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Le Burkina demande le départ de l’ambassadeur de France, Luc Hallade ; Le désamour s’accélère

Publié le mardi 3 janvier 2023  |  Aujourd`hui au Faso
Luc
© Autre presse par DR
Luc Hallade, l’ambassadeur de France au Burkina Faso
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A peine plus d’une semaine après avoir déclaré «persona non grata », la coordonnatrice du Système des Nations unies, Barbara Manzi, les autorités burkinabè viennent, hier 2 janvier 2023, de demander à la France de rappeler son ambassadeur, Luc Hallade, estimant «qu’il n’est plus un interlocuteur fiable» et ne souhaite plus qu’il soit le représentant de la France au Burkina.

Deux «expulsions» qui ont des similitudes, car lorsque Barbara Manzi a été invitée le 23 décembre 2022 à quitter le Faso, elle jouissait déjà de ses congés et était en possession de son billet d’avion pour aller les passer ailleurs.

De même depuis les sit-in contre l’ambassade de France juillet-août 2022, plus exactement depuis mi-août, Luc Hallade avait déjà dans son agenda ses congés, et du reste, il est en principe en congés actuellement selon un mouvement diplomatique bien huilé. C’est à partir de juillet d’ailleurs que les valses et nominations de diplomates se font. On pourrait donc mettre ce départ comme une anticipation. Quoique le fait que ce sont les autorités burkinabè qui aient exigé cet état de chose, sorte du cadre diplomatique.

Mais que reproche-t-on à l’ambassadeur français, outre qu’il n’est plus «fiable» ? Car pour que selon Jeune Afrique, la cheffe de la diplomatie burkinabè adresse un épistolaire officiel au Quai d’Orsay fin décembre 2022 pour que «l’interlocuteur français» au Burkina change, il faut de graves raisons.

Est-ce sa lettre aux députés français évoquant au sujet de la crise sécuritaire qu’il a qualifiée «de guerre civile, une partie de la population se rebelle contre l’Etat ?» ou l’expression, «d’idiots utiles ?» au sujet des internautes qu’il a utilisée lors d’une sortie ?

En tout cas, on sait que dès le 30 septembre, 1er et 2 octobre 2022, date de la révolution de palais du capitaine IB, le torchon s’est mis à brûler intensément entre la France et le Burkina : incendie et saccage de l’ambassade, et des Instituts français, on vitupère contre elle dans les rues, demandant le départ de l’opération «Sabre» de Kamboinsin …

L’ambassadeur Luc Hallade avait senti du reste le vent du boulet lorsqu’il a rencontré le Premier ministre burkinabè Apollinaire Kyélem de Tambèla, lorsqu’il déclarait : «Tant que les autorités burkinabè ne nous diront pas de partir, nous sommes là !». Ça y est ! Elles demandent son départ !

Cette «expulsion» qui ne dit pas son nom, est plus soft peut-être que celle du Mali concernant l’homologue de Hallade, mais elle n’en demeure pas moins un casus belli diplomatique.

C’est une décision qui renvoie évidemment au souverainisme assumé, et à cette coupure de cordon ombilical avec la France que certains demandent à tue-tête ce qui ne peut que plaire par les temps qui courent, car la France, c’est le bouc-émissaire par essence de beaucoup de malheurs de la conscience burkinabè, savamment distillé par des activistes.

Le Burkina est désormais dans une vision diplomatique du muscle et subtilement suit les pas du Mali, tout en évitant de faire exactement comme à Bamako. C’est une décision souveraine d’un pays, le Burkina est souverain, mais laquelle décision appelle aussi à des devoirs et responsabilités à assumer. Car que la France nous envoie un autre diplomate, ce sera la politique de cette même France qu’il appliquera, il jouera le rôle dévolu à tout ambassadeur en France à l’extérieur.

La Côte d’Ivoire, lors de l’interminable crise politico-militaire il y a 10 ans a expérimenté ce genre de mouvement d’ambassadeur français pour se rendre compte in fine qu’un diplomate français reste tel, même si les personnalités diffèrent.

Quel avenir dans la coopération France- Burkina ? Va-t-on exiger aussi le départ de «Sabre» ? Y aura-t-il rupture totale un jour entre les 2 pays comme c’est le cas du Mali ? C’est pour l’instant des relations sibériennes qui s’installent entre les 2 pays, pour le bonheur de Wagner que d’aucuns appellent de leurs vœux ? Le désamour s’accélère !

La REDACTION
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