La conférence des commissaires de police est un lieu de réflexion, un cadre donné aux commissaires de police de s’interroger sur le passé, le présent et l’avenir du corps et de pouvoir ainsi dégager des propositions pertinentes pour asseoir la police nationale sur des bases institutionnelles solides. Cette information est du directeur général de la police, Roger Ouédraogo. Il indique que le thème «La Police nationale à l’heure de la modernisation institutionnelle et des défis sécuritaires émergents» servira de fil conducteur sur des thématiques diverses qui permettront de faire le point des préoccupations et des recommandations de l’institution aux plans stratégique, management des ressources humaines et de la formation, et lutte contre le terrorisme.
Impliquée encore plus la Police nationale dans la lutte contre le terrorisme
La Police nationale a payé aussi un lourd tribut dans la lutte contre le terrorisme. C’est un corps paramilitaire qui est sous équipé. Cette cérémonie a été l’occasion pour le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré de rassurer les éléments sur l’acquisition de l’armement qui est en cours. Grâce à cette acquisition, chacun pourra disposer d’une arme, ce qui permettra de faire face efficacement au phénomène. Autre annonce importante, c’est la tenue d’une rencontre ce 9 février, qui aura pour but de réorganiser les différents corps de l’armée, chacun avec sa zone d’intervention. De même souligne-t-il, à la suite de cette réorganisation, il n’y aura plus de policiers, de gendarmes, de bérets rouges, mais des combattants qui vont combattre ensemble dans l’unité. Le chef suprême des armées compte impliquer encore plus les flics dans la guerre contre le terrorisme. Pour ce faire, il a exhorté les commissaires à laisser la paresse, la fatigue, à galvaniser les troupes, à être des leaders et non des chefs. Pour les policiers qui refuseraient d’aller au front, le capitaine a été on ne peut plus clair : «il n’y aura pas d’excuse ou même de pardon pour un homme de tenue qui va refuser d’aller au front». «Si les civils s’engagent comme des volontaires, il n’y a pas de raison pour que des hommes de tenue qui ont reçu une formation, refusent d’aller combattre», a-t-il soutenu. «Bientôt la guerre proprement dite va débuter», parole de IB, qui a invité les FDS ne voulant pas se battre, à dresser une liste, afin qu’ils soient simplement remerciés. Ces messages ne sont pas adressés seulement qu’aux policiers, mais à tous les corps de l’armée. Il a appelé les hommes engagés dans la lutte, à être plus intelligents que l’ennemi, à changer de tactique, de style de combat et d’approche. C’est important selon lui, car «à chaque fois qu’un VDP, qu’un FDS tombe, cela donne plus de courage à l’ennemi qui pense qu’il est fort, alors qu’il ne l’est pas». Ce qui le fait souffrir confie-t-il, c’est quand il apprend qu’un village est attaqué et que des gens sont tombés. «La seule chose qui me vient en tête, c’est de me lever, prendre mon pick-up et partir», a-t-il affirmé. Le président du Faso regrette le fait que des FDS refusent de porter secours à des villages attaqués, par peur de tomber dans une embuscade. «Certes le feu est allumé, mais l’ennemi ne peut pas repartir sans être inquiété», a-t-il laissé entendre.
Par la faute des hommes de tenue les gens se retrouvent à souffrir
Un autre point sur lequel le chef de l’Etat s’est attardé, c’est la corruption qui selon lui, n’arrange pas la situation. Il a invité à un changement de mentalité et à travailler pour la population. «La lutte contre la corruption doit commencer par nous-mêmes. Il faut accepter que les choses ont changé et arrêter les mauvaises pratiques», a-t-il déclaré. D’après le chef suprême des armées, par la faute des hommes de tenue, les gens se retrouvent à souffrir. Il en veut pour preuve l’incendie qui a ravagé le marché de Sankar-Yaaré, dont la cause est l’explosion d’explosifs artisanaux. Il pointe du doigt les hommes aux postes de contrôle qui ne sont pas regardant et acceptent souvent fermer les yeux pour quelques billets de banque. Des confidences du Capitaine Ibrahim Traoré, il y a aujourd’hui assez d’explosifs à Ouagadougou, qui peuvent raser tout un quartier. Dans cette lutte contre le mal, qui passe aussi par la lutte contre le terrorisme, il a invité les uns et les autres à serrer la ceinture, à se préparer car très bientôt le front sera bouillant.