Elle reste sur la même crête de la politique africaine de la France que son patron Emmanuel Macron, lequel en novembre 2017 dans un amphithéâtre de l’université Joseph Ki-Zerbo, avait voulu une rupture avec les miasmes de la Francafrique.
Brûler les scories de ce colonialisme et néocolonialisme qu’il n’a pas connus. Elle, Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’Etat français qui était au Burkina ces 48 heures. Hier, après une rencontre avec le président de la Transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, la ministre a campé le décor des relations que la France souhaite avec le Burkina et au-delà, l’ex-glacis français où les relations grésillent ces derniers temps.
Ce séjour de la secrétaire d’Etat intervient au moment où le Burkina Faso a récusé l’ambassadeur de France par une correspondance adressée aux autorités françaises. Plus généralement, c’est une visite qui survient dans un contexte où c’est «je t’aime, moi non plus » entre la France et le Burkina.
N’empêche, Zacharopoulou est au Burkina pour dire que la France est toujours aux côtés des Burkinabè. Partenaire fidèle dans les bons comme les mauvais jours, la France le reste a signifié la secrétaire d’Etat.
La lutte contre le terrorisme qui, quoiqu’on dise, a été la pomme de discorde entre cette France et le Burkina, l’affaire Luc Hallade, et le choix des partenaires du Burkina, ont été au cœur de l’aparté IB- Zacharopoulou.
Sans être tranchée, la ministre française fera le parallèle avec les actes terroristes qui frappent l’Europe, «c’est la même humanité qui est blessée», dira-t-elle. Par contre, sur la demande de rappel de l’ambassadeur Luc Hallade, elle bottera en touche, préférant dire que la question sera réglée diplomatiquement. Comment ? Par un retrait de la demande du Burkina ? Un maintien de l’ambassadeur jusqu’à l’expiration de son séjour officiel ? Enfin, sur la question de Wagner, la secrétaire d’Etat s’est interdite de parler «des hypothèses». En tout cas, c’est en vrai diplomate, que la secrétaire française a séjourné au Burkina, on peut même oser employer le mot lobbying, c’est-à-dire recoller les morceaux d’une relation qui s’est craquelée ces derniers temps. Et éviter qu’on atteigne le stade du Mali. Une VRP de Jupiter ici le «P» signifiant politique au lieu de placier, une VRP qui vient raviver des relations au creux de la vague. Et après tout, les rapports entre 2 pays ne sont-ils pas ainsi faits de haut et de bas ? Mais quand c’est entre une ex-colonie et l’ancienne Métropole, ça devient encore plus sensible.