Les autorités de la transition ont demandé le départ des forces françaises du territoire burkinabè et le président Emmanuel Macron a demandé des clarifications sur cette requête. Pourtant, c’est bien clair, selon le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, qui s’est exprimé cet-après-midi sur la RTB. « Cette dénonciation est dans l’ordre normal des choses. Dans les termes du contrat, cette dénonciation est prévue dans son article 16… », a-t-il indiqué en répondant aux questions du journaliste Dramane Dadian. Et de relever qu’à plusieurs reprises les autorités françaises ont toujours indiqué la responsabilité des autorités burkinabè dans la présence des forces françaises. « La Secrétaire d’Etat française l’a rappelé récemment lors de son passage à Ouagadougou. Les forces françaises sont basées à Ouagadougou sur la demande du Burkina Faso, de ses autorités, donc il revient à ces autorités de demander leur départ », a-t-il aussi souligné.
Sans la France, le Burkina pourra-t-il gagner la guerre contre le terrorisme ? A cette question du journaliste, la réponse du ministre est sans ambages : « Nous avons foi, et nous avons la conviction que l’engagement des burkinabè va être décisif contre les forces du mal. Nous comptons sur nos propres moyens pour gagner cette guerre. Nous attendons de nos amis des soutiens sur le plan matériel, notamment dans l’équipement de nos VDP et de nos FDS. Ce soutien matériel est la vision actuelle de la transition ».
Le divorce lié à un évènement particulier ? « Non, c’est lié tout simplement à notre volonté aujourd’hui, nous autorités de la transition et l’ensemble du peuple burkinabè, d’être les acteurs de la reconquête de notre territoire ».
Et le départ des forces françaises ne va-t-il pas laisser un vide ? Aucunement pas selon le porte-parole du gouvernement : « Le seul vide qui puisse être laissé c’est le vide que les burkinabè auront eux-mêmes créé. Mais à ce niveau, nous n’avons aucune crainte, les burkinabè eux-mêmes sont debout et ils feront en sorte que cette guerre nous puissions la gagner. Avec la mobilisation, le moral est là pour consentir au sacrifice suprême s’il le faut ».
Sur la demande de remplacement de l’ambassadeur Luc Hallade, Jean Emmanuel Ouédraogo a indiqué que le gouvernement a reçu toutes les assurances que les autorités françaises vont accéder à cette requête dès cette semaine.
Et si la France refusait de partir ? « Il ne faut pas se lancer dans des procès d’intention. L’accord est clair, et au stade actuel nous ne voyons aucune raison que la partie française ne respecte pas les termes d’un accord », s’est voulu aussi clair le porte-parole du gouvernement sur cette question.
Le départ de la France ne va pas impacter notre développement ? Selon le ministre de la Communication, entre le Burkina et la France, la coopération doit pouvoir se poursuivre : «Ce que nous avons demandé c’est le départ des forces française du territoire burkinabè. Il ne s’agit pas de la fin de la coopération diplomatique entre le Burkina et la France. Cette dénonciation concerne juste l’accord de coopération militaire qui permet aux forces françaises, depuis un certain nombre d’années, d’être présentes au Burkina Faso. Au delà de ça, il n’y a pas, de notre avis, autre chose qui devrait changer. Dans le cas échéant, nous sommes conscients que l’engagement et le sursaut patriotique des Burkinabè nous permettront de faire face à toutes les situations, de gagner la guerre et surtout d’assurer le retour de la marche du Burkina Faso sur le chemin du développement et de l’épanouissement de l’ensemble de ses citoyens ».