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Région de l’Est : à la découverte d’« Élégance Faabo », un cadre de formation pour les personnes vulnérables

Publié le lundi 30 janvier 2023  |  Libre Info
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© Autre presse par DR
Région de l’Est : à la découverte d’« Élégance Faabo », un cadre de formation pour les personnes vulnérables
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A Fada N’Gourma, chef-lieu de la région de l’Est se trouve le cadre de formation « Élégance Faabo». M. Tenimpaguiba Yonli, le promoteur, dit avoir créé ce lieu de formation, pour venir en aide aux personnes vulnérables (aux femmes et aux jeunes filles en situation de vie précaire). Le 25 janvier 2023, le correspondant de Libreinfo.net qui s’y est rendu fait découvrir Élégance Faabo, un exemple d’entreprise sociale.

Pour se rendre au centre de formation Élégance Faabo, il faut se diriger au secteur 6 de la ville de Fada N’Gourma, à quelques jets de pierres de l’Institut national de formation des personnels de l’Éducation, ex-ENEP.

Là, ce sont trente huit (38) femmes et filles, toutes en situation de vulnérabilité, qui se forment en teinture et en tissage de pagnes Faso Danfani.

L’idée de création de ce centre, pour venir en aide aux personnes exposées à des risques de vie précaire, est née chez M. Tenimpaguiba Yonli.

L’idée lui est venue, se rappelle-t-il, après qu’il ait connu plusieurs échecs dans la vie mais, surtout, quand il a appris qu’une veuve désespérée, pour qui il avait payé les frais de formation, avait réussi à devenir entrepreneure.

M. Yonli, que j’ai rencontré le 25 janvier dernier raconte : « L’idée de créer un cadre pour former des personnes vulnérables est née en 2018. A cette époque, une veuve que j’avais eu à conseiller sept ans plutôt, à trouver une activité pour s’occuper de ses enfants, m’avait fait un présent en guise de reconnaissance pour les conseils que je lui avais donnés et qu’elle avait mis en œuvre et qui l’avaient sortie de la mendicité.»

M. Yonli, la trentaine, devant ce premier cas, a alors décidé d’investir pour ceux et celles qui sont dans le désespoir; il s’est d’abord formé pendant trois ans avant de concrétiser son rêve d’accompagner les personnes vulnérables.

« Les apprenantes, m’explique-t-il, sont essentiellement des veuves, des orphelines et des élèves déscolarisées du fait des menaces terroristes qui ont entraîné la fermeture des établissements où elles fréquentaient.»

Mme Madina Dianou, par exemple, est une jeune fille âgée de 21 ans qui a dû abandonner les études en classe de première A4. Son lycée communal de Manni avait été fermé à cause des menaces terroristes.

Cette apprenante de Élégance Faabo m’a raconté son parcours : « J’ai décidé de me former en teinture et en tissage parce que notre lycée est fermé. C’est un métier qui me passionne ; je désire partager mes connaissances à d’autres personnes au terme de ma formation. Je me ferai aussi de l’argent et de quoi me vêtir grâce au tissage.»
« L’objectif d’entreprendre dans le tissage était mon objectif de départ. Les déplacés comme les veuves ne déboursent rien. C’est aux élèves déscolarisés que je demande une contribution pour acquérir du matériel.» me relate M. Yonli.

Mme Kadiatou Naba est une mère de deux enfants qui nous a raconté les conditions qui l’ont conduite à se retrouver dans le centre Élégance Faabo.

« Depuis le départ en aventure en Côte d’Ivoire de mon époux, il y a de cela sept ans et le début du terrorisme qui nous a fait quitter notre village, dit-t-elle, je suis sans nouvelles de mon mari. J’ai approché notre formateur il y a trois ans de cela pour lui expliquer ma situation. Il m’a reçu et je ne paye rien. Il m’aide beaucoup.»

Les pagnes tissés par les apprenants de Elégance Faabo sont vendus au Burkina mais aussi à l’international, notamment au Niger, en Guinée-Conakry et au Sénégal. « Nos pagnes sont toujours achetés par des grossistes. Nous ne rencontrons pas de problèmes d’écoulement.»

La première promotion des apprenantes finit sa formation cette année 2023. M. Yonli dit être préoccupé par le souci d’accompagner chaque apprenante à pouvoir ouvrir son propre atelier.

C’est pourquoi le jeune promoteur de Élégance Faabo sollicite de l’appui : « Je lance un appel à ceux qui peuvent aider ces personnes vulnérables à ne pas hésiter car elles ont besoin de soutien».
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