Ouagadougou - Le nouveau ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi Aboubakar Savadogo a effectué mardi une visite de chantier des travaux de rénovation du stade du 4 Août et s’est dit « affligé » de l’avancée des travaux dans ce temple du football burkinabè.
« Quand on vient pour voir ce qui se passe ici en tant que amateur du sport, on est déjà affligé », a fait savoir le ministre des sports Aboubakar Savadogo aux entrepreneurs qu’il a trouvé sur place.
Cette visite a démarré par une projection vidéo de l’état des lieux du stade, qu’a tenté de commenter Soumaïla Sawadogo du cabinet de contrôle GRETECH/CACI. « Arrêtez le film et dites nous ce qui ne va pas et qu’on vous a dit de faire », s’est offusqué le ministre Savadogo, posant des questions à son interlocuteur qui répondait avec beaucoup d’hésitation.
Les questions ont tourné autour de l’éclairage, des écrans géants, des projecteurs, des vestiaires, des sanitaires, des sièges etc. Rien n’est prêt à 100% dans l’ensemble et pour le ministre, « le stade du 4 Août n’est pas la chose du ministère. Le ministère n’a pas une équipe de football, le ministère n’a pas une équipe d’athlétisme. Toutes ces équipes appartiennent à des entités. Nous sommes chargés de les accompagner parce que le sport est passionnant. C’est pour ça que je disais que je présente toutes nos excuses au peuple burkinabè, aux amateurs du sport, aux supporteurs des Etalons footballeurs parce qu’on constate qu’il n’est pas possible de respecter la date de mars pour que le stade du 4 Août puisse recevoir les Etalons ».
« Si nous forçons ça sera du gâchis », a fini par lâcher le patron du sport burkinabè. Il dit préfèrer une infrastructure bien faite avec le temps que ça peut prendre ». Pour lui si on presse les choses, « les gens vont faire pire que ce que nous voyons et la CAF ne va jamais valider cela.
La déception a d’autant plus été totale lorsque que le président du Comité national olympique Singapinda Jean Yaméogo a pris la parole pour montrer à quel il est déçu. « Depuis le début des travaux, tout est fermé. Il n’y a pas de maquette et personne ne voit ce qu’il y a ici. Je suis déçu de ce qui se passe ici. Nous ne sommes pas au bout du rouleau. Si ce n’est pas les chaises qu’ils ont placées, la configuration du stade n’a pas changé ».
Pour lui qui était à la tête de la gestion du stade pendant deux ans, « on ne peut pas dépenser des montants colossaux comme ça et on ne voit pas ce qui se passe. Il faut que les entrepreneurs qui sont ici prennent conscience que c’est le bien du peuple. Ce n’est pas la maison d’un individu. Il faut qu’ils se mettent au sérieux pour travailler. On a donné des délais qui n’ont jamais été respectés. A un moment donné ils ne voulaient même pas que quelqu’un rentre voir le stade. Il faut que ça s’arrête maintenant. On va suivre ça de près ».
Le stade du 4 Août, un symbole
La lenteur dans les travaux de rénovation du stade a réveillé un certains nombre de souvenir de ce nom donné au temple du football burkinabè. « Le stade du 4 Août est un grand symbole », a souligné le ministre des sports Aboubacar Savadogo.
Il a poursuivi que « tout le monde sait ce qui s’est passé le 4 Août. Tout le monde sait ce que le 4 Août a apporté à notre pays. Tout le monde sait que si on s’appelle Burkina Faso, c’est qu’il y a eu le 4 Août. Tout le monde sait que si on nous appelle le pays des hommes intègres, c’est qu’il y a eu le 4 Août », a rappelé le ministre Savadogo. Il Savadogo conseille donc de bien faire les choses.
« Si nous allons en tâtonnant ainsi, nous mettrons en place des infrastructures ou des éléments d’infrastructure en dépensant beaucoup d’argent. C’est vrai que l’urgence ce sont les Etalons, mais nous devons encore souffrir de ne pas pouvoir voir nos Etalons jouer ici tout de suite », dit-il.
Le ministre des sports dit être venu urgemment voir les travaux « parce qu’il n’était pas inimaginable que plusieurs semaines, plusieurs mois, je puisse revenir dire que non ce n’est pas possible. Quand nos Etalons se déplacent à l’étranger, ce n’est pas le gouvernement seul qui souffre parce que ce qu’on leur donne ce n’est pas notre argent. C’est l’argent du peuple ».
La proposition de mettre en place un comité de suivi des travaux, faite par le président de la fédération burkinabè de football Lazare Banssé a été prise en compte par le patron du département des sports. C’est une proposition qui met les acteurs au devant de la scène.
« Maintenant ça sera de nous dire comment on peut les accompagner », a commenté le ministre. Pour l’instant Aboubakar Savadogo ne veut pas qu’on fasse du sensationnel en sanctionnant ou en donnant une date à laquelle le stade pourra être prêt. Pour lui « le chantier sera prêt avec les qualités à la date à laquelle les techniciens et les acteurs me diront que c’est possible. Cette visite est la 4e du genre effectuée par 4 ministres des sports différents en moins de deux ans.