Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Burkina : A Titao (Loroum), les gens mangent « des choux et des fruits du nénuphar» pour survivre, s’indigne un habitant

Publié le dimanche 8 janvier 2023  |  libreinfo.net
Burkina
© Autre presse par DR
Burkina : A Titao (Loroum), les gens mangent « des choux et des fruits du nénuphar» pour survivre, s’indigne un habitant
Comment


La faim fait ses effets à Titao, chef-lieu de la province du Lorum, région du Nord du Burkina. Le 6 janvier 2023, des sources locales contactées par Libreinfo.net déclarent qu’il n’y a rien comme vivres à acheter dans cette localité. Les populations sont réduites à manger des produits maraîchers pour survivre.

Par Nicolas Bazié

Les populations de Titao croupissent dans la faim depuis environ quatre mois aujourd’hui selon des informations recueillies par Libreinfo.net. Elles « meurent de faim ».

Le dernier ravitaillement dans cette partie du Burkina Faso remonte au 10 septembre 2022. Depuis lors, la nourriture y est devenue rare.

Un habitant de la ville de Titao, sous le couvert de l’anonymat explique : « Aujourd’hui (vendredi 6 janvier, ndlr), c’est le marché de Titao. A l’heure où je vous parle, il n’y a pas de vivres. Le marché est à sec, au vrai sens du terme. Même le sel et l’allumette ont disparu de Titao. Nous allumons le feu à l’aide de pierres blanches comme dans les temps anciens. Ce n’est que les choux et les fruits du nénuphar que l’on peut trouver aujourd’hui à mettre sous la dent ».

Cet habitant qui, visiblement, est dépassé par cette situation poursuit : « À Titao, il y a exactement 73 978 personnes déplacées internes et 21043 personnes hôtes. Toutes ces personnes ont faim. Personne ne peut encore aider l’autre. »

Il affirme que la situation est intenable et que, du fait de l’insécurité, les paysans n’ont pas pu cultiver cette année.

Titao est une localité coupée des autres zones de la région. Selon notre source, il est quasi-impossible de sortir de la ville et de se déplacer sur une distance de plus de 5 km.

« Si tu oses le faire, tu ne vivras plus. On a l’impression que la ville est encerclée. Ce qui fait qu’on ne peut pas aller dans une autre localité pour se procurer ce dont on a besoin » affirme notre source.

Dans Titao, «ville de la mare au phacochère», les regards sont tournés vers Dieu : « Nous sommes terrés chez nous, espérant que Dieu nous vienne en aide.»

Joint aussi au téléphone par Libreinfo.net, une autre source locale confirme que le sel, le savon, le sucre, le riz, bref les céréales, sont des produits de luxe actuellement.

« Titao agonise » fait-elle savoir. Elle dit reconnaître que des ONG et certaines institutions internationales tentent par tous les moyens de sauver les populations mais cela ne résorbe pas suffisamment la souffrance de celle-ci.

Lassés d’attendre des ravitaillements, certains disent ne plus avoir suffisamment de forces pour supporter l’attente : « C’est très compliqué. Cette situation ne donne pas envie à la population de rester résiliente. Titao est toujours là parce qu’il y a des humains. Mais, avec ce que les gens subissent, chacun est tenté de quitter la ville à ses risques et périls. Nos autorités doivent consentir beaucoup d’efforts pour rassurer les populations ».

La seule alternative qui reste actuellement à Titao est la culture des produits maraîchers et l’élevage à minima parce qu’il n’y a pas de nourriture pour les animaux conclut notre source.

Titao est frappé de plein fouet par les affres du terrorisme depuis quelque temps maintenant. Certains habitants disent qu’ils n’ont jamais vécu une telle situation de toute leur existence. Plus rien ne va à Titao, la vie y est dure.
Commentaires