L’ONG Plan-Burkina a lancé la campagne de plaidoyer “because I am a girl” le jeudi 11 octobre 2012 à Boulsa, dans la province du Namentenga. Elle devrait à terme, permettre la mobilisation de ressources pour aider davantage les filles. Cette cérémonie a aussi été l’occasion de commémorer la 1ère Journée internationale de la jeune fille.
Il est 10h30 mn, le jeudi 11 octobre 2012, sur la grande place de la ville de Boulsa lorsque le défilé des filles pour le lancement de la campagne « because I am a girl », « parce que je suis une fille » en français commence.
Pour le représentant-résident de Plan Burkina, Mark G. Wentling, la campagne de plaidoyer « because I am a girl » se veut un instrument de transformation et d’amélioration de la vie de la jeune fille dans le monde. « Le principal but de cette campagne mondiale est d’améliorer la vie de 500 millions de jeunes filles à travers notamment un meilleur accès à l’éducation ainsi qu’une évolution du cadre législatif en faveur de la protection des droits de la jeune fille », a-t-il poursuivi. Selon le rapport mondial sur le suivi de l’éducation pour tous 2011, au Burkina Faso, seulement 14% des filles inscrites au postprimaire achèvent leur cycle. La figure emblématique choisie, par Plan, pour porter cette campagne est, Amina Mousso Ouédraogo, ancien Médiateur du Faso. Elle a formulé le souhait d’acquérir l’adhésion de tous ceux qui croient en la capacité des filles, afin qu’ils aident à leur offrir l’opportunité d’accéder à l’école, de s’y maintenir et de réussir leur cursus.
Aussi a-t-elle lancé au cours de la cérémonie, une souscription pour l’acquisition de bourses en nature, de vélos pour les filles les plus vulnérables de la province du Namentenga, qui parcourent en moyenne 10Km pour se rendre à l’école. Les fonds récoltés sur place se sont chiffrés à plus de 3 millions de francs CFA. Plan-Burkina a, à l’occasion, offert des kits scolaires et des vélos d’une valeur de 2 millions deux cent deux mille francs. Mme Amina Mousso Ouédraogo, a par ailleurs, indiqué que les souscriptions se poursuivent et toutes les bonnes volontés sont invitées à laisser parler leur cœur. Ce 11 octobre 2012 a aussi été l’occasion pour Plan-Burkina, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Ministère de l’éducation de célébrer la 1ère Journée internationale de la jeune fille, instituée par le Système des Nations unies. Pour le représentant-résident de l’UNICEF au Burkina, Aboubacry Tall : « Si au primaire les indicateurs d’accès sont encourageants, au postprimaire, ils restent timides et les disparités de genre se creusent davantage. C’est ainsi que sur 10 élèves qui entrent en 6e, à peine 3 seraient des filles ».
Aider les filles à réussir
En initiant cette campagne, a-t-il ajouté, Plan interpelle tout le monde sur ce goulot d’étranglement pour les filles que constitue la transition du primaire au postprimaire. Le Système des Nations unies a retenu comme thème de cette Journée celui du mariage précoce. « En effet, la problématique du mariage précoce est sensible au sein de nos sociétés africaines. Il demeure un problème qui exige des efforts constants pour une attention accrue et un engagement toujours plus fort si nous voulons donner à nos filles l’opportunité de pouvoir continuer leurs études et de s’épanouir afin de devenir au même titre que leurs frères, des piliers de la société », a expliqué M. Tall. Selon la ministre de l’Education, nationale Koumba Boly/ Barry, le choix de la province du Namentenga pour abriter cette célébration se justifie du fait que celle-ci connaît un fort taux de déscolarisation des filles.
Elle a, de ce fait, exhorté, en langue nationale mooré, les leaders d’opinion que constituent les chefs coutumiers, à poursuivre leur engagement en faveur de l’éducation des jeunes filles. « Vous devez vous engager à ce que les filles aillent au primaire non seulement, mais aussi au secondaire et au supérieur », a- t- elle souhaité. A ce propos elle a convié les parents à ne pas surcharger les filles des travaux domestiques. M. Wentling a remis officiellement à la ministre en charge de l’Education, le rapport 2012 sur la situation de la jeune fille. Ce rapport contient une présentation pays par pays de la situation ainsi que des témoignages de filles. Koumba Boly a estimé que ce rapport, en plus de contenir des données statistiques, pouvait être considéré comme un document didactique. Au cours de la journée, des certificats d’appréciation ont été décernés à neuf associations pour leur engagement en faveur de l’éducation des filles.