Le ministre de la Santé, Adama Traoré et des partenaires ont visité quatre districts sanitaires, le jeudi 11 octobre 2012, à Ouagadougou. L’objet de la visite était de faire l’état des lieux sur la lutte contre le paludisme durant la période critique que traverse le pays. La visite a surtout concerné les services pédiatriques.
Selon un rapport sur la situation du paludisme en pédiatrie, 941 cas ont été enregistrés dans le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU/YO) dont 75 décès signalés dans le mois de septembre 2012. La situation s’avère plus critique en ce mois d’octobre. Rien que du 1er au 9 octobre 2012, 366 cas ont été relevés dont 41 décès.
Pour ce qui concerne le CMA du secteur n°30, 390 cas de paludisme grave ont été observés pour l’année 2012. C’est face à cette période critique, que le ministre de la Santé, Adama Traoré a visité respectivement, le CMA de Pissy, du secteur n°30, le Centre hospitalier universitaire (CHU) de la pédiatrie Charles-De-Gaule et celui de Yalgado. Selon le Directeur général (DG) du CHU/ YO, Robert Sangaré, il y a une très grande affluence des malades souffrant du paludisme dans sa structure surtout au niveau des enfants. Dans le service pédiatrique de l’hôpital Yalgado, la situation est marquée par une affluence très remarquable des malades en cette période de l’année liée au paludisme, a fait savoir le chef de service pédiatrique, Professeur (Pr) Ludovic Kam. « Le paludisme évolue à l’état endémique dans nos pays. On remarque des recrudescences saisonnières liées aux pluies », a-t-il expliqué. Lors de la visite, les responsables des structures ont évoqué un certain nombre de difficultés liées à la prise en charge du paludisme. Ces difficultés sont les mêmes d’un district à un autre. Il s’agit notamment de l’insuffisance du personnel, la non disponibilité des produits sanguins, l’insuffisance des locaux etc.
Le chef de service de la pédiatrie médicale du CHU Charles-De-Gaule, Pr Diarra Yé, a déclaré que le problème des locaux oblige les structures à doubler et même à tripler certains malades dans les unités d’hospitalisation, surtout au niveau des urgences. « Nous sollicitons chaque fois, le renforcement du personnel paramédical et médical pour une meilleure organisation de la prise en charge du paludisme », a révélé le Pr Yé. Il ressort des rapports que les Centres de santé ne disposent pas assez de produits sanguins. Pour le DG du CHU/YO, le problème d’insuffisance de sang est crucial. « Nous lançons un appel à toutes les bonnes volontés de faire leur don au Centre national de transfusion sanguine (CNTS), afin que nous puissions disposer de ce liquide précieux », a-t-il souligné. Le ministre Adama Traoré a également lancé un appel à tous les niveaux en commençant par le personnel de santé pour donner de leur sang.
Les centres de santé ont reçu, à l’occasion, des kits pour la prise en charge du paludisme venant des partenaires comme, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Agence américaine de développement (USAID). Selon le responsable de l’USAID, Kathleen Webb, le gouvernement américain appuie le Burkina Faso dans la lutte contre le paludisme. « Au mois de septembre, une quantité de 65000 kits a été octroyée aux enfants de moins de 5 ans et 12500 kits pour les femmes enceintes pour la prise en charge du paludisme grave », a-t-elle indiqué.