Retour sur le face-à-face IB- Etudiants : Deux décisions lâchées sur le campus: réduction du nombre de partis politiques et révision des Accords avec la France et le PAM ?
Publié le samedi 21 janvier 2023 | Aujourd`hui au Faso
IB était sur le compus ce 17 janvier 2023. Ovationné, il a crevé l’applaudimètre et a eu son quart d’heure de fusion émotionnelle avec les étudiants. Puis vint la séance des questions-réponses, dont deux auront retenus notre attention:
1) La réduction du nombre de partis politiques. Il y a un peu du Patrice Talon en l’air au Burkina Faso. «La réduction du nombre de partis politiques, je pense qu’il y a une réforme globale en cours … si nous ne le faisons pas, c’est que ça ne va jamais se faire».
Et le Capitaine IB de développer cette mue en esquisse. Pour lui, une telle action vise à ce que «les gens puissent s’unir pour développer le Burkina Faso … Je ne pense pas qu’il y ait 1000 voies … il y a beaucoup de programmes qui se croisent … il faut s’unir …».
Selon le président de la Transition, il faut agglomérer beaucoup de partis en un seul programme et «avoir un nombre réduit de partis». Au demeurant, des textes seront élaborés «avec le concours des partis politiques pour réduire leur nombre». IB est convaincu d’ailleurs qu’une telle tendance baissière serait «le début de la cohésion sociale et du vivre-ensemble».
Le premier ministre, selon IB devrait convoquer un cadre de concertation à ce sujet. Au fait, on est à combien de partis politiques au Burkina répertoriés au MATDS ? Et cette volonté de réduire la masse du mammouth ira jusqu’où ? Qui et qui se sentent idéologiquement proches, si tant est que c’est l’idéologie qui unit au Burkina Faso ? Sous la 3e République avec Sangoulé Lamizana, on avait fait l’expérience de cette cure du nombre, mais sur le critère des performances électorales. On avait retenu les 3 premiers partis qui ont engrangé des scores d’un certain seuil. Actuellement, sur quelle base, on va réduire ces partis politiques ? Il faudra d’abord toiletter la Constitution qui stipule que «les partis politiques se créent librement au Burkina». Donc révision constitutionnelle en vue.
2) Sur les relations avec les partenaires et avec un «partenaire en particulier». ici, un nom n’a pas été lâché, même si on devine confusément que c’est la France. «Les heures à venir, vous verrez un certain nombre d’informations tendant donc à revoir notamment nos relations avec certains Etats… il faut que nous révisions beaucoup de textes, je pense que nous avons déjà engagé cela hier (NDLR : 16 janvier 2023)… pour notre souveraineté… Nous voulons être souverains… eux-mêmes l’ont dit lors de la visite (NDLR : allusion au séjour de la secrétaire d’Etat français Chrysoula Zacharopoulo). Notre souveraineté, on va la prendre… nous avons engagé tout le processus nécessaire pour cela, et je veux que cela se fasse en douceur, qu’il n’y ait pas de violence».
Pas besoin d’être un oracle politique, pour deviner que c’est la France qui serait visée. On attendra de voir.
Mais, il y a aussi une organisation onusienne qui pourrait faire les frais de cette souveraineté réclamée et exigée : le PAM.
La ministre Nandy Diallo, lors d’une récente sortie chez notre confrère L’Observateur Paalga a révélé beaucoup de choses qui n’honorent pas cette traditionnelle Bonne samaritaine. «20 à 25 millions de dollars réclamés par le PAM pour le transport aérien des 7 000 tonnes de vivres dans les zones sous blocus…». Une clause hors protocole selon la ministre …
Depuis le 11 janvier, les vols du PAM sont suspendus. L’Etat pourrait y surseoir à condition qu’il y ait un représentant de l’Etat à bord, qu’on connaisse les plans de vol, les quantités et les contenus des sacs à transporter… Toutes choses qui pourraient in fine contraindre l’Etat à revoir de fond en comble la collaboration avec le PAM .