscriptions électorales ont réservé 1 siège chacune à cette moitié du ciel seul point noir, une égérie de la politique croupit en prison, et il va falloir que le président Talon fasse preuve de mansuétude : Reckya Madougou.
Contrairement donc aux législatives d’avril 2019, (boycottées par les partis d’opposition) qui avaient donné naissance à un hémicycle unicolore, le Bénin renoue avec une représentation nationale diversifiée avec le retour de l’Opposition qui tiendra son rôle. Finis donc les projets de loi adoptés à l’unanimité et les ovations du gouvernement lors des passages de membres de l’exécutif donnant l’impression que cette chambre était devenue une caisse de résonnance du gouvernement. Désormais, il va falloir compter avec la voix de l’Opposition qui tentera autant que faire se peut d’exister. Du reste, la majorité serait bien inspirée en lui donnant toute la place qui sied pour la beauté du jeu démocratique. Il est vrai qu’avec sa majorité confortable, le président Talon a les coudés franches pour faire voter la marche de sa politique.
Il a peut-être mis fin à la «démocratie pagailleuse», c’est-à-dire la centaine de partis politiques représentée de façon insignifiante au parlement, il a corrigé cette anomalie, mais c’est l’un des aspects de la démocratie qui revient, c’est-à-dire des élections inclusives, et c’est tant mieux. En tout cas, le genre et l’Opposition applaudissent. Louis Vlavonou, reconduit président de ce nouveau parlement devra faire en sorte que le Bénin retrouve son rang dans la sous-région en la matière, c’est-à-dire non pas une démocratie genre cour du roi Pétaud, mais qui contrôle vraiment l’action gouvernementale et vote les lois.