La Société nationale des hydrocarbures (SONABHY) du Burkina Faso rencontre des difficultés financières. C’est ce qu’a révélé le gouvernement lors du conseil des ministres du 11 janvier 2023. L’Etat doit à la société 489,69 milliards de F CFA obligeant celle-ci à s’endetter auprès des institutions financières locales et internationales.
A peine quelques jours après une pénurie de carburant, le gouvernement burkinabè déclare que l’équilibre financier de la SONABHY est touché. C’est cette société d’Etat qui assure exclusivement l’importation et le stockage des hydrocarbures au Burkina Faso depuis 1985.
Selon le gouvernement, l’Etat doit 489,69 milliards de F CFA à la société qui s’est à son tour endettée auprès des institutions financières locales et internationales. A la date du 27 décembre 2022, le montant des factures impayées des fournisseurs de la SONABHY s’élevait à 149,81 milliards de F CFA, indique le gouvernement.
En sa séance ordinaire du 11 janvier 2023, l’exécutif burkinabè a instruit « les ministres chargés du dossier de proposer un schéma qui permettra de rompre avec la tendance à la dégradation continue de la situation de la SONABHY pour mieux sécuriser les approvisionnements du Burkina Faso en hydrocarbures ». Faut-il donc craindre un désengagement de l’Etat de la subvention des hydrocarbures ? Depuis plusieurs années, c’est lui qui subventionne les hydrocarbures.
En cas de désengagement, le Burkina Faso pourrait faire face à une augmentation des prix des hydrocarbures.
C’est le cas notamment en République Centrafricaine où le gouvernement a décidé de la suspension de la subvention de l’Etat à la vente des hydrocarbures.
Ainsi, depuis le 4 janvier, les prix d’essence, du gasoil et du pétrole ont presque doublé dans les stations-service.
Désormais, dans ce pays, l’un des plus pauvres du monde, le litre du gasoil passe de 855 francs à 1450 francs soit une augmentation de près de 600 FCFA. Le litre d’essence grimpe de 865 francs à 1.300 FCFA et le pétrole s’achète désormais à 1.150 francs au lieu de 650 FCFA.
« Nous avons tenté des solutions, mais ça n’a pas donné les résultats attendus par la population. Nous avons mené des réflexions sur qu’est-ce qu’il faut faire face à l’augmentation anormale sur le marché. Nous sommes obligés de prendre une décision… », avait déclaré M. Arthur Bertrand Piri, ministre de l’Energie de l’Hydraulique.
Pour le cas du Burkina Faso, on se rappelle qu’en octobre 2022, le journal Africa Intelligence révélait que la SONABHY ne peut plus payer ses factures aux traders, qui menaçaient même de bloquer des livraisons des produits pétroliers en destination du pays.
Le journal indiquait en effet qu’«au moment du coup d’Etat du 30 septembre, le ministère du budget burkinabè devait plus de 600 millions d’euros, soit plus de 400 milliards FCFA à la SONABHY».