L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a dénoncé ce 13 janvier 2023 dans un communiqué, « des initiatives isolées de nuisance contre » son personnel suite à la publication des noms des députés de la 7e et 8e législature qui doivent à l’Etat dans l’affaire dite « prêts véhicules».
L’ASCE-LC avait établi le 10 janvier dernier que 134 députés de la 7e et 8e législature, sont redevables d’un montant de 1.491.995.000 de francs CFA, au profit du budget de l’Etat dans l’affaire dite « prêts véhicules ».
Trois jours après la publication de cette liste, soit ce 13 janvier, l’institution de contrôle d’Etat révèle que son personnel fait l’objet d’« initiatives isolées de nuisance ».
« Suite à cette dénonciation digne de foi, l’ASCE-LC a reçu une alerte indiquant d’éventuelles initiatives isolées visant à nuire à son personnel » indique un communiqué signé de M. Philippe Nion, Contrôleur général d’Etat.
Malgré tout, l’ASCE-LC dit réaffirmer sa volonté « de poursuivre le respect des textes législatifs et réglementaires par tous les citoyens, afin de garantir une optimisation des performances des services de l’Etat ».
Elle invite par conséquent les personnes concernées « à se départir de telles hommeries et se réserve le droit de saisir les instances compétentes ».
Dans le communiqué du 10 janvier de l’ASCE-LC, on pouvait lire que les députés de la 7e législature doivent 65 millions 995 mille francs CFA à l’Etat. Ceux de la 8e législature doivent 1 milliards 426 millions de francs CFA.
Les noms de ces députés « incriminés » avaient été répertoriés sur une liste de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat rendue publique à la même date.
Parmi ces noms, figuraient des visages bien connus dans l’arène politique burkinabè dont certains sont des anciens ministres sous le président Roch Kaboré et d’autres présidents de partis.
Le 27 décembre 2022, l’ASCE-LC avait donné un ultimatum de huit (8) jours à ces députés pour rembourser les sommes d’argent.
Cependant, le 29 décembre, des députés de la 8e législature ont animée une conférence de presse au cours de laquelle ils avaient fait comprendre qu’il ne s’agit pas d’un « prêt » mais d’une « avance ». Ils avait d’ailleurs dénoncé un vice de procédures de l’ASEC-LC.