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Demande de remplacement de l’ambassadeur de France par le Burkina :Changement de personne, mais pas l’once d’une rupture diplomatique !

Publié le mardi 10 janvier 2023  |  Aujourd`hui au Faso
Luc
© Autre presse par DR
Luc Hallade, l’ambassadeur de France au Burkina Faso
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On en sait un peu plus sur la demande de rappel de l’ambassadeur de France au Burkina par les autorités de ce pays. Levé le 2 janvier 2023 par des médias burkinabè et français, le lièvre diplomatique a été montré officiellement hier 3 janvier par le ministère des Affaires étrangères français qui reconnaît effectivement la matérialité de cette posture burkinabè du reste «inhabituelle» selon la France.

En effet, le Quai d’Orsay reconnaît l’existence de cette demande, en réalité un oukase, car lorsqu’un pays souverain demande à un autre fut-ce-t-il l’ex-Métropole qu’il ne veut plus de son diplomate accrédité, c’est une injonction qui ne dit pas son nom.

Le Quai d’Orsay avoue avoir reçu cette correspondance exigeant que l’ambassadeur Luc Hallade soit remplacé, lequel ambassadeur et ses collaborateurs sont toujours au travail selon le service des Affaires étrangères français.

La nouveauté est que le Burkina Faso mentionne les griefs retenus contre l’ambassadeur désormais indésirable par le MPSR 2: le courrier de Luc Hallade invitant les Français à quitter Koudougou pour s’installer à Ouaga ou ailleurs serait l’objet de cette brouille, et de «l’infréquentabilité» de ce dernier. Lue en creux et à regarder sous toutes les coutures, la demande burkinabè qui affirme que l’ambassadeur Luc Hallade ne serait plus «un interlocuteur fiable» demande tout simplement son remplacement.

Il n’y a donc pas et le Quai d’Orsay le dit, il n’y a pas l’once d’une rupture entre la France et le Burkina selon l’esprit et la lettre burkinabè décortiquée par les diplomates français.

C’est donc l’actuel ambassadeur qui ne ferait plus l’affaire des autorités burkinabè. Sa sortie sur Koudougou est mise en avant, mais c’est évident que son allusion à une «guerre civile» qu’affleure l’actuel terrorisme pourrait s’ajouter à l’urticaire des autorités burkinabè.

Ainsi donc, il suffirait qu’on remplace Luc Hallade et tout rentrerait dans l’ordre ? Chiche ! Sauf que ça ne marche pas comme ça. La diplomatie est plus complexe, encore que celui qui vit au Burkina depuis le 30 septembre 2022, aura remarqué les rapports éruptifs entre les 2 pays caractérisés par la horde de manifestants sortis pour soutenir le 2e coup d’Etat, et ipso facto IB, lesquels manifestants ont incendié l’ambassade de France et caillassé des Instituts français, tout en criant non pas en sotto voce (voix basse), mais bien à haute voix et en arborant des drapeaux russes, pour ne pas dire en appelant Wagner au secours et en criant «France dehors».

Quand il y a ces antécédents, et malgré la rencontre entre l’ambassadeur français et le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambèla, on savait Luc Hallade sursitaire à son poste. Ce n’est pas un cas exceptionnel, car en Côte d’Ivoire, il y a plus de dix ans, il y a eu pareil cas, mais pour le Burkina, cette demande de rappel prend une tournure exceptionnelle car elle intervient sur fond de dissensions sécuritaires. Si le cas de Koudougou est exhibé, c’est à cause du terrorisme, un terrorisme auquel fait face le pays depuis 7 ans, aidé par une France, suspectée au mieux de faire le service minimum, au pire d’aider les terroristes. C’est ça qui est la trame de ces mismacs, et de ces liens qui se distendent chaque jour.

Alors quand bien même on changerait Luc Hallade, et qu’on le remplace par un autre que le Burkina voudrait «accommodant », croit-on qu’il fera autre chose qu’un ambassadeur français devrait faire ? Peut-on imaginer que son éventuel successeur va se claquemurer dans un silence, rien que pour plaire aux autorités burkinabè s’il a des renseignements qu’une zone est jugée dangereuse pour ses compatriotes, et qu’il doit les en aviser ? Pour le cas de Koudougou qui a valu cette demande de «remplacement», il est vrai qu’il y a eu quelques escarmouches à Ténado et quelques autres localités mitoyennes à la cité du cavalier rouge (Koudougou), mais les autorités burkinabè ont jugé qu’il y a eu de l’exagération dans cette alerte diplomatique française. Permutation avec un autre diplomate donc mais la France et le Burkina ne seraient pas sur le point de rompre les relations diplomatiques. Ce serait toujours ton pied mon pied, même sous forme de danse de Saint Guy! Et Sabre ne quitterait peut-être pas Kamboinsin ! Ok, on croit tous à cet état de fait tout en observant avec minutie, ces relations France-Burkina, lesquelles quoiqu’on dise sont devenues très sensibles depuis l’avènement du MPSR 2, le pouvoir du capitaine IB.

La REDACTION
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