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Coopération : fédération Mali-Burkina-Guinée, un sujet à polémique

Publié le samedi 11 fevrier 2023  |  Libre Info
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© aOuaga.com par DR
Coopération Burkina Faso-Togo : Le Premier ministre, Me Apollinaire Kyelem de Tambela, prône le renforcement des relations entre les deux pays
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La CEDEAO est contre une future fédération du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée. Cependant, le 9 février 2023, lors d’une réception, le premier ministre burkinabè Apollinaire Kyelem s’est voulu on ne peut plus clair : « Si la CEDEAO veut être respectée, elle doit aussi apprendre à respecter les autres ».

L’éventualité d’une fédération des pays en transition (Burkina Faso, Mali, Guinée ndlr) n’est pas du goût de la CEDEAO, et le 2e vice-président du parlement de cette institution Sani Malam Chaibou l’a fait savoir.

« Pour la fédération, on ne va pas vous laisser la faire. Nous sommes à 15 et nous allons rester à 15. » a-t-il lâché lors d’une rencontre en terre guinéenne.

Le 9 février 2023, lorsqu’il a été demandé au premier ministre burkinabè Apollinaire Kyelem de se prononcer sur cette hostilité de la CEDEAO, sa réponse a été sans équivoque : « Si la CEDEAO veut être respectée, elle doit aussi apprendre à respecter les autres ».

Le chef du gouvernement burkinabè va enfoncer le clou en ces termes : « la CEDEAO n’a joué aucun rôle pour aider le Mali et le Burkina Faso qui traversent une crise sécuritaire sérieuse ».

Il déclare même ne pas savoir ce que la CEDEAO a fait pour lutter contre le terrorisme au Burkina et au Mali. « Je ne sais pas ce que la CEDEAO a fait pour aider le Mali à lutter contre l’insécurité et contre le terrorisme, mais je sais ce qu’elle n’a pas fait au Burkina Faso. Nous avons lutté tout seul. Nous n’avons reçu aucune aide de la CEDEAO.

De quel droit la CEDEAO va venir nous dicter notre conduite ? Si elle a été absente pendant tout notre parcours, alors elle doit également rester absente pendant que nous cherchons des solutions à nos problèmes et nous laisser continuer notre chemin », a-t-il martelé.

Pour le premier ministre Kyelem, les Etats ont existé avant la CEDEAO et peuvent vivre sans elle. « Il faut qu’on dise les choses clairement. La CEDEAO a été créé en 1975. Nos pays ont vécu avant 1975, ce qui prouve qu’ils peuvent vivre sans la CEDEAO.

Nous souhaitons vivre avec la CEDEAO, mais si elle veut nous empêcher de nous réaliser, nous mènerons notre chemin.

La CEDEAO est une structure de coopération et non d’intégration. Si elle reste telle qu’elle est actuellement, même dans 1000 ans, elle n’aura pas d’évolution » a-t-il clarifié.

Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée étaient en conclave à Ouagadougou le 9 février dernier.

Le communiqué final de leur rencontre indique clairement que les trois pays entendent mettre en place et institutionnaliser un cadre permanent de concertation entre les trois pays.

En plus, ils comptent tenir de consultations politiques et diplomatiques au plus haut niveau afin de faire du partenariat Bamako – Conakry – Ouagadougou gagnant-gagnant pour le bien-être des populations

Les ministres ont également dénoncé les « sanctions imposées de façon mécanique (de la CEDEAO) qui ne tiennent souvent pas compte des causes profondes et complexes des changements politiques ».

La dernière fois que l’on avait parlé de fédération d’Etats en Afrique de l’Ouest remontait à 1958.

A l’époque, le Soudan français (actuel Mali), le Sénégal, la Haute Volta (actuel Burkina Faso) et le Dahomey (actuel Bénin) avaient un rêve : jeter les bases d’une Union africaine.

Cependant, la fédération ne durera pas longtemps, car, 506 jours après, soit le 20 août 1960, elle s’est éclatée sous la pression de la France. Pendant sa courte vie, elle était dirigée par Modibo Keita du Mali.
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