Le Président de l’Assemblée législative de Transition (ALT) a conduit une mission parlementaire, du 27 au 30 janvier 2023 à Alger. Il s’agissait pour la délégation burkinabè de participer à la 17e session de l’Union parlementaire des Etats membres de l’organisation de la coopération islamique (UPCI) placée sous le thème « Le monde islamique et les défis de la modernisation et du développement ». Un séjour également mis à profit par le Dr Ousmane Bougouma pour mener une offensive diplomatique parlementaire et d’échanger avec nos compatriotes vivant en Algérie.
Le rendez-vous d’Alger était celui de tous les enjeux. Placée sous le thème « Le monde islamique et les défis de la modernisation et du développement », ce sont finalement la question de la Palestine et le sujet sur le terrorisme dans la bande sahélienne en Afrique de l’Ouest qui ont dominé les débats à cette conférence. Lors de la plénière qui a suivi la cérémonie officielle au Centre international des conférences (CIC) d’Alger, le chef du parlement burkinabè, dans son adresse à la tribune officielle, s’est voulu clair et direct : « Aujourd’hui plus que jamais, mon pays, le Burkina Faso, est en proie à des attaques terroristes. Ces attaques sont perpétrées par des mécréants se réclamant abusivement de cette religion que nous pratiquons tous. Ces hors-la-loi endeuillent des populations innocentes et provoquent leurs déplacements massifs. Ces massacres innommables ont également pour conséquences, la fermeture d’infrastructures sanitaires et scolaires, jetant ainsi des milliers d’enfants dans la rue.
En marge de cette 17e Conférence, Dr Ousmane Bougouma a accordé des audiences à ses homologues au nombre desquels, celui de la Côte d’Ivoire, Adama Bictogo (droite).
La situation qui frappe de plein fouet les pays de la bande sahélienne que sont le Mali, le Niger et le Burkina Faso constitue une des plus grandes menaces, non seulement pour l’Afrique de l’Ouest, mais également pour le monde entier. Il est donc grand temps que notre organisation et nos pays sortent de cette indifférence, car aux yeux de ses populations qui ne savent plus à quoi s’accrocher, même si ceux qui nous observent ne sont pas coupables, ils n’en sont pas moins responsables. Mon plaidoyer à cette tribune est que les Parlements membres de l’Union parlementaire des Etats membres de l’OCI UPCI et les pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) condamnent fermement ces agissements criminels et s’engagent résolument à œuvrer pour l’éradiquer soit en travaillant à assécher leurs sources de financement et d’armement, soit en aidant les pays confrontés à ce péril terroriste, à pouvoir y faire face. Il est de notre devoir, si nous ne voulons pas être perçus comme des complices, d’aider à vaincre cette vermine qui contribue à salir le nom de l’Islam ». Au cours des travaux, notre pays a été élu membre du Comité exécutif du groupe africain et avec le soutien des pays frères comme le Mali et la Guinée Conakry, le Burkina a soumis un projet de résolution appelant les pays membres de l’OCI à soutenir les efforts des pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme. Ladite résolution a été adoptée par l’Assemblée générale.
L’offensive diplomatique parlementaire
Le séjour de la délégation burkinabè est marqué aussi par ce qu’il convient d’appeler « offensive diplomatique parlementaire ». C’est au total une dizaine d’audiences officielles avec des chefs de parlement qui ont été tenues. Les présidents Adama Bictogo de la Côte d’Ivoire ; Mame Diop du Sénégal pour le premier jour de la sous-région sur des questions comme la solidarité ouest-africaine dans un contexte du terrorisme, la libre circulation des personnes et des biens. Puis, ce fut le tour de Mohamed Ouzzine du Maroc, et de …..l’Egypte pour le reste de l’Afrique. Suivront avec leur délégation, le Pr Mustapha Sentop de la Turquie, Zahid Akram Durrani du Pakistan, Mohammad Baqer Ghalibaf de l’Iran, et le Kowët avec Thamer Alsuwait pour boucler la boucle. Sur la table d’échanges avec toutes ces délégations, le Dr Bougouma a mis les possibilités de partenariat et le partage d’expériences dans la lutte contre l’insécurité, le renforcement de la coopération parlementaire bilatérale, les alliances diplomatiques parlementaires dans les instances de décisions mondiales ou continentales. Des propositions soutenues par les différentes parties qui ont exprimé leur désir à accompagner le Burkina Faso face aux défis qui se présentent à lui.
Mettant à profit sa mission parlementaire en Algérie, le président de l’ALT a tenu à rencontrer la communauté burkinabè vivant dans ce pays. Une initiative saluée par l’ambassadeur du Burkina Faso, Son Excellence le général Oumarou Sadou pour qui, cet acte est « réconfortant en ce sens que c’est la 1re fois qu’une autorité du rang du président de l’Assemblée visite l’ambassade et y tient une activité pareille. Au nombre des difficultés, il pointe comme un refroidissement des relations diplomatiques entre les 2 pays en ce sens que la dernière réunion de la commission mixte (7e) date de 2014. L’autre forte préoccupation est celle des migrants et des compatriotes en situation illégale. A la suite de l’ambassadeur, les délégués des ressortissants ont évoqué des questions de tracasseries policières dans ce pays d’accueil, le problème de leur insertion professionnelle une fois de retour au pays natal et le souhait ardent de la reprise de la coopération universitaire interrompue il y a quelques années. A toutes ces préoccupations, le président de l’ALT a dit prendre bonne note. Il a, du reste, exhorté ses compatriotes à rester attachés à la patrie mère et à respecter les lois du pays d’accueil. «Vous Burkinabè vivant ici en Algérie, soyez des modèles dans vos milieux respectifs », a-t-il conclu. Selon les services consulaires, ils sont environ 516 Burkinabè à vivre sur le sol algérien avec plusieurs profils : étudiants, commerçants, religieux, etc.