Le porte-parole du gouvernement Emmanuel Ouédraogo a déclaré que le départ de l’armée française de Ouagadougou ne mettait pas fin aux relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France et que cela « ne laissera aucun vide ». Dans un entretien à la télévision nationale ce 23 janvier 2023, il a indiqué que cette dénonciation résultait de la volonté du gouvernement et du peuple burkinabè de compter sur eux-mêmes.
48 heures après la dénonciation des accords régissant la présence des forces françaises au Burkina Faso, Jean-Emmanuel Ouédraogo le porte-parole du gouvernement a apporté des éclaircissements.
Selon le porte-parole, cette dénonciation était dans l’ordre normal vue que la responsabilité des autorités a toujours été pointée du doigt. « Cette décision est dans l’ordre normal des choses. (…) Les autorités françaises ont toujours indiqué la responsabilité des autorités burkinabè dans la présence des forces françaises au Burkina Faso. (…) Il revient aux autorités également, le cas échéant, de demander éventuellement leur départ, de dénoncer donc l’accord militaire qui permet donc à ces forces-là de stationner à Ouagadougou », a-t-il fait savoir
Ce choix, selon lui, a été motivé par la vision des gouvernants et du peuple à consentir des sacrifices dans la lutte contre le terrorisme et dans la reconquête de l’intégrité nationale.
« La vision de la transition aujourd’hui, c’est que ce sont les Burkinabè eux-mêmes qui vont consentir le sacrifice pour la libération de notre territoire, pour la reconquête de l’intégrité du territoire et surtout pour la refondation » ; a-t-il lancé.
Ce départ est aussi une manière pour les burkinabè de compter sur leurs propres moyens et ressources humaines. Pour la question du soutien, pour lui, celui dont a besoin le Burkina Faso aujourd’hui est un soutien matériel.
« Nous comptons sur nos propres moyens, sur nos propres ressources humaines pour pouvoir gagner cette guerre. Bien sûr, nous attendons de nos amis, des soutiens. Mais c’est un soutien sur le plan surtout matériel pour pouvoir donc nous accompagner dans l’équipement de nos volontaires pour la défense de la patrie, des forces de défense et de sécurité », a-t-il poursuivi.
Toutefois, pour le ministre en charge de la communication, ce départ « ne laissera aucun vide » car le vide qui puisse être laissé selon lui dans cette guerre contre le terrorisme, est le vide que les burkinabè auront laissé.
Également, il a laissé entendre que ce départ n’entraînera « pas de fin diplomatique entre le Burkina Faso et la France ».
À la question de savoir si ce retrait n’aura pas de conséquences, le ministre est resté optimiste quant au respect de l’article 16 dont est régi l’accord.
« L’accord est clair, l’article 16 est clair. Il s’agit donc, en cas de dénonciation, d’un préavis d’un mois qui est donné à l’autre partie. Au stade actuel, nous ne voyons aucune raison que la partie française ne respecte pas le terme d’un accord qu’elle a signé », a-t-il conclu.